lundi 30 avril 2012

La crise en questions

Non,évidemment, que je doute de la réalité d'une crise économique et financière dont pâtissent les peuples (ou le Peuple) de l' Union : je m'interroge cependant sur sa véritable nature, ses déclencheurs et aussi ses prolongements.

1- la durée : la crise a débuté en 2006/2007 en Espagne avec la chute de l'immobilier liée à la hausse des prêts hypothécaires , signe avant-coureur de la crise des subprimes aux États-Unis accentuée par la faillite de la banque Lehman Brothers. Cela fait donc déjà 5 ans... et je suppose que dans quatre-vingt ans il en sera encore question dans les livres d'histoire tout comme de la crise de 1929 partie elle aussi des États-Unis et qui heurta de plein fouet l'Europe quelques années plus tard (mais les marchés financiers n'étaient pas - à l'époque - globalisés).

2- l'ampleur de l'endettement des États de l'Union Européenne: Ces problèmes d'endettement n'étaient pas évoqués il y a 3 ou 4 ans. On semble  les découvrir depuis deux ans via les agences de notation : pourquoi cet absence de signaux, de mise en garde auparavant ? C'est là une réelle interrogation alors même que les pays européens pris en leur ensemble ne sont pas,de loin, aussi endettés que le sont les États-Unis (15 000 milliards de dollars).

3-la mondialisation économique : faut-il croire qu'elle n'existait pas avant 2007 et qu'elle est responsable de tous les maux (délocalisations, diminution relative de la productivité globale ...)? Mais l'évoquerait-on avec autant d'intensité (et parfois comme un paravent ) s'il n'y avait pas eu la tempête financière déclenchée par les subprimes ?

4- l'action de l'Union européenne : En effet - à en croire les économistes - si la Banque Centrale n'était pas intervenue le "navire Europe " aurait sombré. Toutefois, je me pose une autre question : alors que la crise est d'origine financière mais a dégénéré en une crise économique, pour quelle raison l'Union n'a-t-elle pas apporté -jusqu'à présent- de réponse économique ? Est-ce parce que les problèmes financiers relèvent du court/moyen terme alors que la résolution des problèmes économiques relèvent, eux, d'une vision à plus long terme, d'une stratégie que l'Union n'a pu encore mettre en œuvre . Si l'Union européenne avait disposé d'un budget fédéral la "face du monde en eût peut-être été changée " (tel le nez de Cléopâtre...). D' ailleurs je constate que l'économie américaine "repart" : investissements, consommation liée à un vaste marché intérieur...

Mais n'avons-nous pas en Europe un aussi vaste marché intérieur (espace et population ) et aussi des entreprises tout aussi désireuses d'investir si les banques témoignaient d' un peu plus de cran et étaient plus à même de soutenir l'investissement productif?

Ce sont là quelques interrogations dans un contexte si particulier que quelques uns sont tentés par le repli sur soi et les risques d'un nationalisme exacerbé.

 Puisse l'Union brider ces tentations car leur portée n'est pas seulement économique et l'isolement -comme le thermomètre - ne fait pas baisser la fièvre.

 D'où la nécessité pour l'Union de bien déployer ses voiles : à trop rester ancré au port le risque est de demeurer pour longtemps au mouillage...Mais quelque chose me dit que les bateaux aspirent désormais au grand large : c'est un espoir qui doit prolonger le sursaut (MM.Van Rompuy et Mario Draghi) enregistré avec satisfaction la semaine dernière.


dimanche 29 avril 2012

Europe : enfin un sursaut !

Voilà enfin que l'on parle d'Europe : à Bruxelles, Berlin , Madrid, Londres ...et aussi Paris. Il était grand temps !

Un signal a enfin été donné qu'il ne convient pas de noyer sous les interprétations diverses du contenu (qu'il reste à définir) d'une politique de croissance et aussi de rigueur budgétaire . Il serait dommage de brocarder et de persiffler.

 Que les stratégies aient à converger, c'est évident . Mais - au moins - l'Union se fait entendre. J'avais le sentiment jusqu'à ce samedi que l'Union était passée à la trappe et que notre hymne européen était sorti de la gamme en raison des fausses notes.

 Que nos problèmes soient pour autant résolus, je ne suis pas à ce point naïf! Mais l'essentiel n'était-il pas d'affirmer haut et clair que l'on va (enfin) tacher de les résoudre, chacun ne restant pas dans son coin ?

Jusqu'ici j'avoue que je m'interrogeais : à quoi servait une Union désunie ?

 Puissent les mânes de Jean Monnet et Robert Schuman soutenir ces initiatives . L'essentiel n'est-il pas de croire sans trop se faire prier ?

samedi 28 avril 2012

Europe : Un Sommet européen que les nations attendent

Allons-nous attendre longtemps et assister, impuissants, à la chute - un à un - des dominos (avec ce que cela représente, pour les peuples, de souffrances?).

 Je ne suis ni un économiste ni un "politique". Pour autant la passivité de l'Union - en ces moments de doutes - m'interpelle...et aussi m'exaspère.

Si les Etats-Unis n'étaient pas un Etat fédéral, imagine-t-on le Texas, le Kansas ou le New-Jersey livrer seuls une bataille? Non assurément! Eh bien, je pense que nous sommes dans cette situation. Et quelle légitimité aurait l'Union -comme pendant la guerre de Sécession - de bénir une bataille du Nord contre le Sud ?

La bataille que nous avons à livrer et gagner est celle de la croissance, de l'harmonisation des politiques économiques et de la rigueur budgétaire. Nous ne le ferons pas seuls : le moment est venu de donner un nouveau souffle à l'Europe. Il est temps, juste temps.

N'est-ce-pas le mérite des responsables politiques que de savoir rebondir? Il est temps qu'un Sommet européen (je ne sais sous quelle format ) puisse se réunir et - de manière "offensive" - préparer le terrain pour le Grand Chantier que de nombreux peuples de l'Union réclament.

