dimanche 30 décembre 2012

Grèves des transports : un tropisme Français

J'apprends incidemment que les syndicats de la SNCF ont décidé (courageusement?) de faire grève en Midi-Pyrénées le 31 Décembre 2012 (1). Bien sûr ,il y aura - c'est un minimum - un service minimum. 

Comme à l'accoutumée c'est toujours en période de fêtes (ou de vacances) que les benêts voyageurs sont pris en otage et obtempèrent. Le Général de Gaulle ne disait-il pas "les Français sont des veaux..."? Quoi qu'il en soit notre Service public part à vau l'eau.

 C'est la raison pour laquelle, depuis longtemps, je ne prends plus Air France (qui n'est pas un Service public mais qui en garde les travers) pour me rendre à l'étranger. Et j'attends avec impatience - s'agissant des trains - que la SNCF perde, en France, son monopole.

 Je souris en lisant que M. MALVY, Président du Conseil régional de Midi-Pyrénées pourrait remettre en cause la convention avec la SNCF puisque les transports T.E.R.(2) ne remplissent plus leurs obligations. J'attends la concrétisation de cette annonce . Cela me fait d'autant plus sourire que le E de T.E.R. signifie "express".

Mais où est l'express sinon dans des situations concoctées exprès par des syndicats dont le courage et le sens de l'intérêt général n'ont d'égal que l'ardeur avec laquelle ils défendent leurs privilèges et avantages acquis?

(1): telle était la situation en Décembre 2011 : faut-il croire au Père Noël?
(2):T.E.R. = Train Express Régional


samedi 29 décembre 2012

Nucléaire iranien : un dossier exclusivement politique?

L'excellent quotidien marocain "Le Soir-échos" vient de publier ce 28 Décembre une interview de M. Mousavian ancien porte-parole du groupe des négociateurs iraniens sur le nucléaire (1) qui considère que l'A.I.E.A. de M. Yukiya Amano manque d'objectivité.

 Il serait "dans la main des États-Unis" contrairement à son prédécesseur, M. El Baradei  qui, dans une interview accordée en 2010, confirmait que l'A.I.E.A. n'avait jamais eu de preuves que le programme nucléaire iranien comportait un volet militaire. 

Je me permets cependant d'en douter car je n'imagine pas que les sanctions économiques décidées depuis 2006 par les Nations Unies ne reposent - comme c'était le cas pour l'Irak - sur aucun fondement.

 Comment imaginer que l'enfouissement des unités de centrifugation (Natanz, Fordo) soit un pur hasard? Tout comme le fait de "flirter" avec le taux de 20% d'enrichissement de l'uranium. Ce niveau (bien au-delà des 3,5 ou 4% que requiert un programme nucléaire civil) ne peut, à lui seul, se justifier par le réacteur isotopique de Téhéran à usage strictement médical.

 Alors? Il est vrai qu'un élément reste troublant : pourquoi - comme l'indique M.Mousavian - les services de défense et de sécurité américains "ont annoncé en 2007 et en 2011 que l'Iran n'a pas développé des activités nucléaires à des fins militaires depuis 2003"

Ce "dossier" -appelons-le ainsi- est complexe : il a , certainement, une dimension politique . Au-delà, quel est le degré réel de mise en œuvre d'un éventuel programme militaire? Relève-t-il uniquement de l'intoxication ?

 Difficile à croire sachant que l'Iran est en possession depuis 1987 des connaissances lui permettant de fabriquer une arme nucléaire.(accords passés avec Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique Pakistanaise, lors du conflit Iran/Irak).

Il reste tout de même une inconnue (ou plusieurs) dans l'équation.
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(1) M. Mousavian est professeur associé à l'Université de Princeton.

vendredi 28 décembre 2012

Europe : Faut-il '' bouter '' les Anglais hors de l'Union ?

C'est ce que semble dire (si j'en crois la presse) l'ancien Président de la Commission européenne Jacques Delors. La tentation subsiste , en effet, de considérer les Anglais comme une "tête de pont" américaine, campant sur d'égoïstes intérêts (cf. "I want my money back" -Margaret Thatcher) et freinant des quatre fers dès que l'on évoque une plus forte intégration de l'Union. 

M. Delors s'est probablement laissé aller à une réaction épidermique telle qu'en connaissent les personnes répugnant à trop s'extérioriser . Cette réaction rejoint celle de certains de nos compatriotes qui suggèrent... que la Corse vole aussi de ses propres ailes.

