mardi 31 janvier 2012

Existence de Dieu : question marginale ?

Je suis tombé "à la renverse" il y a quelques jours en parcourant les résultats d'un sondage réalisé par un hebdomadaire français : à la question "pour vous quelles sont les préoccupations majeures dans notre société?" seulement 17 % des personnes interrogées indiquaient : "la preuve de l'existence de Dieu ". Les autres préoccupations étaient essentiellement d'ordre économique.
 Deux interprétations possibles: ou bien les personnes interrogées étaient déjà pleinement convaincues de l'existence de Dieu ou - seconde interprétation qui me paraît plus plausible - il s'agit là du cadet de leur souci.
  Je ne suis pas sûr que des ressortissants d'Extrême-Orient ,du Moyen-Orient  et même des États-Unis eussent répondu de la sorte à ce sondage. Cela montre- hélas- que notre France se matérialise et que les préoccupations du court/moyen terme l'emportent sur l'essentiel!
On me rétorquera que l'on ne peut philosopher que le "ventre plein". Mais adhérer à une "preuve" qui nous serait administrée de l'existence de Dieu , c'est bien plus que de la philosophie! Je crains toutefois que cette preuve ne soit jamais administrée sauf par une "intuition"personnelle. Mais tout le monde n'a pas la même chance que Paul Claudel  ou André Frossard (je prends des exemples "récents") de percevoir tout à coup un  rayon de lumière depuis tel pilier de la cathédrale de Paris ou bien à Vézelay!
 A moins bien sûr que la physique quantique nous mène plus loin: puisque les particules évoluent différemment selon qu'elles sont ou non observées, nous démontrera-t-elle un jour que les humains évoluent en fonction de l’observateur "cosmique" (Dieu) qui les contemple? Je crois qu'un certain nombre de physiciens- et notamment ceux pour qui la théorie des "cordes" n' a pas de secret partagent cette vision .
D'ailleurs tel ou tel hebdomadaire ne manque pas de s'interroger périodiquement sur le thème "Dieu et la Science". Si ce thème est abordé c'est forcément en raison de son intérêt (tout comme le classement périodique des meilleures écoles ou des meilleurs hôpitaux).
C'est pourquoi je serai curieux de savoir comment le sondage que j'évoque a été réalisé ...J'ai pour ma part beau me sonder je ne vois pas d'autre question -et de réponse- plus essentielle que celle qui a été évoquée.

Emploi : les limites du "contrat de professionnalisation "

On moment où le chômage est une préoccupation majeure et où l'on parle d'alternance, d'apprentissage , il me semble utile de "pointer" 2 ou 3 problèmes liés au "contrat de professionnalisation" qui - en théorie - devait permettre de recruter notamment des jeunes dans des entreprises tout en favorisant , par ailleurs, leur formation. Plusieurs exemples récents dont j'ai eu directement connaissance m'amènent à constater ceci :
1- trop d'entreprises ( et surtout des TPE) ne s'impliquent pas suffisamment dans la formation des jeunes recrutés. Elles les laissent souvent se débrouiller pour "meubler" leur semaine de formation qu'exige le contrat. On est loin d'un "tutorat" et - au moins- de l'accompagnement souhaité.
2- souvent l'offre notifiée à Pôle emploi ne correspond pas au travail qui sera effectivement demandé : ainsi  l'exemple d'un jeune homme titulaire d'une licence professionnelle d'informatique employé comme "homme à tout faire" ( en l’occurrence grimper sur des échelles pour installer des enseignes lumineuses...). Alors même que l'entreprise demandait à Pôle emploi un profil "créateur de site web..."
3- Il n'est pas rare qu'après un mois d'essai- alors que le jeune salarié a  fourni le travail demandé -  le contrat ne soit pas reconduit. L'entreprise aura , ainsi, bénéficié  d'une aide substantielle pour finalement traiter le jeune comme un "intérimaire".