 Ce sera notre "guerre d'Indépendance" en quelque sorte...

vendredi 27 avril 2012

Espagne: l'austérité ne fait pas le printemps !

 Je me pose la question : en dépit des mesures d'austérité courageuses prises par le gouvernement espagnol les nouvelles ne sont pas bonnes: le taux de chômage - on s'y attendait un peu - est désormais de 24, 4 % . Et ce même jour -on s'y attendait moins - Standard and Poor's vient à nouveau de dégrader la note espagnole !

 A se demander finalement à quoi servent les politiques d'austérité ! Je n'irai pas , bien sûr, jusque là mais cela conforte ceux qui appellent de leurs vœux  une vraie politique de croissance pour l'Europe (que cela plaise ou non à tel ou tel pays ...).

Évidemment il ne s'agit pas de faire n'importe quoi : les politiques de croissance devront être adaptées aux spécificités de l'Union mais suffisamment coordonnées pour éviter qu'un Etat ne parte à la dérive.

 Cela apporte, il me semble, de l'eau aux moulins de ceux qui estiment que l'austérité pour l'austérité ne mène à rien  ...sauf à la désespérance. Le courage, la franchise de M . Rajoy  n'ont pas suffi. Quelle leçon en tirer ?

 Les hirondelles, dit-on, ne font pas le printemps : de même les coupes sombres dans le budget espagnol n'ont pas suffi : Les agences de notation n'en ont eu visiblement cure . Ce sont-elles, maintenant, qui font le printemps.

Comment ne pas souhaiter - dans ce contexte - que les cartes de l'Union soient enfin rebattues et que le mot "croissance" ne choque plus : heurterait-il des puritains?

Europe et croissance : enfin une prise de position !

Je reviens sur la "bonne nouvelle " d'hier. L' Union a enfin  parlé d'initiatives pour relancer la croissance .

 Ce qui m'exaspère quelque peu ce sont certains commentaires qui tenteraient d'opposer "croissance" et "croissance " tout comme une dissertation sur le sexe des anges.

 Qu'importe au fond que tel responsable politique (de l'Union) tente de tempérer les propos du Président de la Commission ou bien du Président de la Banque Centrale. La réalité est là : une Europe sans initiative n'est pas mon Europe. Et les querelles sont inappropriées, qui tentent d'opposer une relance keynésienne à une "relance" tout court.

 Absurdes sont les propos de ceux qui imaginent qu'il n'y aura pas de mesure de rigueur : la maîtrise des dépenses publiques est évidemment indispensable que l' on appelle cela "rigueur" ou "discipline budgétaire" . 

Mais les peuples de l' Union (il faut aussi parler des peuples) ont besoin d'espoir. Non pas qu'il soit un  miroir aux alouettes mais un espoir véritable assis sur la volonté des gouvernements et des institutions (Commission, Banque Centrale ). 

Dans le contexte actuel je me méfie des harangueurs de tréteaux (ou par magazine interposé) . Une volonté enfin affirmée pour l'Europe c'est ce qu'attendent les peuples de l'Union , mon peuple...

mercredi 25 avril 2012

Europe - Iran : deux espoirs à ne pas décevoir.

De manière imagée j'évoquais -sur un mode quelque peu ironique - dans un précédent post le "joli mois de Mai " à venir. 2 bonnes nouvelles renforcent mon optimisme : deux "news" en sous-titre dans l'excellent journal de la B.B.C. de ce jour qui, peut-être, sont passées inaperçues (probablement pas cependant la seconde puisque -coïncidence- la Commission et la Banque Centrale se sont exprimées de manière identique).

1-Iran : une déclaration israélienne (venant du ministre de la défense ou du chef d’État-Major?) indiquant qu'il n'estimait plus que l'Iran cherche à développer une arme nucléaire. Cela étant la conséquence des sanctions économiques. Je pense que cette déclaration tempère les craintes éprouvées à l'égard d'une frappe dite "préventive". Je reste persuadé, cependant, qu'il faille rester vigilant: l'option militaire n'est sans doute pas enterrée mais le "processus d'Istanbul " me semble bien engagé et l'Iran (qui veut "sanctuariser" son territoire) a probablement compris qu'il avait-dans la partie d'échec- plus à perdre qu'à gagner.C'est en tout cas je que je pense et je n'engage que moi.

2-Europe : dans la zone euro, on évoque de plus en plus la nécessité de prendre des initiatives en vue de favoriser la croissance. Cela ne veut pas dire que les mesures de rigueur doivent passer à la trappe : je pense que l'on admet qu'il faille combiner les deux politiques : une diminution des dépenses publiques (mêmes draconiennes) et - aussi - des mesures pour ne pas "casser" la consommation et l'investissement. Les européens accepteront probablement ces mesures de rigueur pour autant que l'on ne brise pas tout espoir.  J'en reviens à mon antienne:  coordonner les politiques économiques et financières et aller lentement mais sûrement vers un Etat fédéral . Certains diront que c'est nager à contre-courant car en temps de crise les risques demeurent :  frilosité et repli sur soi. Mais j'ai appris aussi (Charles de Gaulle ... ) qu'il fallait ne pas toujours tenir compte du "sens du vent".



Un si joli mois de Mai ! Mais...

Ce n'est pas encore le mois de mai : on l'attend avec impatience. Mais cette fin avril y ressemble...l'herbe pousse et les chardons aussi. Dans les jardins les pivoines fleurissent et, bientôt, ce sera le tour des rosiers . 

Il faut aussi - sans hâte - parcourir la campagne: On y entend, parfois, des grenouilles près des marais. Étrange ces grenouilles qui chantent en chœur sans prêter attention aux fausses notes.