Epidermiquement, Oui, rationnellement et moralement Non ! Dans les deux cas. 

"Bouter" les Anglais hors de l'Europe reviendrait à ranger dans un magasin aux accessoires l'aide  apportée par Londres en de sinistres occasions .

 Les Anglais sont un peuple courageux et , dans une Europe encore en gestation, nous avons tout autant besoin de nations courageuses que d’États opportunistes. Au demeurant, je ne vois pas comment nous pourrions exiger des Anglais qu'ils rompent les amarres. 

  Je doute fort que l'Angleterre éprouve encore  , dans un monde ouvert, "la tentation d'une Ile".

jeudi 27 décembre 2012

Europe : la " diaspora " des jeunes

La diaspora des jeunes gens qui quittent l'Europe a commencé : on pourrait en conclure - à première vue - que les jeunes sont plus mobiles car au diapason d'internet et des vols low cost  et  s'en féliciter. 

Mais, tout de même, je reste perplexe: ce n'est pas parce que les frontières tombent que l'on s'installe du jour au lendemain en Australie ou bien en Argentine. Car beaucoup de ces jeunes qui s'en vont sont, de fait, contraints de quitter l'Union où le chômage dépasse les 11% (avec des pointes à 26 % comme en Espagne ou en Grèce). 

Certes, les jeunes gens qui partent vers un autre continent sont mieux préparés que ceux qui, au début du 20 ème siècle, allaient à la rencontre de la statue de la Liberté après avoir rompu les amarres avec leur pays d'origine : ceux qui s'en vont à la recherche de meilleure fortune préparent leur départ et activent les réseaux sociaux, autant de "parachutes'' en cas de trou d'air .Ce n'est donc plus l'aventure avec un grand A mais cependant une rupture.

 C'est aussi une saignée à blanc pour les pays de départ : Irlande, Espagne et aussi ...France. C'est pourquoi l' Europe doit faire face à un challenge : certes, faciliter la mobilité des jeunes, mais aussi les retenir avec des opportunités d'emploi, des projets et, aussi, des ambitions.

 Car, si nos "jeunes" partent à Buenos Aires, ce n'est pas pour y danser le tango...

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NB-  2 chaînes de TV françaises qui ont - c'est rare - une vraie ouverture sur le monde : France 24, et France 5 ont probablement, déjà, couvert le sujet?

mercredi 26 décembre 2012

Egypte : vers un "Emirat islamiste " ?

L'approbation de la nouvelle Constitution , malgré le faible taux de participation, semble mener droit à l'instauration d'un "Émirat islamiste" avec , pour  dogme identitaire, la charia.

 Est-ce à dire que l’Égypte est la reproduction du "modèle" iranien? Je ne le pense pas car M. Morsi n'est pas l'ayatollah Khomeini et l’Égypte de 2012  n'est pas l'Iran fanatisé de 1979.

 L’ Égypte possède heureusement tout un bataillon de républicains et de laïcs et aussi une armée attachée à des valeurs que Nasser jadis défendait (indépendance, laïcité, non - alignement). Mais ces constats ne sont ni définitifs ni décisifs face au souhait de certaines diplomaties occidentales de contenir les avancées ou les velléités d'autres Etats (Russie, Chine) qui avancent leurs pions aux moyen-orient.

 Dans cette partie d'échec, on peut tout à loisir s'interroger : en dépit de la charia dogmatique qui se profile en Égypte, faut-il "soutenir" l'axe sunnite afin de contenir l'axe chiite et ses alliés proches ou géographiquement lointains? 

On dira, évidemment, que c'est aux Égyptiens de décider de leur avenir et que cela ne nous regarde pas... tout comme l'Iran post - 1979 ne nous regarde pas... (à qui le faire croire?). 

Mais ce serait faire fi de quelques considérations stratégiques élémentaires (que l'on se garde bien de mettre ouvertement sur la table).

jeudi 20 décembre 2012

France : " Non - prophéties" pour 2013

Avant que ne sonne - demain ou ce soir - l'heure de la fin du monde (!!!) je me risque à anticiper 2013. Il ne s'agit - évidemment - que de "non-prophéties":

1-L'emploi encore à la peine: je ne crois pas à un retournement de la situation dans l'immédiat. En tout état de cause pas avant 2014/15. Plusieurs raison à cela : Parmi elles, le faible taux d'utilisation des capacités de production (environ 85 % contre 95% en 2008). Cette situation  n'incite guère les entreprises à investir et à recruter puisque des marges de production existent qui sont inemployées (faiblesse de la demande  et report de la consommation sur les produits importés).

