vendredi 28 juin 2013

Egypte: douloureux éveil !




Les mouvements de contestation ne sont plus marginaux : l'Egypte - notamment - donne le signal.Après les "Révolutions" arabes assiste-t-on à une "contre-révolution" ? Ce n'est pas exactement cela mais probablement un retour de balancier. 

Il est à noter que les deux gouvernements qui sont l'objet de plus d'attaques venant de la "rue" sont ceux de deux pays où les Frères musulmans paraissaient régner en maîtres : Tunisie et Egypte. Entre la rigueur salafiste et l'opportunisme politique des Frères, les populations n'ont pas choisi ou plutôt elles contestent les deux voies. 

Car les voix s'élèvent : récemment, sur France 24, une égyptienne - indignée - clamait que le Président Morsi n'était finalement qu'un clone de Mubarak. A quoi bon la révolution disait-elle si les espaces de liberté se sont réduits, si la situation économique s'est profondément détériorée?

 Evidemment, je ne mentionne pas la Libye où 15 mois après l'on attend toujours un brin de démocratie et  aussi l'arrestation des auteurs de l'assassinat, à Benghazi, de l'ambassadeur américain. Mais, au lieu des prémisses d'une démocratie, ce ne sont que bandes armées rivales qui tiennent le pays et font du sud libyen une base pour des incursions au Mali , au Nigeria etc...

Les "printemps" avaient - début 2011 - soulevé sinon l'enthousiasme du moins quelques espoirs et l'on avait discrètement jeté un pudique mouchoir sur les éventuelles stratégies américaines qui auraient accompagné ces printemps (doctrine du Grand Moyen Orient). 

Finalement on assiste à deux cas de figure : ou bien les pouvoirs récemment en place sont discrédités ou bien des djihadistes sont tapis derrière des coalitions hétérogènes. 

Seules les monarchies pétrolières sont - pour l'heure - à l'abri , protégées par leurs derricks. Mais chez elles aussi, le vent peut tourner. Tristes printemps!










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mercredi 26 juin 2013

Iran /nucléaire / Israël : Ambiguïtés du Traité de Non Prolifération


Je tombe sur l'interview récemment accordée par le Premier ministre israélien B. Netanyahu à Lally Weymouth, journaliste au Washington Post (1). Selon lui et en se référant à la  position du Conseil de Sécurité des Nations Unies l'Iran ne serait pas en droit d'enrichir de l'uranium. Et le Premier ministre israélien s'exprime ainsi :

 " They are the demands of the U.N. Security Council . And they're minimal demands -that Iran remove all enriched nuclear material, that they stop all enrichment and that they shut down the illicit nuclear facility in Qom. "

La position du Premier ministre israélien n'est certainement pas improvisée mais elle semble exagérément réduire la complexité du problème : ainsi qu'on le sait, l'Iran (à la différence d'Israël ) est signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire . Or le T.N.P. affirme très clairement en son article IV "... le droit inaliénable de toutes les parties au Traité de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. "

En vertu du Traité, rien ne s'oppose donc à ce que Téhéran produise de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Cela signifie donc que l'enrichissement de l'uranium au taux de 4 à 5 % est autorisé puisque ce taux est celui de l'uranium destiné aux centrales produisant de l'électricité. De la même manière , le T.N.P. ne décourage pas la "recherche" : on peut donc en déduire que les réacteurs de recherche (isotopes médicaux) ne contreviennent en rien au Traité. Et - pour les réacteurs de recherche - le combustible nucléaire doit être enrichi à 20 % environ.

Le problème ne se pose pas en droit : l'Iran, signataire du T.N.P. peut enrichir son uranium à des taux de 4 à 5% ou - ponctuellement et sous contrôle - jusqu'à 20 % pour son réacteur de recherche de Téhéran.  
Le problème est celui de la confiance et de la non dissimulation : comme l'on sait, le site de production de Natanz (centrifugeuses) n'a pas été déclaré à l'A.I.E. A. à l'époque (2002/2003). Le site de Fordo est caché sous les montagnes et se situe -par hasard ? - près de la ville sainte de Qom . Le réacteur à eau lourde d'Arak pouvant produire du plutonium est lui aussi demeuré secret et découvert "par hasard". Par ailleurs, l'Iran projette un programme de réacteurs de "recherche" qui seraient "dispersés" dans le pays...

