samedi 31 mars 2012

M. Bahman Nirumand : à entendre...et écouter !

Je ne connais pas M. Bahman Nirumand. Mais s'il y a un homme qui sait décrypter la situation en Iran c'est bien lui. C'est un vrai musulman mais non un islamiste. Il sait l'intérêt qu'il y a à coopérer avec les pays occidentaux et il affiche une vraie volonté de réformer l'Iran (rôle de la femme, véritable démocratie, Droits de l'Homme).

 Il regrette, par ailleurs, que l'Union européenne ait été "bridée" pour tenter de dénouer les conflits latents. 

Je ne sais si ma perception (ou mon intuition) pourra être relayée jusqu'à Mme Catherine Ashton : je le souhaite vivement. Voilà un iranien qui parle autant avec sa raison qu'avec son cœur.

 Avant les prochaines échéances (juillet), voilà un homme de bon conseil et qui - peut-être - aura un rôle à jouer dans l'Iran '' nouveau''. Évidemment, je ne suis pas son porte-parole mais la sincérité est suffisamment rare pour que l'on y prête attention et que l'on ne laisse pas passer les occasions...

vendredi 30 mars 2012

Retour sur l'Iran : un nouveau regard

Je m'aperçois que ce blog comporte un bon nombre d'articles sur l'Iran. Pourquoi? Parce que la situation de ce pays m'interpelle en raison des enjeux du court/ moyen terme et aussi parce que j'entends des voix dissidentes (je me réfère notamment au livre de Bahman Nirumand ) qui méritent qu'on les écoutent.

 Je veux , en effet, croire que se crée depuis quelques années en Iran une société civile qui est en opposition avec les dogmes du pouvoir théocratique actuel.

 Je veux bien croire que Khomeiny et ses" héritiers "(dont on dit que plusieurs seraient milliardaires soit directement soit par l'intermédiaire de "Fondations" toutes puissantes ) appartiennent à un autre monde et ne seraient plus soutenus par cette nouvelle société civile qui a survécu aux épurations et aux martèlements doctrinaux.

Je veux bien croire que la jeunesse (2/3 de la population a moins de 30 ans ) est soit désabusée soit curieuse d'avoir, par Internet, un regard neuf sur le monde . Cela je le crois volontiers.

 Mais comment faire sauter le verrou sans que le pays n'implose - les Gardiens de la Révolution sont omniprésents - et sans que d'autres fronts ne s'ouvrent à l'extérieur (Hezbollah, Hamas, Djihad islamique...) ?

 L' Union Européenne aurait - selon B. Nirumand - une carte à jouer qui ne serait pas celle de la "diabolisation" de l'Iran mais un encouragement à ceux qui - sans rêver forcément et uniquement  au "way of life" occidental - estiment  que l'Islam devrait se moderniser et ne pas examiner les Droits de l'Homme à la seule aune du Coran.

 Je veux bien croire aussi qu'au-delà de la rhétorique provocatrice et "illuminée" de Mahmoud Ahmadinejad, l'Iran n'a nulle envie d'attaquer Israël et que Tel-Aviv craint probablement davantage une action des mouvements financés par l'Iran (Hezbollah, Hamas, Djihad islamique). 

Tout cela je veux bien le croire mais je me demande - si l'on voit ce qui se passe avec le "printemps Arabe "- ce qu'il adviendrait avec un " printemps Perse". Quelles sont les alternatives pour éviter que l'élan jusqu'ici retenu de la société civile ne se transforme en orage opportun pour des fondamentalistes?

Je suis, évidemment, incapable de répondre à ma question. C'est pour cela que je la pose , étant persuadé qu'il existe  d'autres alternatives .

jeudi 29 mars 2012

Contraintes environnementales et "chantage à l'emploi"

L'emploi est une préoccupation majeure des français. Pour autant doit-on accepter le "chantage à l'emploi" ?

 On m'a signalé une situation assez particulière mais qui - hélas- ne doit pas être la seule : une unité de fonderie d'aluminium s'est installée dans une friche industrielle à proximité immédiate d'habitations. Depuis lors (je l'ai vérifié ) un bruit ininterrompu : j'ai vu un bâtiment aux vitres et portes cassées, au toit ajouré par lequel de temps à autre s'échappent des fumées noires.