2-Une réduction programmée des dépenses de l’État : 2013 sera probablement un tournant... si l'on a le courage de s'attaquer aux structures qui démembrent l’État (Établissements Publics de toutes sortes) sur la base des évaluations déjà faites . Ils permettent souvent de contourner les contraintes budgétaires. Leur valeur ajoutée est très variable.

3-Le chantier entrouvert des Collectivités Territoriales : à suivre de très près l'expérimentation Alsacienne de regrouper en une seule entité les 3 collectivités actuelles . Dommage, par contre, qu'il faille attendre de soumettre le projet à référendum local. L'impact ne sera donc réel et (peut-être) décliné au niveau national qu'en 2014/15.

4- L' indépendance énergétique passe notamment par le gaz de schiste: les énergies "vertes" ne sont pas prêtes de prendre le relais. Nous continuerons à dépendre du Moyen-Orient, de l'Afrique , de la Russie...pour le gaz et le pétrole. Dommage que l'on ait abandonné (momentanément) les projets d'exploitation du gaz de schiste . La technique de fractionnement hydraulique semble poser problème. Il faudra bien rouvrir le dossier sur le plan technique. Des entreprises françaises s'y préparent...en Algérie.

5- Modifications institutionnelles en cours pour l'Union : l'Europe commencera très probablement à sortir de la crise économique  en 2014. Dans cette attente, des progrès au niveau institutionnel seront à réaliser (ou à préparer) dès 2013. En particulier, il s'agira de s'attaquer au dilemme concernant la gouvernance de l'Union : il faudra trancher entre une Europe un peu poussive (et dont certains Etats regardent plutôt vers les États-Unis) et une Zone Euro plus "offensive". Éternelle difficulté à choisir entre politique (une Union large) et économie (une Union plus resserrée).

6- Le Moyen-Orient demeure la préoccupation n° 1  :  Le Moyen-Orient demeure le point chaud : La reconnaissance par l'ONU de la Palestine est ressentie comme une menace par Israël et sa réaction n'est pas un signal d'apaisement (cf. Les colonies israéliennes en Cisjordanie). Par ailleurs, une fois la Syrie "tombée", l'Iran sera en première ligne. Avec quels risques d'affrontements ou de tension (Chine, Russie)?

                    Ce ne sont là que quelques défis au fil de l'eau...parmi bien d'autres. Et je doute que le calendrier Maya les ait jamais évoqués... ni , d'ailleurs, Nostradamus!

dimanche 16 décembre 2012

Bugarach : fin du monde ou fin d'un monde?

Difficile de le croire, la "planète internet" s'enflamme à propos de Bugarach , à 250 km de l'endroit où je vis , persuadée - cette "planète" internet - que le pic de Bugarach, émergeant du massif des Corbières, est l'équivalent d'un Monte Pico dans les Açores : un lieu où souffle l'esprit. Celui des Atlantes ou des extra-terrestres...si ce n'est celui du Corps du Christ! En ce lieu aussi "mystérieux" que le tout proche Rennes-le-Château, des "élus" seraient épargnés et survivraient à la fin du monde ainsi programmée. Tout en notant qu'ils pourraient,les pauvres, rater la Parousie (...).

 Soyons un peu sérieux ! Alors qu'il y a une cinquantaine d'années on a détruit le mythe de la soi-disant "Grande Peur" de l'An Mil, année passée inaperçue pour la quasi intégralité du monde paysan, voilà que l'on met à la sauce du jour le calendrier Maya dans lequel - les scientifiques le disent - le 21 décembre 2012 ne serait que la fin d'un cycle tout comme , dans la littérature "New age", on évoque le passage de l'ère des Poissons à l'ère du Verseau sans savoir si ce "transit" a oui ou non déjà commencé.

Notre civilisation occidentale nage dans le virtuel - comme un grand pan de son économie d'ailleurs - et nous avons besoin , comme dans les films ou les jeux vidéos, de "cristalliser" nos peurs. Pour tenter de nous en débarrasser, par exemple, en les diluant sur internet. 

Mais, à y réfléchir, s'il est d'une rare stupidité d'imaginer que Bugarach est l'équivalent du Mont Ararat (ou ce qu'il en subsiste dans notre cerveau reptilien), en revanche il n'est pas inutile de s'interroger sur la fin possible d'un Monde, celui que nous avons connu jusque dans les années 1990. 