 Un bœuf, échappé d'un enclos voisin, tente d'imiter une grenouille. Peine perdue : c'est la grenouille qui s'enfle et finit par dire enfin sa flamme au crapaud voisin qui peinait à la séduire. Tant pis pour le bœuf !

J'ai vu, aussi, un lapin qui courrait en zigzaguant : vers on ne sait où ...un terrier peut-être. Pourquoi le lapin s'enfuie-t-il ? Pas de chasseur à l'horizon pourtant ! J'en viens à croire que les lapins sont toujours en proie à leur imagination.

Mais peut-être, finalement,le lapin a-t-il raison : voilà que les grenouilles, elles aussi, s'enfuient...L'une d'elle affirme que l'on chasse dans le pré, à côté, où d'étranges bestioles - mais qui ne sont point de leur famille - tentent d'envahir le marais. Elles n'en ont pas le droit : le marais leur appartient.

 C'est aussi - j'imagine - ce que pense le renard  qui tente de débusquer le lapin. Mais peine perdue : le lapin a trouvé refuge dans un terrier et nargue le renard qui se veut patelin: il se prend sans doute pour Ysengrin!

Le printemps arrive enfin et , dans la campagne, les animaux s'en donnent à cœur joie.

Allons-nous les imiter ? grenouilles, renards ou lapins...

lundi 23 avril 2012

Europe : "crise de foi " ou hymne à la Joie ?

Je ne parle pas , évidemment , de foi religieuse (encore qu'il y aurait beaucoup à dire...) mais d'une foi en l'Europe telle que la possédaient Jean Monnet ou Maurice Schuman. La preuve: cette campagne électorale n'a pas été l'occasion d'en faire un thème fort alors qu'il me paraît essentiel. 

C'est probablement qu'en cette période de crise, parler d'Europe revient à mettre sur la table des sujets bien compliqués pour le commun des mortels ( dette, Banque Centrale, spéculation etc...).

 A nouveau - je l'ai écrit antérieurement - on ne peut réduire l'Europe aux seules "contingences " économiques (même si elle ne sont pas tout à fait contingentes) .

Une de mes amies me parlait, hier, de la jeunesse. Elle me disait qu'elle souhaitait un jour entendre de jeunes européens chanter tous ensemble le beau chant d'espoir et de remerciements qu'est "Amazing Grace" . Elle a probablement raison même si " l'Ode à la Joie" est notre hymne européen tout autant empreint de ferveur .

 L'Europe... les politiques n'en parlent guère (peut-être par convention?) car - pour beaucoup de personnes - ce n'est pas forcément "la joie" en ce moment.

 Mais qu'importe! Je reste persuadé que c'est une erreur de faire abstraction de l'Europe pendant cette campagne.

Alors même qu'on attend un dessein (et un destin ) pour l'Europe .

 Puissent émerger de nouveaux Jean Monnet , Robert Schuman et -aussi - Konrad Adenauer. Pour la refonder (?) ou, en tout cas, donner un vrai sens à "l'hymne à la Joie" trop empreint de tristesse et de nombrilisme en ces temps difficiles.

samedi 21 avril 2012

L'Europe : est-elle mal partie?

J'emprunte ce titre à l'essai de René Dumont: "l'Afrique est mal partie". Cet ouvrage est déjà ancien et je ne suis pas certain que René Dumont ait anticipé la richesse culturelle de ce continent et aussi des taux de croissance maintenant pronostiqués et qu'il ne pressentait pas à l'époque. Il faut donc se poser la question : l'Europe est-elle mal partie? Je ne sais , en vérité, quels sont les critères pour en juger . Il manque - il me semble - à l'Europe un sentiment fort d'identité et de solidarité. Ce dernier mot (certains s'en moquent) serait-il inconvenant?

 Car ce sont les marchés qui imposent la distinction Europe du Nord/ Europe du Sud alors même que l'Europe devrait être perçue comme une "Union" ...Ce qu'elle deviendra immanquablement dans quelques années .

Si tel est le constat, je réponds à ceux qui estiment que l'Europe est mal partie: l'Europe est,aussi, ma patrie.

Que manque-t-il ? Probablement un sentiment d'appartenance  et -aussi- une politique culturelle (au delà des échanges Erasmus ), une vision commune. Bref, un facteur humain que dissimulent encore le foisonnement technocratique des règlementations et qui rendra possible l'indispensable coordination des politiques économiques.

En cette veille d'élection (où je me garderai,évidemment, de prendre parti dans ce blog) , je redis : l'Europe est aussi ma patrie et sa dimension humaine doit être mieux prise en compte : l'Europe n'est pas une simple juxtaposition de balances commerciales mais un élan et  un "vouloir vivre ensemble ".  Au-delà du problème de la dette sur lequel bien sûr je ne jette pas mon mouchoir il n'y a d'Union que celle qui incite à vivre et trouver des solutions ensemble au-delà des fièvres de la conjoncture.

On dira que ce ne sont là que de "belles paroles" . Peut-être. Mais les actes viendront , qui donneront à l'Union sa véritable raison d'être.

jeudi 19 avril 2012

Europe , un nouveau souffle : réponse à des amis "essoufflés"

C'est une "douche froide" lorsque j'évoque avec des amis l'Europe actuelle. Certes, la "sinistrose" est un "mal français". Pour autant on ne saurait vouer aux gémonies ceux qui s'interrogent. 

 J'ai beau évoquer la (relative) stabilité des prix, l'action - dans la tourmente - de la Banque Centrale, le libre-échange, la politique extérieure (plus ou moins commune), mes amis me répondent:
- le chômage est au plus haut
-les prix ont augmenté (non pas l'indice INSEE mais ce que constatent les Français dans la vie courante)
-les marchés financiers sont à l'affût
-pourquoi n'a-t-on pas interdit les CDS (Credit Default Swap) qui permettent de spéculer sur la dette?
-en termes de croissance quelles initiatives concrètes sont prises à Bruxelles?
-que font les banques de l'argent prêté par la Banque centrale sinon le replacer à un plus fort taux d'intérêt?
-quelle politique étrangère sinon un brouillard?