Les choses sont donc moins simples qu'il n'y paraît et la référence du Premier ministre israélien à la position du Conseil de Sécurité me semble curieuse car elle ne serait pas "en phase" avec l'article IV du T.N.P.

Tout réside donc sur la confiance que l'on peut ou non faire aux autorités iraniennes. A cet égard, je note :

a) que les unités non déclarées (Natanz, Arak...) ont été cachées à une époque où le Président Rouhani était en charge du dossier nucléaire sous l'angle international (rapports avec l'O.N.U. et l'A.I.E.A ).
b) que l'on peut aisément passer du nucléaire civil (UHE à 20 % pour les réacteurs de recherche) au nucléaire militaire ( UHE à 94 % pour une bombe).
c) que l'Iran développe en effet des missiles balistiques.

   Ainsi , même si la position de M . Netanyahu est un peu "courte" dans son argumentation et sa base juridique, les craintes sont fondées (non en droit mais du fait de l'absence de confiance découlant de la dissimulation).

 L' Islam admet que l'on puisse (pour servir un objectif "transcendant") dissimuler : cela s'appelle en arabe  Taqiyya. J'ignore sa traduction en Farsi...

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(1) articles.Washingtonpost.com/2013-06-20/opinions/40089054_1_khamenei-enrichment-former-nuclear -negociator










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lundi 24 juin 2013

Extrémismes politiques : le risque n'est plus seulement virtuel !



Avec un peu plus de 46 % des voix à l'élection législative de Villeneuve-sur-Lot ce dimanche, le Front National a le sourire , se prévalant notamment du report probable de voix de gauche. Il est vrai qu'il s'agissait  de pourvoir au siège laissé vacant par l'ex-ministre des finances Jérôme Cahuzac (celui des comptes bancaires non déclarés en Suisse et à Singapour...). 

Le score du candidat du Front National devrait donc être pondéré en raison de ce contexte particulier. Il n'empêche que le candidat UMP - qui l'a emporté avec seulement 7 points d'écart - (après que le candidat PS soit passé "à la trappe" le dimanche précédent) aurait pu rallier bien plus de suffrages, ceux d'un " Front Républicain" qui semble s'être bien fissuré.

 Il n'en a rien été et c'est à juste titre que les commentaires vont bon train sur la percée probable du Front National aux élections municipales de 2014 et - tout aussi préoccupant - aux élections européennes. D'autant plus préoccupant que 2014 sera, au niveau institutionnel, une année charnière. Et, en raison de la position du Front National à l'égard de l'Union européenne, on ne peut se réjouir de cette situation.

 Ainsi qu'on l'a vu en Italie et en Grèce, les partis extrêmes font leur lit de la situation économique actuelle. Ils surfent sur la désespérance des jeunes, sur celle des "petits patrons", sur la crainte d'une "remise à plat" des retraites etc...

 S'y ajoute un âcre parfum de scandales ou de corruption (Italie, Grèce, Espagne... et France) qui rejette vers les partis populistes (notamment extrême-droite) des flots d'électeurs qui se sentent "floués" par les promesses longues à se concrétiser et les scandales qui lézardent -aussi - les démocraties.

 Las d'attendre, ces flots d'électeurs se résignent à couler...ou à se torpiller avec les partis extrêmes qui sont les seuls à promettre des lendemains qui chantent (avant, bien sûr, de déchanter. Mais trop tard : le mal sera fait.)

Le risque existe donc bel et bien que les populismes fassent une percée aux élections européennes de 2014. Plus qu'une percée, ce serait de fait, ouvrir une brèche. Il est urgent dès à présent de la colmater en prenant à revers ce mouvement de mécontentement destructeur .

A cet égard, je ne peux que partager les souhaits du Président Giscard d'Estaing quant à la nécessaire marche en avant vers l'intégration européenne (cf. l'article : "La ligne droite vers l'intégration européenne". Le Point 2127 du 20 Juin 2013 p.59).