On me dira que ces situations sont exceptionnelles. Je ne le crois pas et cela explique en partie le chômage des jeunes en dépit des mesures adoptées qui - en théorie - vont dans le bon sens. Mais il faut se méfier des effets "d'aubaine" notamment de la part de petites entreprises qui - en l'état de leur trésorerie - trouvent là une main d’œuvre bon marché. D'où l'intérêt - une fois l'offre testée par Pôle emploi et la crédibilité de l'entreprise vérifiée - d'envisager rapidement un CDI. Bien des jeunes, ayant des diplômes et volontaires, se heurtent (parfois) à l' ambigüité de stratégie de recrutement de l'entreprise ...Si tant est qu'il existe une réelle stratégie de recrutement. 



dimanche 29 janvier 2012

Ukraine : amarrage inéluctable à l'Europe?

J'évoquais récemment l' entrée de la Croatie dans l'Union européenne. Quand en sera-t-il de même pour l'Ukraine? Ses racines sont incontestablement européennes et nous n'avons pas à craindre son entrée comme l'on considère - majoritairement - que l'entrée de la Turquie ( dont l'essentiel du territoire est au moyen-orient quand bien même , jadis, l'empire Ottoman était - à Vienne - à nos portes) n'est pas opportune.

Pour autant l'amarrage de l’Ukraine à l'Europe (que je juge indispensable et inéluctable) se heurte pour l'instant à un certain nombre d'obstacles que j'énumère sans les hiérarchiser:

1-l'emprisonnement de Mme Timochenko
2-la situation économique très délicate de l'Ukraine ( qui se tourne apparemment vers la Chine en raison des difficultés pour obtenir des prêts du FMI)
3-La position de Moscou évidemment hostile à l'amarrage de l’Ukraine à l'Europe , considérant que l'Ukraine doit demeurer sous influence ( c'est un euphémisme ) Russe. Et , bien sûr, Moscou dispose de moyens de pression et de représailles. (couper le gaz signifie- en clair - tenter de"couper la communication avec l'Union).

 Charles de Gaulle avait une vision de l'Europe "jusqu'à l'Oural" que je partage. Mais les sauts d'obstacle sont nombreux (situation économique de l'Ukraine alors même que l'Union n'est pas encore sortie de la crise éco-financière, durcissement de la position de la Russie, et aussi cette affaire Timochenko dont la lourde condamnation ne peut nous laisser indifférent).

Mais , quoi qu'il en soit , je suis convaincu que l'avenir de l'Ukraine est à l'Ouest ( et probablement plus tard- bien plus tard ? - la Russie) plutôt qu'au pays du "Soleil Levant".






vendredi 27 janvier 2012

Les Chinois... de Tolède .Une histoire de parapluie.

Une surprise à Tolède  : je cherchais en ville un "supermarché " ou bien une boutique style "bazar". Seuls quatre magasins de cette nature existent dans la "ville ancienne" et ils sont tous tenus par des Chinois (qu'il s'agisse d'acheter des fruits ou bien une brosse à dents! ).

Dans le même temps des cohortes de touristes Chinois déambulaient dans la ville ( à la veille de la nouvelle année du" dragon"). Leur surprise a probablement été moindre que la mienne et ils ont dû apprécier de pouvoir s'approvisionner (ou se restaurer ) en parlant mandarin.

Il faut ajouter aussi que j'ai acheté un parapluie pliant fabriqué en Chine : il a tenu bon une journée avant que le mécanisme ne se rompe. Heureusement il n' a plu qu'une journée .

Cela m'amène - à petits pas - à m'interroger sur la délocalisation d'entreprises françaises dans des pays émergents . C'est probablement - avec un parapluie - pour se protéger de la concurrence en raison des bas coûts salariaux.

Mais le parapluie ne dure qu'un temps. Il est certes assez bien imité mais aussi bien limité!


mercredi 25 janvier 2012

Vers une Europe à deux vitesses ?

La Croatie vient de rejoindre l'Union : c'est une bonne nouvelle que de voir un nouveau pays adhérer aux valeurs de l'Europe. Mais je me pose la question : comment réguler un ensemble aussi hétérogène?

Et cependant la régulation économique est plus que jamais nécessaire dans un contexte de mondialisation où nous devons faire -au sein de l'Union - "front commun". Mais comment 28 pays pourraient-ils avoir une politique économique commune alors qu'ils sont si dissemblables?

Faut-il envisager la mise en œuvre de ces politiques dans le seul cadre de la zone euro? Mais quid de la Grande-Bretagne que l'on ne peut tenir à l'écart?