 On me dit que les dirigeants de l'entreprise (qui vivent sous d'autres cieux, sans doute plus cléments) affichent leur surprise: ils n'auraient pas été informés de la situation. Ils promettent désormais ( ont-il le choix? ) de se conformer aux prescriptions récentes (pourquoi récentes ? ) de la DREAL et à un arrêté préfectoral (tout aussi récent).

 J'apprends aussi que les dirigeants de cette société reprocheraient au personnes du voisinage (dont je comprends les interrogations) d'avoir implanté leur maison à proximité...alors même que ces maisons ont été construites il y a une centaine d'années...

La Société dont il s'agit mettrait en avant l'emploi (une quinzaine de salariés travaillant dans des conditions  particulièrement pénibles) pour justifier sa désinvolture.

Je me pose la question : ces indispensables normes environnementales ne sont-elles pas  à l'origine de délocalisations?

 En Inde ou en Chine, fumées et bruit doivent moins gêner : dioxines et furanes y sont  probablement  intraduisibles et l'on peut polluer sans retenue (et sans retenue d'impôts? )

dimanche 25 mars 2012

Iran : mensonges et vérités


 Je recommande à ceux qui veulent avoir une vision exhaustive le livre de Bahman Nirumand : Iran, vers le désastre? (paru en 2007 chez "Actes Sud").

 L'auteur a été un opposant au shah d'Iran mais a dû quitter son pays en 1982, contraint et forcé, trois ans  après la révolution islamique. C'est un livre intelligent, a priori impartial et bien documenté .

 En ce moment de doutes quant au risque réel du nucléaire iranien , c'est un livre qui donne une version intéressante de la situation. En résumé :  le régime des mollahs a voulu , effectivement, se réserver la "carte " du nucléaire militaire. Mais (selon l'auteur) les États- Unis de George Bush auraient - en fonction d'intérêts stratégiques - forcé le trait et entrainé l'Union européenne un peu vite sous la bannière de la lutte contre un potentiel terrorisme d’État.

 M Nirumand ne nie pas les contacts de l'Iran (1987) avec le "pyromane" du Pakistan (Abdul Qadeer Khan) mais il estime que Téhéran n'a jamais envisagé d'utiliser l'arme nucléaire. Le nucléaire serait devenu ( tous volets confondus) un symbole, un élément de fierté nationale. Il pointe sur les ouvertures et le souhait de dédramatisation du Président Khatami par opposition avec la gesticulation provocatrice du Président Ahmadinejad. 

Cette version est intéressante et- apparemment- objective. La démonstration, très documentée notamment sur la position européenne, se heurte cependant ( à mon sens) au moins à 4 considérations:

a) en dépit des gages donnés en 2003/2004 par le Président Khatami, le programme nucléaire (avec une probable option militaire ) s'est bel et bien poursuivi (Natanz, Arak, Ispahan etc...). Il y a donc là une évidente limite à "l'ouverture" faite par un "modéré".

b) le contentieux Eurodif a été ponctué d'attentats et de prises d'otages. La violence est donc sous-jacente : il serait donc imprudent d'être trop confiant .

c) au-delà des Présidents , c'est le "Guide Suprême"  ( l' Ayatollah Khamenei) qui décide et qui a donc cautionné un programme nucléaire avec ses deux volets en dépit des fatwas assurant que le nucléaire militaire était incompatible avec le Coran.

d) Aucune explication n'est donnée quant  au niveau d'enrichissement (au-delà de l'UFE à 3,5 %)

Cela dit, le syndrome "va-t-en-guerre" des néoconservateurs américains de la précédente administration interpelle. En particulier (si cela est exact) le parti de "grossir" les rapports de l'AIEA.

Même si le point de vue de l'auteur ne peut être partagé dans son entier, ce livre me semble un document de référence tant il exprime avec force et talent  le ressenti d'un iranien qui s'essaye à décrypter une situation complexe.



samedi 24 mars 2012

Futilités et gravité : une société bien duale ...

Je ne citerai pas l'hebdomadaire auquel je me réfère. Un hebdomadaire sérieux évidemment ...Il est, au delà de ses articles pertinents, le reflet d'une société bien duale.