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vendredi 21 juin 2013

Brésil : ce n'est pas le carnaval !



Non, en effet, les manifestants de Rio, de Brasília, de Sao Paulo ne font pas la fête. Comme en Turquie, les jeunes manifestent : non qu'il s'agisse au Brésil d'un régime autoritaire mais - comme en Tunisie - un constat d'absence d'avenir pour des milliers ( ou plutôt des millions) de jeunes gens , étudiants ou bien chômeurs.

Cela renvoie à l'origine des "printemps" qui secouent la planète : j'ai la conviction que - même s'ils sont souvent récupérés par des courants religieux extrêmes - il s'agit , la plupart du temps, de l'expression de doutes et d'interrogations sur l'avenir . Cela d'autant que le partage de la richesse s'effectue selon des critères qui échappent à beaucoup de ces jeunes sans emploi : le Brésil est - potentiellement - l'un des pays les plus riches du monde. Mais la richesse semble confisquée : par une "classe dirigeante"? par une "aristocratie"? par une "mafia "? A moins qu'il y ait confusion des genres (1).

Cela renvoie au constat fait - depuis longtemps - par plusieurs analystes : la corrélation étroite entre l'importance de la "tranche d'âge 16-25 ans" dans un pays et les contestations de "l'ordre établi". A fortiori lorsque cette classe d' âge se sent directement concernée : par le sous-emploi, la cherté de la vie ou bien par la défense d'une cause : cela a été le cas , dans les années 1965-70, s'agissant de l'opposition à la guerre au Vietnam...(malaise véhiculé par chansons et concerts - Joan Baez en 1966/67- à défaut d'internet).

Ainsi , peut-on se risquer à faire un parallèle entre d'une part les mouvements de révolte partis de Berkeley en 1967-68 qui ont fait tache d'huile dans l'Europe entière et, d'autre part, les jeunes qui sont descendus dans la rue depuis décembre 2010 : la contestation n'avait pas partout les mêmes fondements mais les modalités (et la nature) de la vague qui se propage se ressemblent.

 Pas de lien direct, donc, avec la place Taksim , ou Sidi Bouzid mais un schéma identique : une jeunesse déboussolée (dont la boussole ressemble étrangement à un ipad...).

Seule différence : la "récupération" de ces mouvements : au Maghreb et au Machrek cela s'est fait "naturellement" car il y avait un projet politico-religieux ou du moins une "envie de projet". Je doute qu'il en aille de même au Brésil. Mais, peut-être, cela vaut-t-il mieux...si la Présidente Dilma Rousseff sait répondre à cette poussée de fièvre.

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(1) Un élément m'échappe toutefois : le Brésil a su mener avec le Président Lula da Silva une politique volontariste de lutte contre la pauvreté et de réduction des écarts de richesse. Mme Dilma Rousseff n'a pas dû s'écarter de cette voie (notamment lutte contre la corruption). Le taux de croissance du Brésil était de l'ordre de 4 % en 2012 , alors ?








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mercredi 19 juin 2013

Economie/ métiers : Artisans et ... "artisans"



Il n'y a pas si longtemps une publicité évoquait "La plus grande entreprise de France " en se référant au grand nombre d'artisans que compte - c'est heureux- la France .  Certes, mais ici les artisans ne sont pas tous logés à la même enseigne: ils ne font pas forcément front commun comme les salariés d'une même entreprise  qui auraient (comme dit une autre publicité) ...les "mêmes valeurs" en partage.

Il y a - en simplifiant un peu - 3 catégories d'artisans:

1- les artisans dits " de confiance " : ils font des devis, envoient des factures, tiennent les délais et ne font pas systématiquement la " sourde oreille " lorsque on tente de les joindre.

2-les artisans "amateurs": ils font des devis, ne tiennent pas les délais, ne répondent pas au téléphone. Leur travail laisse à désirer (fait à la "va-vite" sans se préoccuper des détails.).

3-les artisans "roublards" : ils proposent des prestations (sans devis et sans facture) en complément du travail initial. Ils suggèrent même d'augmenter fictivement une facture dans le cas où l'assurance (dans l'hypothèse d'un dégât) assortirait son remboursement d'une "franchise".