La question de l'adhésion de la Turquie n'est plus à l'ordre du jour mais cela n'éclaircit pas, pour autant, notre horizon. Ambivalence des problématiques : pour des raisons de politique ( et de cohésion de notre continent européen)l'adhésion de l'Ukraine me paraît incontournable. Exemple même d'une "tension" entre la politique et l'économie. L’ Europe et l'Union -pour peser sur l'échiquier mondial - se doivent d'avoir des politiques communes.

Pour autant comment déconnecter les positions de politique étrangère du poids ( légitimité et crédibilité ) que confère l' économique?  Allons-nous vers une Europe intégrée (donc fédérale) ou bien vers une Europe hétérogène qui - même si elle adhère à des valeurs communes - ne "ferait pas le poids" vis à vis d'autres ensembles (pays d'Amérique Latine avec le leadership du Brésil et/ ou de l'Argentine, pays d'Extrême -Orient avec le leadership de la Chine et/ou de l'Inde)?

On peut estimer que la crise économique actuelle "pipe les dés" et nous bouche la vue en mettant l'accent sur les seules données économiques. Faut-il alors se dire que l'essentiel , pour le long terme, réside dans la crédibilité politique de l'Union? Mais alors , si le "volet" économique est laissé de côté  le risque est de voir l'Union rester dans le sillage politique des États-Unis sans pouvoir se démarquer. La seule alternative serait donc une Europe "à deux vitesses" mais alors il faudrait admettre que son poids politique en serait d'autant réduit.

Vaste problème! " comme disait le  Général de Gaulle...qui, peut-être,percevait ou anticipait cette fondamentale ambigüité.

Espagne : une économie en crise et sans "langue de bois"

Je livre ici quelques impressions fruits de choses vues et de contacts à différents niveaux:

Première impression : rien ne semble avoir véritablement changé. Les magasins de Madrid regorgent de monde, les cafés et restaurants sont pleins. Les touristes - notamment chinois - sont présents dans les "hauts lieux" de la capitale : le musée du Prado,  la Plaza Mayor etc...De belles voitures (Jaguar, Bmw , Porsche..) sillonnent les artères de la rue de Alcala ou bien de Serrano. En apparence rien de nouveau sous le beau soleil de Madrid.

Deuxième impression : A la "Puerta del Sol " et tout autour des dizaines de personnes sont revêtues d'une tunique jaune sur laquelle est inscrite en gros caractères "nous achetons de l'or". Je n'en ai jamais vu autant! Les "Indignés" ont été chassés par la police et ont laissé leur place aux "chercheurs d'or": tout un symbole!

Troisième impression ( mais c'est une certitude et non pas seulement une impression ): les entreprises licencient à tout va. Je tiens de bonne source que le patron d'un grand magasin de luxe a convoqué il y a quelques jours deux de ses commerciaux pourtant performant en leur disant : "je ne remets pas en cause la qualité de votre travail mais je suis dans l'obligation de licencier ". Les deux salariés ont reçu leur chèque de départ et ont été "virés" du jour au lendemain...

Quatrième impression : le gouvernement espagnol sait qu'il est au pied du mur. D'ailleurs il ne s'en cache pas: la remarquable porte- parole (et vice-présidente) du gouvernement , Soraya de Santamaria l'a martelé. Lors de sa conférence de presse après le Conseil des ministres de vendredi dernier elle a dû (si j'ai bien compté) prononcer 6 ou 7 fois le mot "austérité". Ce mots n'est pas tabou comme en France l'est le mot de "rigueur"...Il est vrai que la situation économique est plus que délicate : le FMI et la Banque d'Espagne se rejoignent pour prévoir cette année une diminution du PIB de 1,2 à 1,5 % . Les projections concernant le taux de chômage sont dramatiques : environ 23% de chômeurs en fin d'année! A cela s'ajoute l'endettement des "Autonomies" ( c'est - à -dire les Provinces décentralisées). Certaines sont au bord de la banqueroute et des responsables politiques considèrent qu'il faut d'ores et déjà prévoir la responsabilité pénale de celles qui ont "failli". Car il n'existe pas en Espagne de contrôle budgétaire a posteriori tel qu'il existe en France où un préfet peut saisir la Chambre régionale des Comptes (pouvant décider la "mise en tutelle"). La décentralisation est si poussée en Espagne que les Régions Autonomes - dotées d'un gouvernement - ont quasiment les "pleins pouvoirs"!