 Comment évoquer en un même "tout" l'islamisme radical, les malheurs de l'Afrique, les difficultés des plus pauvres à survivre et consacrer une dizaine de pages à faire de la "retape " pour des colifichets et autres articles de mode à des prix exorbitants :  mocassins à 600 euros ,  pulls à plus de 500 euros etc...?

Que pourrait penser un gosse du Burkina-Faso (ou de Calcutta) s'il feuilletait ces pages et s'il savait traduire et convertir en sa monnaie ?

 Je sais bien qu'il n'y a aucune raison a priori d'avoir un sentiment de culpabilité.  Je dis : a priori. Car le mélange des genres laisse parfois pantois et donne - après avoir lu un excellent article de Luc Ferry évoquant l'Afrique et ses misères - un goût amer d'une France duale où les colifichets que j'évoque peuvent, pour certains, avoir un air de provocation ...

jeudi 22 mars 2012

Descartes : pas si '' logique '' ! une autre dimension de l'homme....

René Descartes est considéré par beaucoup comme le "maître" de la logique. On dit facilement que nous sommes "cartésiens" c'est-à-dire que nous raisonnons par induction, pas à pas.

Tout écolier connaît la maxime de Descartes : "Je pense, donc je suis". Cela semble mener à une sorte de constat relevant d'un rationalisme matérialiste.

 Je n'en suis que plus heureux d'être "tombé" sur ce passage dont il me semble que le " je suis" devrait s'écrire: "Je suis "puisqu'il se réfère à une dimension transcendantale de l'Homme, je cite:

"Bien que j'aie un corps très étroitement lié à moi,puisque, d'une part, j'ai cependant une idée claire et nette de moi-même,dans la mesure où je suis une chose pensante, et que j'ai,d'autre part, une nette idée du corps, dans la mesure où c'est une chose étendue et non pensante, il est certain que je (c'est-à-dire l'âme , par laquelle
je suis ce que je suis) suis réellement distinct de mon corps et peux exister sans lui."

Des philosophes (dont je ne suis pas ) pourraient dire que cela n'est pas nouveau et que j'enfonce des portes ouvertes depuis longtemps. Certes, mais je me sens mieux en le lisant et en le disant!

vendredi 16 mars 2012

Etats-Unis : passé simple, présent composé...

Les américains (disons plutôt les Nord-américains) sont un peuple courageux , loyal et notre dette envers eux est immense: leur intervention lors des conflits du 20ème siècle compense largement le concours apporté par la France lors de la  Guerre d'Indépendance.

 Mais leur courage - c'est une interrogation en ce moment de doutes - ne comporte-t-il pas une part de naïveté ? Est-ce à mettre sur le compte de leur inexpérience de la diplomatie sur échiquier telle que l'a conduite depuis le 10 ou 11 ème siècle le "vieux continent"? A leur décharge, les États-Unis n'ont pas de passé complexe :je me souviens d'un livre que j'ai dû lire à 18 ou 19 ans qui s'intitulait "la tradition du nouveau": Sans racines profondes, ils forgent progressivement leur Histoire . 

Si je me pose ces questions c'est que je perçois qu'une part du jeu d'échec actuel semble leur échapper: annonce, hier, du prochain tir d'un missile Nord-coréen (Taepong-3) soi-disant pour mettre en orbite un satellite (cela après un accord intervenu sur le "soi-disant " moratoire visant le nucléaire militaire et les vecteurs...) et,évidemment, le "printemps arabe" que les États-Unis - c'est ce que disent certains experts avertis - auraient impulsé sans anticiper les manipulations des fondamentalistes qui , derrière les mots de démocratie et de liberté, s'engouffraient masqués derrière les incantations sur la "toile".

 Comment cette Grande Puissance n'a -t-elle rien vu venir? Est-ce en raison d'un langage binaire (bien/mal) ou du fait des intérêts économico-financiers croisés qui masquent la réalité et empêchent de voir les "coups tordus" qui,dans l'ombre, se préparent?

 Ma réaction n'est pas mue par un catastrophisme apeuré, non, c'est seulement une question pour comprendre...

jeudi 15 mars 2012

Crise de la dette : Grèce , un emplâtre ?

La presse n'est guère tendre avec la Grèce : plusieurs commentateurs économiques indiquent que si "on a réussi à faire tomber la fièvre, le malade n'est pas guéri".