J'ai beau tirer de ma poche mon "credo" européen, ce sont les sceptiques ( de gauche ou de droite) qui parlent le plus fort.

Alors? Je me dis que c'est probablement là le sentiment de la population et qu'il n'y a d'autre alternative que de réinventer l'Europe . Car- il faut en convenir- il manque à l'Union un vrai dessein, une vraie politique de croissance, une véritable politique économique à la fois offensive et défensive, une politique extérieure lisible et affirmée.

Bref, il faut que nous entamions notre "longue marche" vers une Union fédérale . Le chemin sera long et les embûches nombreuses (les fonds de pension, les agences de notation, certains pays de l'Union non membres de la zone euro qui sourient en se cachant à peine derrière leur petit doigt..etc). 

Seul cet espoir d'un Etat fédéral fort, conjuguant harmonieusement le social et l'économique doit pouvoir motiver les eurosceptiques. Non pas les faire seulement rêver mais les encourager, voire - s'il le faut - les bousculer . Car cela est plus facile lorsque l'on voit enfin un horizon!

Puisque l'on ne peut justifier aujourd’hui l'Union par de seuls arguments économiques et financiers, il va falloir lui donner du souffle. C'est ce que je dis à mes amis essoufflés et aussi aux "politiques " qui tiennent les rênes et la boussole... et aussi (je l'espère) une longue vue.

Service de l'Etat ou service de soi-même ?

En cette période (laquelle au juste?...) j'entends des "hauts fonctionnaires" bouger. Ils tremblent et s'accrochent à leur branche : saisiront-ils la bonne liane qui - tel Tarzan - leur permettra de se rétablir d'un coup de rein ?

Je me demande si certains (rares, il est vrai ) "hauts fonctionnaires" mettront à exécution leur déclaration  péremptoire : "moi - disaient certains- je démissionnerai si ce n'est pas "mon" candidat qui passe."

J'attends de voir  avec impatience ce que feront les partisans du "spoil system" , ce  système américain qui "casse" l’administration à chaque élection et qui me semble une hérésie. Que certains "hauts fonctionnaires" français s'en réclament, je trouve cela grotesque.

 Le service de l’État est (du moins je le pense) une sorte de sacerdoce qui transcende les partis et les courants politiques. Ceux qui se sentent - ou se veulent - inféodés à un parti sont des opportunistes, des ambitieux ...ou des moutons de Panurge.

Il est vrai que certains "hauts fonctionnaires" ne songent qu'à leur carrière et restent persuadés - à tort ou à raison - que leur cursum honoris  est tributaire du "politique". Pour ma part, je le regrette car c'est se faire une bien piètre idée de l'intérêt général et de la vie (aussi de l'avis) des Français .

Je plaide (est-il encore temps ? ) pour une haute fonction publique déconnectée des partis politiques, servant le Pays sous un gouvernement de gauche comme de droite. L' État a-t-il besoin de ces soubresauts qui déstabilisent les administrations?

 Je ne le pense pas. A moins que le Service de l’État ne soit - pour ceux-là - que le service d' eux-mêmes. Une pathologie de l' ego en quelque sorte . 

nb- Je note a posteriori (ce 13 juillet ) que certains "hauts fonctionnaires" qui affirmaient , cœur sur la main,qu'ils ne serviraient jamais un gouvernement "de gauche" sont toujours en fonction . La "soupe" est-elle
aussi bonne à gauche qu'à droite ?

lundi 16 avril 2012

Iran nucléaire : le "processus d'Istanbul"

J'ignore quel nom va désigner ce "processus" qui me semble bien parti puisqu'une nouvelle rencontre est prévue le mois prochain à Bagdad. Évidemment, il ne faut pas s'attendre à des résultats significatifs dans l'immédiat : On se souvient certainement que les "accords de Paris "par lesquels l'Iran acceptait un moratoire sur l'enrichissement de l'uranium datent déjà de 2004...et que ce moratoire a été remis en cause en 2005.

 Faut-il faire un parallèle avec la Corée du Nord qui accepte en février un moratoire sur son programme nucléaire et balistique en échange d' un programme d'aide alimentaire et qui - quelques semaines après - annonce le lancement d'un missile "pour mettre en orbite un satellite "? ( Je dis cela indépendamment de toute considération morale - un pays où sévit encore la famine - mais seulement eu égard au non respect des engagements pris.).

 Je ne pense pas que l'on puisse mettre l'Iran et la Corée du Nord sur la même "orbite". Je crois que l'Iran réfléchit sérieusement aux gages concrets qu'il peut donner.
- Serait-ce la limitation du taux d'enrichissement?
- Serait-ce le contrôle étroit par l' A.I.E.A. de l'uranium enrichi à 20% ( destiné -mais qui le croit? - à être utilisé dans le cadre d'un programme médical)? 
-Serait-ce le "gel" du site de Fordo (caché sous les montagnes) et situé (par hasard?) prés de la ville sainte de Qom ? 
-Cela sera-t-il une déclaration solennelle et/ou des assurances clairement données quant à la sécurité d'Israël?

 Car c'est bien là le problème : tant que Téhéran confirmera les propos anciens tenus par l'ayatollah Khomeini et repris depuis quant à la disparition souhaitée (première acception de la traduction de ces propos) ou "prophétisée" (deuxième interprétation de ces même propos), Israël n'acceptera jamais qu'un nouvel État nucléaire soit à ses portes, qui plus est s'il tient et confirme des déclarations offensives et mettant aussi en doute la Shoah.