            Soyons francs , la première catégorie est la plus importante (sérieux et travail bien fait), la seconde n'est pas négligeable (dilettantisme ou saturation...?). La troisième catégorie (plus marginale) existe : je l'ai rencontrée... 

Une quatrième catégorie existe aussi dont on m'a parlé : devis approximatifs, factures non détaillées, prix à négocier ( ce type " d'artisanat"  a pour cible - notamment - les personnes âgées). 


            Il serait heureux (à mon sens) que les Chambres de Métiers fassent le ménage : n'est pas artisan qui veut. Et pourtant - même en cette période de récession économique - les chantiers existent : il y a place pour des artisans non seulement qualifiés mais aussi attachant de l'importance (comme les grandes entreprises) à la notion nouvelle mais primordiale des "relations clients". Il suffit d'avoir un téléphone (et de s'en servir...).










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Europe : M. le Superviseur , on vous attend !



Le G8 a - apparemment - insisté pour que l'Europe (en fait la zone euro) mette en place sans délai une Union Bancaire (sans laquelle il ne peut y avoir de réelle politique monétaire et financière). Quand bien même le "pic" de crise de la zone euro est derrière nous, pourquoi tergiverser pour mettre en place le premier "pilier": le Superviseur Bancaire" ?

Alors que la Chancelière allemande, Mme Merkel, a estimé cette union bancaire "fortement nécessaire" (avec ses autres collègues du G8 de la Zone Euro), il semble (agence Reuters) que le Bundesrat allemand, tergiverse et que l'on ne soit pas encore sûr du vote des sociaux-démocrates et des verts.

De telles situations où il semble que le "serpent se morde la queue" milite (à mon sens) pour un fédéralisme , à commencer par une Union franco-allemande. 

 L'Europe s'attend en se regardant dans un miroir : mais l'image qu'il reflète n'est plus la  même : 17 pays  dont plusieurs ont fait (et continuent à faire) une cure d'austérité attendent des résultats. Pour éviter une situation "à la Brésilienne...". 

Puisse le prochain sommet européen en prendre conscience.

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actualisation 21 juin 2013 : les ministres des finances des 17 (Zone euro) viennent , hier, de donner leur feu vert à la recapitalisation directe des banques, proposition faite par le M.E.S. (mécanisme européen de solidarité). Si ce système a le mérite de ne pas accroître l'endettement des Etats du fait de la recapitalisation directe, je comprends que tout de même cette procédure doit demeurer exceptionnelle. Elle démontre en tout cas la volonté de solidarité des Pays de la Zone euro. 








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dimanche 16 juin 2013

Iran / Turquie : même combat ?



L 'élection "surprise" (mais pouvait-il en être autrement avec un clan conservateur aussi divisé?) est, en effet, une bonne surprise qui répond aux attentes d'une majorité d'Iraniens. 

Tout comme en Turquie (à tout le moins à Istanbul) des jeunes iraniens aspirent à plus de liberté et refusent la chape de plomb qu'amène avec ses bagages l'islamisation de la société, qu'elle soit progressive et rusée ou plus brutale.

Ainsi, en Turquie comme à Téhéran un "vent de liberté " commence à souffler. Certes , le vent peut tourner (la place Taksir à Istanbul n'est pas la place Tahrir du Caire) , il n'empêche que les diktats religieux grillageant la société ont peut-être fait leur temps.

Cela dit, il ne convient pas , non plus , d'être trop crédules:

a) Le vent de liberté qui semble souffler à Téhéran est à démêler : quelle est la part de désespérance de jeunes dont 35/40% sont sans emploi (les moins de 25 ans représentent les 2/3 de la population)?

Les récentes manifestations de joie, après l'élection de M.Hassan Rohani, semblaient fêter une probable fin de l'isolement de l'Iran : pour des raisons de politique internationale  ou bien, plus prosaïquement - pour des raisons économiques ? (dévaluation du rial et considérable baisse du pouvoir d'achat ).

b) Le Président Rohani n'est pas un "novice" dans le domaine nucléaire ( Secrétaire Général du Conseil Suprême de Sécurité Nationale de 1989 à 2005 , négociateur du dossier nucléaire de 2002 à 2005). 