Ma conclusion : l'Espagne,endettée et dont l'économie est insuffisamment diversifiée, a du "pain sur la planche" . Pourtant j'écrivais il y a peu " Non, l'Espagne (pays du Sud) n'a pas "perdu le Nord". Je persiste car je me rends compte que le gouvernement espagnol tient un langage de vérité et ne cache absolument pas la situation inquiétante du pays. Il joue la carte de la transparence et le mot "austérité" revient sans cesse. Il n'empêche que les Espagnols me paraissent -paradoxalement - moins inquiets que les Français. Peut-être simplement parce que rien ne leur est caché de la situation réelle de leur pays...






Standard and Poor's... "sur la sellette"

En début de semaine dernière je regardais à Madrid une émission de la chaine de TV "24 horas" . La déléguée pour l'Europe de cette agence, Mme Myriam Fernandez de Heredia était soumise à une batterie de questions de la part de journalistes . Mme de Heredia a su répondre avec conviction sur la neutralité du comité (chaque membre détient une voix) qui prenait la décision finale de "rating". Elle a évidemment évoqué les paramètres objectifs (ampleur de la dette ...) et aussi subjectifs, de nature politique : volonté et capacité d'un gouvernement à mettre en œuvre les mesures de rigueur etc.... Sous le feu nourri des questions Mme de Heredia s'est montrée convaincante en précisant d'ailleurs que les investisseurs ne se focalisaient pas uniquement sur la "notation" d'un pays.

Cependant , en fin d'émission, une journaliste a posé une question à laquelle Mme de Heredia ne s'attendait pas. La question était celle-ci "parmi les paramètres que vous prenez en compte pour noter un pays en faisant des projections à moyen terme, incluez-vous - par anticipation - l'effet produit sur l'économie d'un pays par l'abaissement de sa note ? " .
C' était là une question de bon sens à laquelle , il me semble, la déléguée de Standard and Poor's a eu quelque mal à répondre. D'ailleurs, je ne suis pas sûr d'avoir entendu une réponse...

Quoi qu'il en soit , je n'ai pas vu sur une chaine française une discussion aussi "franche et animée ". Peut-être le fait que Mme de Heredia soit de nationalité espagnole n' a-t-il pas été neutre dans sa démarche de répondre en transparence (en direct) aux questions de 4 ou 5 journalistes?

En tout état de cause j'ai retenu que la dernière question - pourtant si élémentaire et de bon sens - n'avait pas reçu de réponse directe. Pourtant il est évident que si les agences de "rating" font des projections économiques à moyen terme, elles doivent ( ou devraient) inclure les effets induits de leur propre notation , non ?

mardi 24 janvier 2012

Piratage informatique...peu de '' tuyaux'' d'échappement!

Revenant d'Espagne, je pensais consacrer la "reprise " de ce blog à la situation économique de ce pays en y apportant quelques touches personnelles. Mais non ! Google (un vif merci) m' a informé que mon blog (et mon compte gmail ) avaient été "piratés" : en clair quelqu'un a trouvé amusant de changer mon mot de passe (en allant sur mon compte et en usurpant mon identité!) hier matin.

Heureusement j'ai pu "stopper" l'incursion de cette "particule élémentaire" . Trouvait-elle (cette particule) quelque chose à redire à ce modeste blog ou voulait-elle connaître la teneur des messages reçus?  les deux peut-être.

Cela m'amène à une réflexion sur les limites de la technologie. On sait que pour contrer les missiles l'armée utilise des techniques sophistiquées de "contre- mesures". Mais - en l’occurrence - il n'y a pas de contre-mesure réellement efficace pour éviter le "piratage" informatique. C'est dommage : pour "pirater" il  faut une bonne dose de perversité (outre un savoir- faire) et nous n'avons - nous, modestes bloggers - ni l'une ni l'autre!

Mais bon...il faut faire avec et je ne puis que mordre un bout de ma langue, ce qui ne m'empêchera pas de dire ce que je pense.