Après  la partie de "cache cache" dans laquelle s'est complu l'Iran jusqu'à présent, il est grand temps de passer à une autre séquence intitulée " des paroles et des actes " (tout comme l'émission de TV bien connue.).

Le "processus d'Istanbul" , je l'espère, va dans ce sens.

samedi 14 avril 2012

Iran nucléaire : vers un apaisement ?

C 'est enfin une bonne nouvelle que cette reprise des négociations entre l'Iran et les "5+1" à Istanbul. Je note (est-ce un signe? ) que l'Iran n'évoque plus - il me semble - la fermeture du détroit d'Ormuz comme conséquence de l'embargo décidé par l'Union sur le pétrole iranien à compter de juillet.

 Bien au contraire, l'Iran a "renversé la vapeur" en anticipant : c'est l'Iran qui ne vendrait plus de pétrole aux pays de l'Union européenne.Donc si l'initiative  de ne plus vendre revient à l'Iran et non pas à l'Union européenne de ne plus acheter il n'y a plus aucune raison d'envisager une fermeture du détroit d'Ormuz.

Le parlement iranien a confirmé, par ailleurs, les propos du Guide Suprême Ali Khamenei indiquant que le nucléaire militaire n'était pas compatible  avec le Coran . Très bien ...mais c'est exactement ce qui avait été dit en 1979 par l'ayatollah Khomeiny. Sauf que peu de temps après (cf. après que l'Irak ait attaqué l'Iran en 1980 ) les choses changeaient: je pense que Téhéran ne peut nier les accords de 1987 avec le "pyromane" du nucléaire militaire qu'est (ou que fut) Abdul Qadeer Khan. 

Je ne vois pas d'autre issue que de jouer "franc jeu"  et de donner des gages réels : on sait bien que les centrales nucléaires produisant de l'électricité fonctionnent avec de l'UFE (4%) et n'ont nul besoin d'Uranium enrichi à la hauteur de 20 % (Natanz, Fordow) tout comme le réacteur à eau lourde d' Arak ne présente pas d'intérêt pour la filière civile.

Je comprends le souci de l'Iran de se prémunir contre une agression (d'où qu'elle vienne) et  le discours "on n'attaque pas un pays qui possède l'arme nucléaire). Mais il y a des risques difficiles à encourir (l'arme nucléaire dans un moyen-orient "fragile" peut tomber dans des mains irresponsables et jusqu’au-boutistes). 

En tout cas, que ce soit maintenant à Istanbul ou plus tard à Bagdad , je souhaite - comme tant d'autres - que les craintes d'Israël soient apaisées (tout en comprenant aussi que cet État ne puisse supporter une "épée de Damoclès" nucléaire en ayant , par ailleurs, le Hezbollah et le Hamas à ses portes.)

vendredi 13 avril 2012

inflation réelle : le vrai "panier de la ménagère"

Au moment où l'on parle d'inflation "sous-jacente" (de l'ordre de 2,4 % sur un an) attribuée à l'augmentation de la TVA " réduite" ou au prix du pétrole, une amie de ma femme a voulu en avoir le cœur net:

Quelle a été - sans fariboles et en excluant le prix de la balle de ping-pong ou celui de la pompe à vélo -  la véritable augmentation depuis janvier du "panier de la ménagère" ?

 Pour cela, elle s'est rendue dans la même "grande surface" et a acheté (pour plusieurs semaines) exactement les mêmes produits : au total 115 articles différents . Il s'agit de produits de consommation courante : viande, légumes, fruits, conserves, surgelés, pâtes,condiments,riz,café, boissons). Le résultat est surprenant : une hausse moyenne de 13 %

Pourtant, la " grande surface " dont il s'agit se veut une "donneuse de leçons" et se cite souvent en exemple...

Sans qu'il s'agisse d'un produit de "grande consommation" (mais plus nécessaire  et plus"consommé" qu'une  pompe à vélo ) cette amie  a constaté que le prix d'une cartouche d'encre pour imprimante était passé, dans la même période, de 11,90 euros à 13,90 euros (+16,8%). L'encre - elle le souligne - est aussi chère qu'un flacon de parfum : il suffit de multiplier par 5 les 7mml du contenu de la cartouche pour faire la comparaison.

Je ne m'étonne pas - dans ce contexte - que de plus en plus de personnes aillent faire leurs courses dans les "hard discount". Face à l'inflation réelle et que rien a priori ne justifie (pas de relation, il me semble, entre l'encre pour imprimante et le prix du pétrole) on se demande comment est "officiellement" évalué ce même panier.

 L'amie de ma femme précise toutefois que ce sont les "surgelés" qui ont le moins augmenté et aussi (dans des proportions moindres) les boîtes de conserves:  Enfin une bonne nouvelle!

jeudi 12 avril 2012

Crise : tous égaux ? Quelles marges de manoeuvre?

Je viens de jeter un œil sur les prévisions de Rexecode,  de l'OCDE et du FMI quant aux perspectives économiques. N'étant pas économiste je me pose cependant une question : la crise - depuis 2008- a eu pour fait générateur (probablement parmi d'autres) l'affaire des subprimes aux États-Unis ainsi que la faillite de la banque Lehmann-Brothers

Or ce pays qui a été durement atteint et qui a un endettement considérable (15000 milliards de $) bénéficie de prévisions de croissance du PIB de 2% en 2012 et de 2,5 % en 2013.La croissance, au-delà de 2013, dépasse les 3%. 

Comment se fait-il qu'en ce qui concerne la France ( les chiffres de la zone euro sont à peu près identiques) les prévisions ne soient que de + 0,3% en 2012 et 1,4 % en 2013 ? .

 La réponse ne tient-elle pas au différentiel de dynamique des investissements?