On aurait tort d'oublier que c'est à l'époque où M. Rohani était "aux responsabilités" que furent découverts les programmes secrets  de Natanz (enrichissement par centrifugeuses de l'uranium), le commencement de la construction du réacteur à eau lourde d'Arak) et que fut hâtivement "nettoyé" en 2003-2004 le site militaire de Lavizan juste avant une inspection de l'A.I.E.A. 

Qui se souvient également que c'est en décembre 2003 que fut signé le "protocole additionnel "au TNP ( en fait, des garanties supplémentaires pour éviter la tentation du nucléaire militaire)? Mais cet accord,signé, ne fut jamais ratifié.

 Pour autant , il faut mettre au crédit du Président Rohani (1)ses récentes déclarations laissant augurer d'une baisse de tension ( à vérifier quand même s'il s'agit d'une volonté expresse  ou bien d'un changement de rhétorique puisque l'on sait que tant la politique étrangère que le dossier du nucléaire sont dans les mains du Guide Suprême Ali Khamenei).

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 Quoi qu'il en soit, les foules - à Istanbul, Ankara, Téhéran - bougent. Soif de liberté, volonté d'émancipation  ou  désespoir de ne pas trouver un emploi ? Qui sait? Tout cela à la fois probablement. Turquie, Iran : même combat ? 

 Le Moyen-Orient avec ses reculs (retour à la "case départ") et ses possibles avancées ressemble à un jeu de l'oie. A souhaiter qu'elle garde ses plumes... ne serait-ce que pour conter aux générations futures!


(1) actualisation du 17/6/2013 : Le Président Rohani vient d'indiquer aujourd'hui dans une conférence de presse que le programme nucléaire iranien ne serait en rien modifié : cela n'a rien d'étonnant.






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jeudi 13 juin 2013

Europe/ économie : vers la fin de la récéssion ?



La production industrielle, en Avril, progresse de 0,4 % en zone euro et de 2,3 % en France. Je note que la hausse d'avril est due à une progression des biens d'investissements (+2,7 %). (1)

Ce paramètre me semble déterminant : on assiste à une reprise des investissements, prélude à une fin de récession et à un probable retour de croissance (sans que l'on puisse encore  en déterminer " ni le jour ni l'heure! " ).

La France - il est légitime de s'en réjouir - enregistre une des plus fortes progression de sa production industrielle en avril : + 2, 3%.

Une "hirondelle ne fait pas le printemps" mais qui sait ? Aujourd'hui je note qu'elles volent un peu plus haut....

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(1) sources : AFP et Eurostat.




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mardi 11 juin 2013

France/ société : de la moralité en politique


 De l'arbitrage "TAPIE"(1) aux primes de Cabinet du ministère de l'intérieur sous la Présidence Sarkozy (en utilisant des "enveloppes police" détournées de leur utilisation) il y a de quoi épouvanter les moineaux. Tout comme l'affaire "Cahuzac" sous l'actuel gouvernement.

Les moineaux à juste titre s'effarouchent et se rebiffent : l'ancien Secrétaire Général de l’Élysée et ministre de l'intérieur faisait - il y a quelques semaines- référence à quelques "milliers d'euros" de primes reçues qui lui auraient permis l'achat de produits ou d'objets de consommation courante .

 Pour ma part, je regrette ce qu'il est reproché à Claude Guéant. L'ayant connu dans les années quatre-vingt, c'était un sympathique collègue, souriant et prévenant. Je l'ai tenu en haute estime et je n 'arrive pas à comprendre le dédale des destins qui remettent tout en cause.

Mais revenons aux  "moineaux" : pour eux, 10 000 euros de primes mensuelles (sur l'enveloppe destinée aux services de police pour rémunérer leur ... ) ne sont pas des miettes. Deux Europes (?) deux France (?)... ou bien simplement l'oubli de valeurs essentielles: solidarité, simplicité, transparence. Faut-il s'inspirer de Sénèque ou de Caton ?

 Je salue en tout cas et les journalistes d'investigation et la Justice qui ne s'en laisse pas compter. C'est en cela que l'on reconnait une démocratie (telle que la concevait Tocqueville plus que Saint-Just ou Robespierre...). 