Demain, je raconterai - de manière un peu impressionniste - ce que j'ai vu ou perçu à Madrid et à Tolède. Notamment une mise sur la "sellette" de l'agence de notation (les espagnols adoptent le terme " rating") de Standard and Poor's...lors d'une émission télévisée. Et aussi l''impression que m'a faite la porte - parole du nouveau gouvernement espagnol , Soraya de Santamaria. C'est un "must" qui mérite bien son rang de vice-présidente du gouvernement de Mariano Rajoy.

A demain donc ( à moins que le - ou les - pirates persistent) !

mardi 17 janvier 2012

L 'ESPAGNE N' A PAS PERDU LE NORD...!

Deux mots depuis Tolede .Je viens d´ apprendre que Nicolas Sarkozy vient de se faire remettre par le roi d'Espagne la Toison d'or. Au-dela du symbole, volonte pour la France de tendre la main en direction d ´ un pays du Sud qui fait tout pour s´en sortir .

C´ est en tout cas l ´impression que donne le gouvernememt de Mariano Rajoy. Pugnacite et pragmatisme. Belle moisson d ´or pour le President de la Republique.!

Desolé pour les fautes d´orthographe mais les  claviers espagnols sont si etranges  et ne ressemblent en rien aux touches  d´un piano, fusse celui d´Albeniz...

mardi 10 janvier 2012

Taxe Tobin : Quelle finalité?

Avant de rejoindre Madrid, je m'arrête un moment sur ce qui me paraît être un "blanc" dans les commentaires.

Autant que je sache la taxe proposée en 1972 par M Tobin, prix Nobel, avait pour objet d'aider les pays "en voie de développement" ( on disait alors les pays du Tiers Monde). Je vois que, maintenant, on ne fait plus référence à cette idée première de "redistribution". La taxe sur les transactions financières aurait non plus pour objectif d'aider les pays les plus pauvres mais , au contraire, d'aider les pays "les plus riches" à réduire leurs dettes...

Nous sommes donc bien loin des idées généreuses de départ. Certes on soutiendra que le Monde a évolué depuis 30 ans et que bien des pays du "Tiers Monde" sont désormais - sous le nom de ''Pays émergents"- nos concurrents et en partie  responsables de la faillite de nos usines!

Mais il reste des pays pauvres (en Afrique notamment) et la taxe Tobin pourrait soutenir leur développement...à moins que l' Europe ne souhaite pas mettre sur la "rampe de lancement" de nouveaux concurrents.

En conclusion: pourquoi pas une taxe européenne sur les transactions financières ? (comme en Angleterre) . Mais de grâce, n'appelons plus cette taxe destinée à nous "renflouer", la taxe Tobin (sa finalité était tout autre).

lundi 9 janvier 2012

Espagne : un pays du Sud qui a perdu le "Nord"?

Je vais interrompre ce blog pendant deux semaines : le temps d'une "escapade" en Espagne où vivent mes enfants . Ce sera aussi l'occasion de passer quelques jours à Tolède, cadre d'un prochain roman : "Toledana" .

Je souhaite "prendre le pouls" de ce pays que j'aime , en proie à des difficultés économiques majeures. Le taux de chômage dépasse les 20 % alors qu'il n'était que de 8,5 % il y a 5 ans! Les raisons, on les connaît : économie essentiellement basée sur l'immobilier et comportement des espagnols qui - au moment  où le taux des prêts hypothécaires était très bas - ont spéculé "sur la pierre". J'ai vu l'an passé des chantiers à l'arrêt , des grues "plantées" devant des villages à peine sortis de terre et déjà à l'air fantomatique.

Pourtant j'ai toujours admiré le "ressort" dont ont fait preuve par le passé les espagnols: je pense notamment à l'après-franquisme, à l'élaboration de la nouvelle Constitution sous l’œil impassible de Dolorès Ibarruri (la Pasionaria) fraîchement rentrée de Moscou. Puis, le large mouvement de décentralisation (transfert de compétences aux régions). L ’Espagne - j'en ai été le témoin - a bouillonné sous l'aiguillon des nouvelles "autonomies". Elle a , par ailleurs, largement profité des fonds européens (rénovation notamment de son réseau routier).