Depuis lors, un Nouveau Monde est apparu avec une pluie de médailles dont chacune a son revers : apparente liberté menant, de fait, au despotisme, rapprochement apparent des peuples derrière lequel s'exacerbent en réalité différences et tensions , libéralisation des échanges et dérégulation financière, nouveaux élans spirituels et terrorisme etc...

 Bref, depuis 20 ans la planète Terre a perdu l'un de ses Pôles. Est-ce le Sud ou le Nord? Peut-être les deux à la fois. Bugarach, j'en ai bien peur, n'est pas à même de nous répondre. Et les mystiques "new age" qui s'y donnent rendez-vous le 21 Décembre noieront, le 22 Décembre arrivé, leur déconvenue dans l'âpre vin des Corbières.

samedi 15 décembre 2012

Moyen-Orient: impasse sur le nucléaire

Un lecteur de ce blog s'interroge : pourquoi la conférence d'Helsinki (programmée depuis 2010) et portant sur la dénucléarisation du Moyen-Orient n'a-t-elle pas eu lieu? La réponse est -relativement - simple:

1-raisons de "forme": des tensions accrues dans la région

a) Opération lancée par Israël sur Gaza à la suite de tirs de roquettes du Hamas et de l'assassinat , en représailles , d'un haut responsable du Hamas

b)Seconde phase du"printemps" arabe en Syrie dans un contexte,désormais, de violence extrême

c) Subsidiairement, élections législatives anticipées en Israël

2-raisons de "fond": isolement probable d'Israël lors de cette conférence:

a) D'abord, noter que Tel-Aviv avait refusé de participer à cette conférence. Par ailleurs, les discussions auraient notamment porté sur l'existence (probable sinon certaine) de 150 à 200 têtes nucléaires détenues pas Israël.

b) L’ Iran aurait probablement mis comme préalable à la dénucléarisation (présente et à venir) de la zone, la clarification de la situation israélienne. Il aurait été demandé -en "introduction" au débat - qu'Israël signe le Traité de Non-Prolifération nucléaire et , dans la foulée, accepte de conclure avec l'A.I.E.A. un accord général de garantie et/ou un Protocole additionnel tel que celui signé (mais non ratifié) par Téhéran en 2003. Il aurait été indiqué qu'actuellement Israël n'a signé qu'un accord dit limité avec l'A.I.E.A. Il n'est pas exclu que certains aient, également, eu l'intention de rappeler que Tel-Aviv s'est déjà engagé, dans le passé, dans des coopérations nucléaires militaires bilatérales (Afrique du Sud).

c) Risque de voir la Ligue Arabe se "serrer les coudes" autour de considérations hostiles à Israël en passant outre les profondes divergences et tensions entre sunnites et chiites. La reconstitution de cet "axe" a pu donner à réfléchir aux américains et les faire revenir sur leur position antérieure favorable à la tenue de cette Conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient.

                                                                             ***

 Par ailleurs, il ne peut être exclu que la décision d'annulation ait été prise avant les élections présidentielles américaines de novembre afin de donner des gages et éviter un vote/sanction "téléguidé".

Pour autant, il ne faut pas oublier la résolution de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui vient d'approuver le 3 Décembre 2012 l'objectif de création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire au Moyen-Orient.

Cette résolution adoptée à une quasi unanimité reste évidemment une "décision de principe" tant que le Conseil de Sécurité ne fera pas sienne cette préoccupation. Et, bien sûr , les États-Unis peuvent bloquer à tout moment s'ils considèrent que les enjeux locaux et leur impact sont plus importants que la création d'une ZEAN (approvisionnement pétrolier, nécessité de "contenir" la Russie, impact électoral interne etc...).

vendredi 14 décembre 2012

Millefeuille administratif : l'Alsace aux commandes

 Le chevauchement des compétences des collectivités territoriales, leur découpage, leur empilement est,en France, une véritable plaie et une source de dépenses inutiles (sièges souvent pharaoniques, embauche de collaborateurs en surnombre sans que le "millefeuille" ait été délesté d'un peu de sa crème , transferts de compétence insuffisants etc...).

 Comment ne pas se réjouir dans ces conditions - comme le souligne Le Point dans son numéro du 13 Décembre - de la décision courageuse des conseillers généraux et régionaux d'Alsace de regrouper leurs 3 collectivités (Alsace, Bas-Rhin, Haut-Rhin) en une seule?