Cette analyse est probablement exacte et il est bien trop tôt pour entonner des chants de victoire. J'ai lu - dans quel journal ? - que déjà au 19 ème siècle la Grèce était au bord de la faillite (comme aujourd’hui l'impôt se perdait dans de sombres labyrinthes  ...). 

 La vigilance des partenaires européens et des créanciers sera certes une garantie mais, pour autant, une "mise sous tutelle" est-elle la solution pour le long terme alors que l'on voit d'autres signaux alarmants s'allumer? : l'Espagne où les mesures d'austérité ont du mal à passer (cf. manifestation à Madrid il y a quelques jours). Pas plus que M Zapatero, M . Rajoy  n'a de solution miracle.

J'en reviens à  une incontournable antienne: sans "gouvernement économique " de la zone euro, l'Europe n'ira pas de l'avant et fera marche-arrière alors même que l'impulsion sera donnée depuis son extérieur émergent.

 Sans véritable politique économique, l'Europe - sur le plan politique - risque d'être contrainte de se voir réduite au silence tant,désormais, politique et économie se trouvent étroitement liées.

Je sais bien que l'harmonisation des politiques économiques et financières est délicate, difficile mais existe-t-il d'autre moyen pour asseoir la crédibilité de l'Union , ou - à tout le moins - celle de la "zone euro" ?

 Plutôt que d'attendre des lendemains qui chantent (une reprise de la croissance mais qui peut ne pas être demain au rendez-vous ) n'est-il pas temps de préparer cette reprise tant attendue par une coordination réelle des politiques (économiques et financières) ?

mercredi 14 mars 2012

Syrie : des morts, pas seulement des mots !

Je viens d'entendre certains commentateurs "jouer sur les mots " . On s'interrogeait : s'agissait-il de "crimes contre l'Humanité " ou bien d' une "guerre civile "? Est-ce un nouveau "printemps arabe" ou bien une guerre intestine entre alaouites (qui seraient armés par la Russie et l'Iran) et sunnites (armés par l'Arabie Saoudite et le Qatar) ? 

 J'ai bien conscience de l' ambiguïté de la situation et des intérêts qui sont en jeu :
1- importance de la Syrie ,  accès essentiel à la Méditerranée pour les Russes
2- fondamentalistes qui - dans l'ombre- tentent de récupérer  le "printemps arabe" et les aspirations à la liberté, à la démocratie (cf. l'ambitieux projet "Grand Moyen-Orient des États- Unis).

 Oui, mais au-delà des mots et des circonvolutions stratégiques,  il y a les morts .. . Je commence à douter du bien fondé de l'assertion de Charles de Gaulle : "aller vers l'Orient compliqué avec des idées simples". Non, ce n'est pas si simple tant les intérêts politiques/économiques sont nombreux ( Chine, Russie, États-Unis, Europe, Arabie Saoudite etc...) et le jeu d'influence difficile à décrypter.

 Entre un "printemps arabe " qui a un goût de feuille morte, il y a les morts. Des milliers...et des ambitions, aussi, que l'on ne peut compter.


Iran : scénarii d'une guerre annoncée...

Les jours passent et les tambours résonnent sourdement. Un plan d'intervention américain -si j'en crois la presse se référant aux récentes déclarations (ou confidences) d'un adjoint du chef d'état-major des États-Unis - serait prêt à coup de F-22 et  de B-2.

 Lorsque l'on sait combien les sites nucléaires iraniens sont nombreux et dispersés, c'est un "pilonnage" de l'Iran qui paraît inéluctable. De son côté , Israël pourrait recevoir des F-35 et, évidemment, des batteries antimissiles. Je ne peux imaginer ce qui s'en suivrait : blocage du détroit d'Ormuz, missiles Sahab-3 dirigés vers Israël . De l'autre des missiles Jéricho pointés sur des sites proches de Téhéran . Une véritable poudrière en somme.

Je suis pour ma part persuadé que l'Iran est en capacité d'avoir l'arme nucléaire.Cela, on le dit depuis au moins 2005: Pierre Goldschmidt ancien directeur-adjoint de l'AIEA l'a répété à différentes occasions au cours de colloques (cf.usinage hémisphérique de l'uranium métal à usage strictement militaire).