Le problème - sans être aussi sérieux que celui de la Grèce - tient à une économie insuffisamment diversifiée (tourisme, immobilier) et , parfois, un manque de "civisme" (on renâcle devant l'impôt, on passe "outre" -par le jeu des influences- les plans d'urbanisme...).

J'irai voir après-demain à la "Puerta des Sol" où en est le mouvement des "indignés". Le gel des salaires des fonctionnaires, le bas niveau des allocations de chômage , des jeunes sur le pavé: cela ne doit pas être très amusant...Cependant il y a fort à parier - comme mes enfants me le disent- que les cafés et restaurants seront toujours aussi pleins.

Mais le temps de la "Movida" doit s'apparenter, désormais, à notre "temps des cerises" et avoir, maintenant, un goût plus amer...

dimanche 8 janvier 2012

Ouverture des magasins le Dimanche: scandale?

La rigidité actuelle est déroutante . En quoi l'ouverture des magasins le dimanche est-elle choquante?
Je connais bien des personnes pour qui travailler le dimanche ne pose pas de problème . Elles considèrent que dans la conjoncture actuelle les "primes" payées ce jour là sont une aubaine et qu'il est aussi gratifiant de disposer- en compensation - d'un lundi ou d'un vendredi de libre

Il est évident que cela doit se faire sur la base du strict volontariat. Certes, on dira que dans les "grandes surfaces " le volontariat peut n'être que virtuel. Peut-être... à voir. S'agissant par contre des commerces de proximité , des "boutiques" le volontariat est aisément vérifiable.

Deux ou trois considérations:

1- Je connais une ville touristique (Vichy) qui bénéficie d'une dérogation permanente : la plupart des magasins sont ouverts le dimanche et personne ne s'en plaint. Bien, au contraire! Cela génère une réelle animation  et l'incidence sur le chiffre d'affaire est loin d'être négligeable. La ville continue à vivre le dimanche et les habitants ne sont pas contraints de passer leur journée au lit... ou devant la télévision!

2- les bonnes âmes qui rappellent que le Dimanche est le "Jour du Seigneur" ignorent que beaucoup de personnes âgées ne vont pas dans les "supermarchés" et font leurs courses au jour le jour dans les commerces de proximité. A cet égard, l'ouverture le dimanche est, pour elles, un avantage.

3-J'ai en mémoire une situation récente où un "hypermarché" appartenant à une enseigne bien connue est intervenue ("lobbying") afin de faire interdire l'ouverture, le dimanche matin, d'une moyenne surface (dont l'hypermarché en question estimait sans doute qu'elle lui faisait concurrence).

Ainsi le langage - et les motivations - ne sont pas binaires. Dans une société ( certes on peut le regretter mais c'est ainsi...) où le Dimanche est de moins en moins le "Jour du Seigneur" quelle est la justification de fermetures imposées si l'ouverture repose effectivement sur le volontariat ?

Il est désespérant - dans telles ou telles villes bien connues pour leur patrimoine architectural ou culturel - de voir les touristes errer dans les rues comme "des âmes en peine".

Si notre société - ouverte en principe - comportait  un peu moins de contraintes et ne dépendait d'oukases aux motivations ambigües, ce serait un vrai "bol d'oxygène". Dieu merci, nous ne sommes pas chez les Talibans:  Ne nous voilons donc pas la face !









samedi 7 janvier 2012

ALBI : Merci à l'UNESCO !

Je reviens "sur terre" après avoir évoqué des préoccupations qui souvent nous dépassent et qui relèvent - pour la plupart - de l'aveuglement, du passéisme, du fanatisme ou bien d'ambitions inassouvies. Non, cette fois-ci je parlerai seulement - à travers une ville que je connais bien - d'actions positives  exemptes de préoccupations ou de tensions :



ALBI a été classé en 2010 par l'UNESCO au Patrimoine Mondial de l'Humanité. La Ville "cathare " (cf. la croisade contre les albigeois au 13 ème siècle ) le méritait amplement: c'est une ville de brique "la ville rose" et aussi de couleur pastel ( le pastel cultivé jusqu'au 15 ème siècle  ). La somptueuse "Cité Médiévale " s'arcboute autour de la cathédrale des 12ème et 13 ème siècle et du palais épiscopal , véritable forteresse.