 Finalement, on en revient à la réforme enterrée il y a quelques mois des conseillers territoriaux qui devaient se substituer - dans la France entière - aux conseillers généraux et régionaux.

 Le gouvernement a donc donné son "feu vert" à l'expérimentation telle qu'elle se profile en Alsace (mais qui devra être ratifiée le 9 avril 2013 par un référendum).

 Changement de méthode? Je comprends que le gouvernement - soumis aux pressions d'amis politiques - ne souhaite pas enclencher dès à présent la réforme générale des collectivités territoriales. Elle est pourtant inéluctable. Ce sera l'acte fondateur d'une nouvelle décentralisation.

 En tout état de cause l'Alsace anticipe : courage !

mercredi 12 décembre 2012

Iran : artifices et provocations

L'Iran vient de féliciter la Corée du Nord pour le lancement réussi de sa fusée porteuse d'un satellite. Satellite d'ailleurs ou bien artifice ?

 Ainsi Téhéran renvoie la balle à Pyongyang : la coopération des deux pays dans le domaine des missiles n'est,en effet, un secret pour personne puisque l'on sait bien que la série des missiles iraniens shahab (3, 4 etc...) n'est qu'une copie du missile No-Dong de la Corée du Nord . Cela en dépit du tout récent démenti du ministère des affaires étrangères iranien niant toute coopération entre les deux pays dans le domaine des missiles.

C'est donc une provocation de plus de la part de l'Iran qu'ainsi, implicitement, s'autoféliciter de ses succès dans le domaine des missiles balistiques.

 Je ne suis pas a priori un des pourfendeurs de l'Iran et je comprends que ce pays s'exaspère d'être encerclé par des Etats sunnites où sont,par ailleurs, arrimées des bases militaires occidentales. Je trouve aussi qu'Israël lasse un peu en criant "au loup!" même si je comprends que Tel-Aviv soit soumis à un identique syndrome d'encerclement que l'Iran.

 Mais, tout de même, en essayant de comprendre la position des uns et des autres , il me faut bien considérer que Téhéran cherche le "bâton pour se faire battre" : Féliciter la Corée du Nord pour son lancement réussi revient -toutes proportions gardées- à féliciter le proliférateur Pakistanais Abdul Qadeer Khan pour ses transferts de savoir-faire et de technologie (centrifugeuses) dans le domaine du nucléaire militaire. N'oublions pas les accords "secrets" de 1987!

Si tant est que Téhéran souhaite réellement un accord dans le nucléaire, il conviendrait qu'il affiche un peu plus de retenue. A mon humble avis...

lundi 10 décembre 2012

D.S.K : un K d' espèces

Je ne sais - et peu m'importe- ce qu'il s'est passé dans telle chambre de tel hôtel new-yorkais  en 2011 entre l'ancien Directeur du F.M.I. et une femme de chambre... au-dessous de tout soupçons .

 Mais l'affaire "D.S.K " laissera probablement quelques traces dans les livres d'histoire tout comme celle des Présidents de la République Felix Faure ou bien Paul Deschanel...sauf que D.S.K. qui était "programmé" pour la Présidence de la République Française a perdu son " logiciel" en sortant de la salle de bains de l'hôtel.

En fait, ce qui me fait réagir ce n'est pas tant la "petite histoire" que le système judiciaire américain à propos duquel Alexis de Tocqueville ne plaiderait certainement pas "non coupable". Car la culpabilité ou la non culpabilité paraît être une affaire de gros sous.

Ce qu'un Français n'arrive pas à comprendre tient au fait que les charges contre D.S.K. n'aient aucunement justifié une poursuite au pénal alors même que ces mêmes "présomptions" vont donner lieu - pour éviter un procès au civil - au versement de millions de dollars. En espèces?

Alors coupable ou non coupable ? That's the question! Les millions de dollars versés par D.S.K. vont murer les portes... à moins que moyennant quelques autres millions de dollars versés par une société de production nous voyions un jour sur nos écrans le pâle reflet de la réalité.

Surprenante Amérique où l'argent est roi, où les avocats épépinent les groseilles et font monter à la barre le moindre ciron...

Qu'en penserait Tocqueville ?  Il ajouterait probablement un renvoi au bas d'une page de " De la démocratie en Amérique" , celui-ci par exemple : "l'inégalité se grave dans les moeurs à mesure qu'elle s'efface dans les lois".