J'observe que pour les États-Unis le prévisionnel de progression des investissements est de 3, 3 % en 2012 et de 4,6 % en 2013 (alors que nous sommes respectivement à 0, 7 % pour 2012 et 3% pour 2013 ) .

Si le dynamisme des investissements aux USA est supérieur cela ne peut qu'être lié (il me semble) qu' à 3 facteurs : une croissance du marché intérieur , une augmentation des exportations et aussi des banques acceptant la prise de risques.

Ces constats persuadent que s'il faut évidemment réduire notre dette, il faut aussi relancer les investissements (ce qui suppose évidemment que des débouchés existent  : marché intérieur, marchés à l'exportation).

 Ce ne sont là que de simples questions. Peut-être tout de même importantes et qui trouveraient plus aisément leur réponse dans une Union européenne aux politiques économiques bien mieux coordonnées.

mercredi 11 avril 2012

France : Le" temps des cerises" ?

Évidemment non ! Ni celui des "merles moqueurs" (quels que soient leurs plumages). Il est clair que le Président élu le 6 Mai devra prendre des mesures de rigueur qu'appellent (depuis longtemps) notre déficit et notre endettement. Cela sans pour autant prendre le risque de casser la croissance : dosage certes difficile mais incontournable . Ni Keynes ni Friedman !

 Tout le monde le sait et personne ne s'imagine que l'on puisse passer outre : Il n'y a pas de mirage, pas de miracle ou d’élixir de jouvence qui vienne spontanément nous "lifter".

 Je suis étonné que certains commentateurs craignent une réaction des marchés : manque de perspicacité à mon sens car le Président, quel qu'il soit, connaît déjà les annonces qu'il devra faire peu après son élection. Au-delà d'une absence de perspicacité c'est crier "au loup! " alors qu'il est déjà dans la bergerie. Pourquoi feindre et vouloir dramatiser ?

Les Français évidemment savent que des débats en trompe l’œil ne peuvent donner le change et qu'ils masquent la réalité . Ils attendent du candidat élu (de droite ou de gauche ) un langage de vérité. Ils sont assez grands pour l'entendre.Ils s'y attendent et seraient déçus si on venait fredonner à leurs oreilles "Le temps des cerises" pour les endormir...

Ce langage de vérité n'est ni de droite ni de gauche : ce sera celui de l'homme dans lequel les Français auront placé leur confiance. Il faudra,notamment, relancer l'investissement et "dégeler" le comportement des banques trop frileuses. Mais - à défaut d'un redémarrage immédiat de nos exportations - il sera nécessaire de préserver notre marché intérieur . Cela signifie qu'il faudra doser les mesures, en particulier éviter de "casser" la consommation. L'équilibre à trouver entre relance par les investissements et relance par la consommation est certes délicat. Mais le premier dépend du second. Les "coupes " dans les dépenses devront donc être sélectives. J'ai, pour ma part, confiance.

 Que les marchés se rassurent : derrière la locomotive les wagons seront bientôt accrochés . Ce souhait n'est pas incantatoire : il traduit ce que j'entends à droite comme à gauche sans que viennent retentir , pour jeter le trouble , les trompettes des corridas ...

mardi 10 avril 2012

Union européenne : Pays vertueux, Pays défectueux ?

Je lis le commentaire , à propos de la France, d'un économiste allemand. Nous n'appartiendrions plus au cercle (de plus en plus fermé) des Pays "vertueux" tels ceux de l'Europe du Nord. Nous serions désormais poussés avec condescendance vers la Méditerranée , nonchalants et laxistes.

 Cette vision duale est partiale  : Il suffit de regarder les mesures draconiennes prises par l'Espagne pour  s'étonner de ces propos . Mes contacts en Espagne me confient que la population, passés les barouds d'honneur, considère incontournables ces mesures. Quand bien même elles n'auraient d'effet que dans le moyen terme. Et - je l'ai écrit en janvier après un séjour à Madrid - le gouvernement espagnol enfonce le clou et ne sombre pas dans la démagogie : il appelle un chat un chat.

 Il est vrai qu'ici les mots "austérité " ou "rigueur" sont - pour l'heure - bannis. Cela pour quelques semaines ...Mais je n'imagine pas la France (sa technologie, son inventivité,  son espace, sa démographie) reléguée à l'arrière-ban des nations européennes. Comme en Espagne -mais probablement de manière moins chirurgicale- elle sera amenée, elle aussi, à prendre des mesures pour diminuer ses dépenses et sa dette publique. Je ne vois pas comment nous pourrions rester longtemps la tête enfouie dans le sable en attendant que surgisse un autre "modèle" économique salvateur.

L' Économie devient la mesure de toutes choses. On doit l'admettre même si certains le déplorent. Pour autant , scinder l'Union entre Pays "vertueux" et Pays "laxistes" me paraît être un discours assez court. La dimension politique de l'Union ne serait-elle plus qu'une variable d'ajustement?  Que serait l'Europe amputée de son "Sud"? Ne risquerait-elle pas , alors, de "perdre le nord" ?

 Seul un État fédéral (c'est là notre"orient"plus ou moins proche ) permettra de trouver le bon équilibre: ni au Nord, ni au Sud, mais au Cœur de l’Union.

Corée du Nord et prolifération nucléaire

Le lancement prochain d'un "satellite" nous amène à avoir les yeux rivés sur ce qui se passe près de Pyongyang. Au japon - à toutes fins utiles- des missiles sont en batterie...Bref tout le monde scrute.
Au moment où des signes prometteurs sont donnés depuis le Pakistan et l'Inde (reprise des contacts) nous voilà encore avec une "épine dans le pied".

 Je fais un raccourci: si le réseau Abdul Qadeer Khan avait été stoppé plus tôt le cancer nucléaire n'aurait pas fait autant de métastases au Moyen-Orient (Iran, Libye) et en Orient (Pakistan, Corée du Nord). 