 Je me pose donc la question: pourquoi n'a-t-on pas réagi plutôt? Pourtant c'est bien en 2005 que l'option militaire était mise sur la table . Je constate que les 4 ou 5 résolutions du Conseil de Sécurité depuis n'ont pu stopper le programme iranien...

 Une intervention est-elle inéluctable? Je n'oserai me prononcer. Je n'ai ni compétence ni légitimité pour dire quoi que ce soit en la matière. Je constate seulement, j'observe les "bruits de botte". Est-ce un préalable à une négociation? Je le souhaite. Mais il ne faut pas trop attendre car les cartes pourraient changer de mains...si des éléments iraniens dissidents ou des "bras armés" se persuadaient que l'heure est enfin arrivée ...pour que le 12ème Iman apparaisse à Qom!

mardi 13 mars 2012

Téléphones mobiles:quel ''espace'' européen ?

C'est loin d'être une question transcendantale mais -je crois - de bon sens qu'il convient de poser:

 L' Union européenne existe et - n'en déplaise - le principe de circulation des personnes et des marchandises en son sein est un axe fort. Alors comment expliquer que les communications téléphoniques d'un pays à l'autre de l'Union soient , depuis un mobile, exorbitantes?

 J'en ai fait l'expérience en passant depuis Madrid une dizaine (à peine) de brefs coups de fils en France. La facture (au final) a quadruplé par rapport à mon forfait habituel. Je me dis qu'à l'heure d'internet (fluidité des communications) les opérateurs (ou du moins la plupart) ont fort à faire pour favoriser la libre circulation des paroles.

 Dans ce contexte je ne puis que me réjouir  qu'un nouvel opérateur vienne faire irruption dans le jeu de quilles. On me dira que je peux changer d'opérateur et que celui -là (peut-être?) considérera que l'Espagne tout comme l'Italie ou l'Allemagne sont dans l'Union et que taxer lourdement les communications entre États membres n'est ni convenable ni moral .Mais peut-on parler de morale à des opérateurs qui , par ailleurs, déploient mille astuces pour "scotcher " leurs abonnés ?

Naïvement, je me dis que la Commission, à Bruxelles, pourrait jeter un œil (ou une oreille) sur le sujet.
A moins que ce ne soit là qu'une compétence nationale et que s'applique, sur un sujet apparemment subsidiaire, le principe de subsidiarité. Auquel cas la "balle est dans notre camp" et quelqu'un pourrait, peut-être, la relancer?

dimanche 11 mars 2012

Foi et Science : un nouveau champ de réflexion dans l'univers des galaxies

Il y a peu, je regardais une émission de télévision dans laquelle des scientifiques comparaient notre Terre à un grain de semble au sein de l'immensité de tous les déserts de notre planète: L'équivalent d'un grain de poussière au sein des milliards de milliards de galaxies renfermant chacune des milliards d'étoiles identiques à notre soleil.

 Comment - dans un tel champ de vision - réduire l'image d'un Dieu dont le regard serait seulement tourné vers la Terre? A fortiori, un Christ qui n'aurait pour mission que de s'incarner dans un grain de sable? C'est là, me semble-t-il , un tournant que doit prendre l’Église : ''Notre'' Dieu , ''notre'' Christ ne sont nôtres que par l'idée que s'en fait notre mental. Comme le dit Jung, nous ne percevons probablement que des archétypes forgés dans nos gènes humains. Si Dieu - comme il est logique - est le Dieu de l'Univers dans son ensemble il ne peut évidemment être anthropomorphe et son champ de vision est l'Univers entier et non pas seulement notre "grain de sable" .

 Cela renvoie au Christ Cosmique de Teilhard de Chardin et , tout autant, à la force inconsciente à laquelle fait référence Jung : une ''vibration '' inconsciente qui aurait besoin de l'Homme (mais aussi probablement d'autres Êtres sur d'autres planètes) pour se révéler (se réveiller?). Notre Église a bien du chemin à faire pour passer du Dieu moyenâgeux ( celui des ''mystères'' des cathédrales) au Dieu de l'Univers .