Berlusconi et autres fariboles...

Je comprends que les Italiens aient du mal , en ces temps de fête, à digérer les réformes hardies et courageuses de M. Monti. 

Comme M. Rajoy en Espagne il n'a pas caressé la société dans le sens du poil mais a placé l'Italie sur une pente (ou plutôt une côte) vertueuse que consacrent les taux bas des emprunts émis. 

Mais, delà à remettre sur la scène - même avec son masque ripoliné - le "cavaliere" , c'est beaucoup. L' Arlequin risque de briser l'élan italien . Je dirai presque le "modèle" italien qui était celui de M. Monti. Ainsi, l'Italie va plonger à nouveau dans la comedia dell 'arte et s'embourber dans le carnaval de Venise.

 Heureusement les Italiens , même s'ils ont du mal à digérer les réformes, ne sont pas des sots et ils reprendront - je l'espère - leurs esprits lors des prochaines élections en Février. Juste à temps . Juste avant le charivari du carnaval...

Aujourd'hui l'Union reçoit le Prix Nobel de la Paix . En dépit de l'absence (qui ne m'étonne guère) du Royaume-Uni et de la Tchéquie (qui regardent tous deux plus vers Washington que vers Bruxelles), ce Prix est  symbole d'espoir.

 Et ce n'est pas M. Berlusconi qui va nous gâcher la fête!

mercredi 5 décembre 2012

"Printemps Arabe" : la contre-révolution ?

Égypte, Tunisie : le peuple pour qui "printemps" était symbole de démocratie se rebiffe. 

Qu'il s'agisse de ne pas se laisser imposer la charia ou bien de tracer une "ligne rouge" anticipant les abus de pouvoir ou bien - en Tunisie- constatant l'incapacité du gouvernement à gérer une situation économique et financière délicate, il s'agit d'un révélateur : Dans ces pays (et probablement d'autres) il y a des espoirs déçus.

Au moment où certains imaginent encore qu'une partie du monde bascule vers l'islamisme et que , bientôt, nous serons tous "Frères Musulmans", cette réaction dans la rue de musulmans (ou non musulmans) indignés est porteuse d'espoir. 

Tout le monde, je constate, ne se voile pas la face mais au contraire (on le voit au Caire comme à Tunis) fait face au nom de la démocratie.

S'il est un pays qui devrait s'en réjouir se sont bien les États-Unis puisque telle était l'ambition , en  2003 /2004, de l'initiative pour un "Grand Moyen Orient" qui n'avait probablement pas pour seul objectif de "sanctuariser" les champs de pétrole mais d'aider aussi à promouvoir une démocratie réelle.

 Puisse ,désormais, le curseur - qui avait porté au pouvoir des extrémismes succédant aux dictatures - se déplacer vers le centre, là où frissonne  (parce que refusant le voile)... la démocratie.

mardi 4 décembre 2012

Nucléaire au Moyen-Orient: l'O.N.U. prend les devants

Alors qu'était annoncée il y a quelques jours l'annulation de la Conférence d' Helsinki sur un Moyen-Orient dénucléarisé, on ne peut que se féliciter de la résolution adoptée hier par l'Assemblée Générale des Nations Unies. 

Elle demande, de la sorte, à tous les Etats du Moyen-Orient (donc de l’Égypte au Pakistan) de prendre d'urgence les mesures permettant de créer , dans cette région du monde, une Zone Exempte d'Arme Nucléaire.

C'est, il me semble, une réponse à ceux qui estiment que l'on ne peut "forcer la main" aux Etats du Moyen-Orient et qui condamnent (avec un brin d'hypocrisie) toute pression extérieure .

Cela ne peut donc que réjouir le département d’État américain qui insistait pour que le processus soit d'origine régionale et non pas "imposé par les Etats extérieurs".

Ainsi, l'initiative vient bien ,désormais, du Moyen-Orient avec le soutien de l'Assemblée Générale des Nations Unies. Celle-ci ne s'est pas, heureusement, demandé si le moment était ou non opportun et s'il fallait prendre en compte telle ou telle élection...ou référendum dans un pays voisin. 

Cette résolution devrait inciter l'Iran à plus de transparence et, aussi, amener Israël et le Pakistan à adhérer au Traité de Non Prolifération. Est- ce seulement un vœu pieux? En tout cas, c'est un premier pas.