Dubaï où le "pyromane/affairiste" Qadeer Khan avait "pignon sur rue " dans les années quatre-vingt dix n'a-t-il rien vu? Et quid des "Services"? C'est finalement assez troublant de considérer que Qadeer Khan s'en tire seulement avec des excuses présentées - fort tardivement - à la télévision Pakistanaise il y a quelques années... et coule des jours heureux dans ses luxueuses résidences. Il a mis le "feu aux poudres" et se borne finalement à de plates excuses qui ne sont que "poudre aux yeux".

Trop tard certainement pour ce retour sur le passé mais je m'interroge : qui savait alors que Qadeer Khan avait dérobé à Urenco la technologie des centrifugeuses et livrait (innocemment?) les plans (Chinois?) d'une bombe atomique à l'Iran, à la Corée du Nord et à la Libye de Khadafi? 

 On évoque souvent les lobbies militaro-industriels. En l’occurrence ce n'est pas le cas : il s'agit d'un triste lobby physico-financier et les  États (ceux qui évidemment savaient) ont laissé faire: sans doute raison d’État!

lundi 9 avril 2012

Jung et Teilhard de Chardin : tentative de réponse à un anonyme

Je réponds volontiers à un récent commentaire (1) tout en précisant que je ne suis ni philosophe ni psychanalyste mais un simple "curieux" qui navigue au gré de ses lectures et de ses réflexions. Il faut donc dissocier mon ressenti des textes originaux auxquels je renvoie. Ce que je livre résulte uniquement de ma compréhension (sinon discutable du moins à discuter).

(1) sur la colonne de droite du blog.

1- sur la noosphère: 

Teilhard estime que les pensées positives et la quête affirmée du Christ (dont le "Christ en Soi") s'agrègent et forment une sorte d'égrégore (le noos) susceptible, par son influx,de transformer le monde. 

Cette noosphère est, en quelque sorte, un réceptacle vivant pour le "Christ Cosmique" (qui dépasse - c'est ainsi que je l'entend- la figure de Jésus ). 

Cette approche "mondialisée" et œcuménique lui valut d'ailleurs, au départ, la méfiance de l’Église (avant Vatican II). Une remarque toutefois qui m'est venue à l'esprit en lisant Teilhard de Chardin: il donne le sentiment que ce processus peut se concrétiser dans le court/moyen terme soit quelques vies humaines. Alors même que ce processus me paraît (mais c'est seulement mon interprétation) relever du très long terme. Quoi qu'il en soit je pense que notre monde globalisé est probablement une étape dans le long chemin qu'a à parcourir durant des siècles voire des millénaires notre Humanité.

2- sur la notion de "Dieu le Père" :

 Je n'ai employé cette expression qu'entre guillemets pour distinguer la notion de Christ (incarné sur la Terre) et celle d'un Dieu créateur de l'ensemble de l'Univers. Jung distingue bien la figure du Christ (dont l'Homme perçoit en lui la forme archétypale lorsqu'il parvient à entrer en contact avec son Soi). De manière plus précise, Jung distingue Yahvé (Le Dieu ambivalent) et le Christ (le Dieu Bon ). Mais si l'on se réfère au Nouveau Testament, Jésus nomme le Dieu créateur "Mon Père". C'est donc pour cela que j'ai repris cette dénomination.Cela dit, vous avez tout à fait raison de vous interroger sur la dénomination de Dieu "le Père" car elle est difficilement conciliable avec le Dieu juste/injuste et aussi compatissant/vengeur de l'Ancien Testament.

Je livre à votre réflexion (et à celle de ceux qui liront ce post ) une interrogation (qui est aussi la mienne) : J'ai indiqué ci-dessus que Teilhard de Chardin lorsqu'il parle du Christ -et de la noosphère- évoque, en une sorte de Parousie, la venue du Christ Cosmique (porté notamment par la noosphère mais aussi dépassant notre simple Terre).

 Cela nous mène bien loin : il faut en quelque sorte jongler avec nos microscopes et nos télescopes...

Ne prenez pas mon interprétation comme doctrine, mais seulement comme modeste essai de compréhension à partir des réflexions de Jung et de Teilhard de Chardin qui, à mon sens, se donnent la main: celle d'un Jésuite paléontologue qui possède le recul nécessaire (le télescope) et un médecin psychanalyste qui a consacré sa vie à étudier (avec un microscope ) les images de notre inconscient (en quelque sorte l'ADN de notre Humanité). Tout comme nous regardons à la loupe ce qui , par exemple, se passe en Afrique et au Moyen-Orient (on tue souvent au nom de Dieu...).

 

dimanche 8 avril 2012

C.G. JUNG : par delà le Bien et le Mal ?

En ce jour de Pâques , j'essaye de mettre en relation le message du Pape Benoît XVI et ce que j'ai lu (et compris?) de la pensée de C.G. Jung. Le Saint Père indique dans son message: "La matière première du monde est bonne, l'être même est bon. Le mal ne provient pas de l'être créé par Dieu, mais existe en vertu de la négation". 

Cela ramène à la distinction du Bien et du Mal , distinction qu'opère Jung entre le Dieu "Suprême" et le Christ. Dieu , selon lui, ne serait pas intrinsèquement "bon" mais une force dynamique intégrant les opposés , le positif et le négatif. Le négatif serait ainsi inclus dans "Dieu le Père" qui n'aurait pas "conscience " de la distinction Bien/Mal.

En revanche, le Christ, émanation de Dieu, s'est incarné et lutté pour se défaire de sa part "d'ombre" (la force négative du Soi). Ainsi le Christ - toujours selon Jung et selon ma compréhension - serait un "Dieu Bon"  à  la différence de JHVH qui ne le serait pas exclusivement . Je reprends deux passages d'une lettre de Jung (27 mars 1954 in "Le Divin dans l'Homme, Ed. Albin Michel 1999, p.317 et suivantes).