 Cette vision nouvelle d'une vibration inconsciente mais révélée par les désirs des Hommes sur Terre (et ailleurs) serait une réponse à ceux qui s'interrogent sur le Bien et le Mal, considérant que Dieu ne peut tolérer ce dernier. Mais si Dieu n'est qu'une vibration universelle "matérialisée" par le désir des Hommes, nous sommes alors dans un autre champ de vision. Il nous faut - c'est difficile - ajuster nos lunettes lorsque nous regardons l'état de notre monde en proie à des convulsions multiples.

vendredi 9 mars 2012

IRAN : le compte à rebours...

C'est un scénario catastrophe qui semble maintenant se dessiner. Même si le pire n'est - heureusement - pas toujours certain. 

Je comprends évidemment les craintes d'Israël : contrairement à ce que semblent prétendre des agences américaines (qui avaient dit la même chose il y a quelques années) je ne crois pas que l'Iran ait  abandonné en 2003 l'option nucléaire militaire. En 2003, Téhéran signait le protocole additionnel du Traité de Non Prolifération pour oublier ensuite ses contraintes (transparence, accès à toutes les sources d'information...). Tout comme en 1987 un Premier ministre dit modéré (M. Mir Moussavi) passait un accord avec Abdul Khader Khan afin d'obtenir la technologie des centrifugeuses... et probablement plus encore.

Depuis lors nous assistons à un jeu d'échec permanent : en dépit des dénégations il est plus que probable que l'Iran soit en capacité de se doter de l'arme nucléaire quand bien même un doute existe encore sur sa "capabilité" à pourvoir ses missiles de têtes nucléaires miniaturisées. Il est grand temps de s'en convaincre. Mais il est tout aussi clair qu'il faille se convaincre que des frappes "préventives" israéliennes seraient un détonateur risquant d'embraser le Moyen-Orient.

 La diplomatie , comme le souhaite le Président Obama à l'avant-veille des élections présidentielles américaines , l'emportera-t-elle ? Modeste observateur, je ne puis que le souhaiter ardemment. Mais il faut alors que la Chine (qui semble aller dans ce sens) et la Russie ne tergiversent pas. Il faut faire entendre à l'Iran qu'il peut être une "puissance régionale" sans pour autant avoir à se doter de l'arme nucléaire dont on ne sait dans quelles mains elle peut tomber. Téhéran a dit vouloir reprendre les négociations avec les 5+1. N'attendons pas l'été pour l'inviter à une conférence et faisons en sorte que des signaux d'apaisement soient clairement envoyés à Tel-Aviv. Après , il risque d'être trop tard...

Bien sûr je ne parle qu'en mon nom ..mais il suffit d'observer. Et ma retraite (si l'on peut dire...) me donne le temps d'observer. Ce n'est là qu'une bouteille à la mer... mais il arrive parfois qu'elles atteignent le rivage.

mardi 6 mars 2012

Faut-il réviser le Traité de Non Prolifération?

La partie de "cache cache" qui se joue en ce moment au Moyen-Orient est assez exaspérante. D'un côté Israël qui craint d'avoir à subir un jour une attaque nucléaire de la part de l'Iran, d'un autre côté  l'Iran qui met en avant un vaste programme nucléaire civil (7000 MW je crois) dont on est loin d'être certain qu'il soit exclusivement civil (cf. enrichissement à 20% transféré à Fordo, sous les montagnes, près de Qom,  missiles balistiques de moyenne portée etc...) et pour pimenter l'ensemble le rapport de 16 agences américaines de renseignements qui affirment que l'Iran a renoncé à la bombe depuis 2003!

 Bref, nous sommes en plein brouillard sur les intentions des uns ou des autres au moment même où le Premier Ministre Israélien "tâte"Washington en prévision d'une frappe préventive ( que certains dans le camp israélien considèrent comme un dramatique engrenage ).