Le Musée Toulouse- Lautrec  (Henri de Toulouse-Lautrec est "d'abord" né à Albi...avant d'être le peintre du "Moulin -Rouge'') est situé dans cet ensemble monumental dont la brique assure l'unité. Les frasques du peintre et les toiles où les prostituées sont au premier plan "narguent" en quelque sorte la lourde majesté du Palais Épiscopal et  l'absolutisme (extérieur) de la cathédrale-forteresse. Voilà pour le "cadre"...

Je voudrais insister sur les effets induits de ce classement par l'UNESCO : rares étaient, dans le monde, ceux qui connaissaient ALBI...(sauf peut-être les amateurs d' Henri de Toulouse-Lautrec). Désormais, les touristes de toutes nationalités viennent visiter Albi (revêtue d'un  halo de mystère comme ancienne "ville Cathare"). Cela - mais soyons modeste dans la comparaison - me fait penser à Prague : Une  architecture, des couleurs mais aussi une légende, celle du Golem..et aussi Kafka.

J'en tire la conclusion que dans notre monde en tension , "globalisé" il y a place pour la beauté et la mise en valeur de ce qui - contrairement à telle chaine de "fast-food - ne peut être "globalisé, bref des différences qui donnent un sens à notre Monde : Il  ne peut avoir pour référence un "modèle" unique de civilisation. Un raccourci : Cela ne donne-t-il pas en économie et en politique quelques marges de manœuvre?

jeudi 5 janvier 2012

Iran : la Chine, allié "objectif" ?

La montée en puissance du nucléaire iranien - avec ses probables dérives militaires- doit se heurter à un "front commun" afin d'éviter que le Moyen-Orient ne devienne d'ici peu un véritable champ de bataille et - par le jeu des "alliances - mette en péril la Terre entière.

Le "veto " de la Chine à un renforcement des sanctions est une faille dans ce "front commun". Certes, on peut comprendre la position à court terme de Pékin : la Chine et son potentiel économique grandissant dépendent pour une bonne part du pétrole iranien. D'où sa position de ne pas contrarier Téhéran . Mais il n'empêche que ce raisonnement -purement économique - a ses limites et relève du court terme. Qu'aurait la Chine à gagner à un conflit nucléaire - que le Ciel nous en préserve ! - au Moyen-Orient? Si ce n'est mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait dégénérer en un conflit mondial? La Chine - et son économie - seraient-elles alors gagnantes?

Ainsi, tant du point de vue économique à moyen terme que du point de vue politique, la logique chinoise m'échappe.

Qu'en pense la Russie ?

Après la politique de la "main tendue " à l'Iran par les États-Unis au début du mandat de l'actuel Président, Washington semble avoir pris enfin la juste mesure du danger ( même si les "experts" divergent quant au moment où l'Iran sera doté d'une arme nucléaire opérationnelle ).

Je rappelle que tout réside dans la possession de vecteurs et que la technologie des têtes nucléaires miniaturisées rend plus aisée la "capabilité " nucléaire.

Pendant cela les centrifugeuses tournent...Il est bien regrettable que Pékin,lui, détourne la tête et regarde vers ...la Lune!



mercredi 4 janvier 2012

Dette : vivre - ou mourir - à crédit ?

Il  y a un paradoxe : l'épargne des ménages en France n'a jamais aussi été élevée ( c'est une épargne de précaution légitime en période de crise ) et , en parallèle, les familles surendettées sont de plus en plus nombreuses (bien que cela n'atteigne pas les taux d'endettement américains).

Des annonces publicitaires sont diffusées à la télévision concernant des établissements de crédit à la consommation. Tout est rose dans les messages diffusés y compris les taux d'intérêt mentionnés. Tel Établissement mentionne des taux d'intérêt de l'ordre de 4 % : ces indications sont trompeuses lorsque l'on sait que les taux réels se situent dans une fourchette 15-20 % (comme le taux des découverts bancaires ).