1- " De quel Dieu voulez-vous parler: celui du Nouveau Testament ou celui de l'Ancien Testament? Ce dernier est paradoxal, bon et démoniaque, juste et injuste, tandis que celui du Nouveau Testament est défini comme parfait,bon, le Summun Bonum même.Il n'y a rien de ténébreux ou de démoniaque en lui."

2- "Un Père entièrement bon semble être peu probable; ce qui est une constatation difficile à admettre, c'est que le XP (le Christ) lui même s'est efforcé de réformer son père".

  A la lecture de Jung on est en droit de s'interroger sur l'ambivalence de la Création.

Si l'Homme est créé à l'image de Dieu il lui reste un long cheminement à faire (vers la noosphère de Teilhard de Chardin ? ) et une croix encore bien lourde à porter.

Mais, évidemment, Jung n'est pas le messie...

samedi 7 avril 2012

Détroit d'Ormuz: fermeture ou "fermeture d'esprit" ?

 Je ne résiste pas au plaisir de diffuser le commentaire ci-après qu'un courageux "anonyme" m'a adressé il y a quelques jours suite au post intitulé "fermeture du détroit d'Ormuz : à quoi bon?".

 En réalité, je suis bien loin de diffuser  ce commentaire avec plaisir mais avec regrets tant il révèle un "blocage" d'esprit qui démontre qu'il y a fort à faire pour dépasser les ressentiments. 

Puissent ceux qui parviendront à le décrypter (il est écrit en un mode très approximatif de " texto" ) se demander comment apaiser les esprits et ouvrir les détroits mentaux.


Citation "Toé kes tu ferais si les us/ue comencerait a te faire chier pcq ta supposerment un programe nucleaire mais ke tu leur dis ke c juste civile.Mais la,ils interdient les pays de de marchanders ak toi pis ils bloquent la banque.Fak jme demande bien qui a perdu la tete.Les us(banquier international,magnat de lindustrie,pentain gouvernemental) ki essaye de dominer le monde ou liran ki reste dans son coin pis ki ecoeur personne.Pis anyway le criss de gouvernement us sale y na encore des bombe nucleaires pis son meme rendu a une nouvelle generation de bombe nucleaire tactique.Si je me souvient ben c ben le seul a lavoir utiliser sur des civiles pas 1x mais 2x(hirochyma,nakasaki)". Fin de citation.

 Évidemment, je maintiens ce que j'avais écrit à propos d'une éventuelle fermeture du détroit d'Ormuz qui aurait pour effet non seulement de mettre le feu aux poudres mais aussi de pénaliser en premier lieu l'Iran qui ne serait plus alors en capacité d'exporter son pétrole à ses principaux acheteurs (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud...). D'où mon incompréhension quant à la stratégie iranienne : partie d'échecs en poussant le "fou"?

mardi 3 avril 2012

L' Espagne : un modèle de courage

Je viens d'entendre, sur la chaîne espagnole "24 horas", le Secrétaire d’état aux finances commenter devant la Presse le projet de Budget 2012 : des économies à la hauteur de 27 milliards d'euros (les dotations de certains ministères se voient diminuées de 30 et même 50%) et aussi un objectif de réduction du déficit public d'environ 3 points d'ici la fin de l'année etc...Bref, des mesures de rigueur courageuses qui démontrent le volontarisme d'un État du "Sud" .

 Au moment où  certains médias anglais croient  pouvoir prédire l'implosion de la zone euro, le courage espagnol est à saluer. Cette rigueur est sans aucun doute nécessaire... à condition qu' elle n'engendre pas des ondes de pauvreté et de désespérance. D'où, évidemment, le "ciblage" indispensable des réductions de dépense et de hausse des prélèvements.

Quant à l'essentiel , au-delà, des mesures économiques, il me semble relever du Politique: A quand une Europe fédérale dotée d'un vrai budget et ainsi à même d'impulser des politiques crédibles de relance plutôt que de laisser - un à un - les États-membres se débattre et affronter seuls les problèmes sociaux forcément engendrés par les cures d'austérité ?

On me dit que l'Allemagne regarde désormais vers l'Est . J'entends dire , aussi , que les États du "Sud" qui représentent 60 % du PIB de la zone euro pourraient, de la sorte, avoir "leur" zone" construite sur un modèle différent... (?).

.Au-delà de ces vaticinations je suis persuadé de la solidité de l'Union (et celle de l'Euro). L'exemple du courage espagnol démontre que plusieurs pays de l'Union savent prendre le "taureau par les cornes". 
 L’ Espagne en a l'habitude.

Pétrole : Fermeture du détroit d'ORMUZ ? A quoi bon?

C'est une stratégie qui m'échappe. En représailles à l'embargo de l'Union Européenne sur l'achat de pétrole Iranien ( à partir de juillet prochain), Téhéran menace de "bloquer" le détroit d'Ormuz par où transite 40 % du pétrole mondial. Mais en bloquant le détroit d'Ormuz , l'Iran se prive ainsi de toute exportation de pétrole.

Or , 70 % des exportations de pétrole de l'Iran sont à destination de l'Asie (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud). 

Quel serait donc l'intérêt pour l'Iran de se priver de ses ventes de pétrole à l'Asie (qui évidemment ne tombe pas sous le coup de l'embargo et qui -justement - serait à même de combler la part abandonnée par l'Union) ?

Cette "logique" m'échappe complètement à moins qu'il ne s'agisse -encore - que de rodomontades du Président Ahmadinejab. Mais à force de rodomontades et de provocations il risque fort d'allumer un incendie qu'il ne pourra plus maîtriser.

Dommage qu'un grand pays au riche héritage historique et aux potentialités économiques considérables perde ainsi la tête!