Dans cette partie de "poker menteur" dans laquelle "Dieu ne reconnaîtrait pas les siens" il est bien difficile de peser le pour et le contre. Téhéran fait valoir que des États non signataires du TNP (ou s'étant retirés Traité) possèdent la bombe nucléaire :-Israël, Pakistan, Inde, Corée du Nord- sans qu'ils aient eu à encourir des représailles. Il met en avant le fait que le TNP ne prohibe pas l'enrichissement et encourage au contraire le nucléaire civil. Il estime donc qu'il est dans son droit. Dans le camp d'en face ( CNRI, AIEA, Israël...) on estime que cela n'est qu'une farce grossière et que l'Iran nous fait depuis longtemps marcher

Dans ce contexte gris-blanc ou blanc-gris une révision du TNP paraît plus que jamais nécessaire. On ne peut à la fois condamner un pays qui ne contrevient pas à la lettre du TNP  et laisser faire si des doutes existent quant au non respect de l'esprit du TNP . Il faut - à mon sens- introduire dans le Traité des cloisons étanches entre les niveaux d'enrichissement communément admis pour le nucléaire civil et le niveau où un dérapage vers l'option militaire est possible. De même la vigilance s'impose pour les réacteurs de recherche produisant du plutonium.

Cette révision devrait être mise en chantier rapidement. Elle ne sera certes pas aisée et appellera sans doute des contreparties mais elle permettra  au moins de déceler les États fair play de ceux  qui ne jouent pas franc jeu et pourraient encore longtemps nous "mener en bateau".

samedi 3 mars 2012

Le "Grand Moyen-Orient": une stratégie américaine ?

Un à un les régimes autoritaires sont tombés ou bien entrain et cela depuis le "printemps arabe". On ne peut évidemment s'empêcher de faire un lien avec la doctrine affirmée en 2003 et 2004 par George Bush : il s'agissait de rétablir ( ou d'établir ) la démocratie dans ces pays (cela depuis le Maroc jusqu'à l’Afghanistan).

Les États-Unis (et on ne peut que s'en féliciter ) avaient l'ambition de promouvoir la paix et la prospérité dans ce "Grand Moyen-Orient". Je pense aussi - et je crois que le Président des États-Unis l'avait alors clairement indiqué - qu'il s'agissait ainsi d'assurer dans cette zone une sécurité qui bénéficierait aussi à l'Amérique.

 Je me pose cependant 2 questions:
1- Tous les régimes autoritaires sont-ils concernés? Tous les pays , notamment, producteurs de pétrole?
Il va s'en dire que je ne saurais imaginer en la matière un quelconque opportunisme de la part des États-Unis.
2-avait-on , à l'époque, intégré le risque islamiste? Avait-on bien évalué combien de temps les "transitions" allaient durer?

Si je me pose ces 2 questions ce n'est pas,évidemment, pour m'interroger sur la juste cause défendue par les États-Unis : combattre les régimes dictatoriaux et de favoriser la démocratie, la paix, la prospérité dans le Grand Moyen-Orient,  c'est là une belle ambition pour l'Amérique. Non, je me demandais simplement, en passant, si tout le monde serait bien "logé à la même enseigne".

jeudi 1 mars 2012

Non prolifération nucléaire : bonne nouvelle venant de la Corée du Nord

Au moment où l'on s'interroge sur la réelle bonne volonté de l'Iran de reprendre les négociations avec le groupe des 5 +1 , c'est une bonne nouvelle que d'apprendre les bonnes intentions de Pyongyang : moratoire sur les missiles balistiques, sur l'enrichissement...Les États-Unis s'en félicitent à juste titre.

 Je me pose cependant une question : quel a été le facteur déterminant dans cette négociation? Est-ce le poids de la Chine ou de la Russie ou bien l'aide alimentaire promise par Washington? S'il s'agit d'un "deal " moratoire contre nourriture, on peut en effet s'interroger sur la sincérité des intentions de la Corée du Nord... à moins que ce ne soit qu'un prétexte et que la Corée du Nord ait voulu hâter une "sortie de crise " avec les encouragements de Moscou et Pékin?

S'agissant de l'Iran, si on transpose, quel pourrait être le "deal" de "sortie de crise" ? La fin de l'embargo? Mais il faudrait que l'Iran prenne de réels engagements et cesse de jouer "au chat et à la souris"... on en est un peu loin avec le récent échec de la mission de l'AIEA. Il faudrait aussi, très certainement,que la Russie et la Chine - au sein du Groupe 5 + 1 - tirent dans le même sens que les autres États. L'issue diplomatique est envisageable et souhaitable si les partenaires acceptent de mettre sur la table toutes leurs cartes et ne se complaisent pas dans un "poker menteur".