Est-il raisonnable d'encourager les ménages à s'endetter sachant que, bien souvent, un emprunt contracté ne sert finalement qu'à rembourser le premier ...et ainsi de suite ? Certes, des foyers ou des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté . Peut-on les  blâmer de rêver à des vacances ou à un écran plat de télévision ?Mais dans notre société où le principe de précaution est roi ne devrait-on pas exiger des Établissements de crédit plus de transparence et plus de rigueur ?

Combien de drames ont lieu parce qu'un ménage - la voie de la facilité ayant été ouverte sans radars ou signalement d'excès de vitesse - sont finalement pris à la gorge ? 

Ce "post"  est une réaction épidermique en voyant les excès de publicité à la télévision. Évidemment je sais que l'endettement de la France n'est lié qu'en infime partie à l'endettement des ménages.  Je ne raisonne pas en économiste (que je ne suis d'ailleurs pas) mais en simple citoyen,observateur d'une société de consommation de plus en plus "duale": Ceux qui ont les moyens d'un côté et dépensent sans compter, de l'autre ceux qui n'ont pas les moyens mais à qui les Établissements de crédit font la courte échelle...au risque de leur briser les reins.

mardi 3 janvier 2012

Jung ou Teilhard? Inconscient collectif ou noosphère?

Je relis - en un moment de calme - certains des ouvrages de Jung. Nous serions en partie mus par un inconscient collectif, source notamment de nos "affects". Je me demande (je crois que Jung répond positivement) s'il existe un "inconscient collectif " pour une Nation ...et aussi pour notre Monde.

Si tel est le cas, les "affects" en 2011 ont été particulièrement saillants puisqu'ils ont bouleversé en partie notre planète ( le "printemps" Arabe , la crise financière, une Europe en plein questionnement, l'Iran qui poursuit son programme nucléaire, la Turquie qui"balance"... et semble pencher vers le centre de gravité  de l'ex-empire Ottoman...). La liste serait longue.

Quelle cohérence trouver dans tout cela? Finalement, au concept de Jung "d'inconscient collectif" (sans dessein apparent), je préfère encore croire à la "noosphère" de Teilhard de Chardin...Mais il est vrai que le père-jésuite n'était pas psychiatre mais seulement paléontologue.

En cette période de temps (si brève à l'échelle de la paléontologie) je me dis -si l'on ne prend aucun recul - que notre monde est , effectivement, bien inconscient...collectivement . On ne peut que souhaiter que ces "affects" qui  mèneraient la psyché du monde actuel par "le bout du nez" soient bien vite dépassés et que la "noosphère " de Teilhard de Chardin vienne rapidement tempérer les vagissements de "l'inconscient collectif" de Jung (remarquable au demeurant dans ses analyses).

dimanche 1 janvier 2012

Des hommes "Providentiels" ...ou se disant tels


Il court, il court le furet ...ça et là des "hommes providentiels" se manifestent ou se présentent comme tels! Mais n'est pas Charles de Gaulle...ou Jeanne d' Arc qui veut! Certains ont des convictions : qu'ils les affirment! D'autres, seulement mus par leur ambition, restent en embuscade, tapis dans les bois et prêts à sortir de leur tanière. Au moindre signe, à la moindre opportunité ils sortiront de l'ombre ou des lustres des palais...

En ce début d'année 2012, il convient de se souvenir du dicton "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent! ". Les prochains mois seront révélateurs : qui va sortir du bois lors de telle ou telle échéance électorale? Qui va affirmer "un nouveau Sauveur vous est né? " ou tenter de convaincre : "mieux que quiconque je connais telle circonscription "...bla, bla , bla....

En cette année 2012 aux échéances nombreuses , dans un contexte difficile, je souhaite que chacun regarde attentivement la balance : sur l'un des plateaux on décèlera probablement conviction, sincérité , volonté sincère d'aller vers les autres, capacité à décider en  prenant en compte tous les éléments de l'intérêt général , vision à long terme. Sur l'autre plateau : affirmations non étayées, bluff, roublardise...

Mais le monde n'étant pas "dual", les choses ne seront probablement pas si claires et il faudra se méfier des apparences. Il faudra lire entre les lignes.

A ceux qui attendent - ça et là - un "Sauveur", sans être saint-Thomas je leur dis : attention aux langues de bois et méfiez vous des langues de feu...

A ceux qui entendent...et aussi aux autres je souhaite une Bonne Année 2012!