Si de tels scandales - je tente de comparer - avaient lieu aux États-Unis, je suis persuadé que les hommes ou femmes politiques concernés seraient bien vite sur le grill. 

Certains prétendent que si les médias et la Justice "ressortent" ces affaires c'est , justement, pour des raisons politiques : tristes propos ...Oublient-ils que la démocratie ne se limite pas au cercle clos dont l'axe va du Palais Bourbon à Saint-Germain- des Près ?

 Entre deux élections les Français - qui n'ont pas fait prématurément don de leur cerveau à leurs députés -  continuent encore à penser et à s'interroger. 

Pour que les partis extrémistes - de droite comme de gauche - ne fassent pas leurs "choux gras" de ces affaires, il faut sans trop tarder nettoyer les écuries d'Augias...même ( et surtout) si cela sent mauvais!

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(1) actualisation 12 juin : M. Stéphane Richard, PDG d'Orange et ancien directeur de Cabinet (2007/2008) de Mme Lagarde (alors ministre des finances) vient d'être mis en examen ce jour pour "escroquerie en bande organisée" à l'issue de deux jours de garde à vue. Actualisation 10 juillet : M.Tapie (qui a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et dont plusieurs biens ont été saisis - à titre conservatoire- par la Justice s’époumone en criant "au complot!".  A vrai dire, s'il y a eu complot c'est probablement à l'époque de l'arbitrage: le chef d'accusation est "en bande organisée"...







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dimanche 9 juin 2013

Syrie : la conférence " Genève 2 " aura-t-elle lieu?




 Les combats en Syrie ont déjà fait trop de morts et il est bien tard pour tergiverser. Ceux qui tentent , par leurs exigences, de faire échec à la tenue d'une conférence ou sont dénués de bon sens ou ne cherchent qu'à faire entendre une vois devenue bien trop fluette. 

On sait, désormais, que les armes ne l'emporteront pas et que seule une issue politique est envisageable. Pour autant, il faut que les parties directement (ou indirectement) impliquées puissent se rencontrer. A vouloir mettre trop de préalables, on ferme les portes de la conférence avant même d'entrer dans la salle.

En dépit des probables réticences de la Turquie, de l'Arabie Saoudite ou du Qatar, il me revient que Moscou et Washington sont décidés à tout faire pour que cette conférence ait lieu en s'accordant sur les préalables et sur les participants. Il est heureux qu'un vrai dialogue, réaliste et courageux se noue entre les États-Unis et la Russie.

 J'imagine que ces deux Etats ont pris en compte tous les paramètres qu'ils soient énergétiques (pétrole + passage des oléoducs) et politiques (risque d'une déflagration au Moyen-Orient et d'un djihadisme aux commandes, ce que redoute tout autant Moscou que Washington). 

D'autres éléments - tout aussi importants - sont probablement implicites : stratégie du morcellement (cf.les accords Sykes/Picot de 1916) ou de l'unité (mais sans califat...).


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actualisation 7 juillet 2013: La Conférence pourrait se tenir en Septembre . Rien ne s'oppose - a priori - que l'Iran soit (d'une manière ou d'une autre) invité. Cela conforterait le Président Rohanni dans ses promesses "d'ouverture". Il est à souhaiter que l'on ne tire pas prétexte de la situation en Egypte pour retarder cette conférence tout comme il avait été tiré prétexte de la situation en Syrie pour annuler la conférence d'Helsinki qui devait avoir lieu en janvier 2013 (création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire au Moyen-Orient.).











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vendredi 7 juin 2013

Europe : les convictions de François Fillon, ancien Premier ministre


 Calme et déterminé, pugnace et courtois , tel est apparu ce soir François Fillon lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Des idées (et une volonté) claires en matière de politique économique et industrielle (1) avec, pour horizon, une vision" stratégique" de l' Union européenne : contrer toute idée de déclin de l' Europe, affirmer ses valeurs démocratiques, volonté  d'aller de l'avant grace au "moteur" franco-allemand.

 En clair: politique (dont notamment étrangère) et économie doivent se rejoindre sans qu'il soit besoin d'invoquer les mânes de Robert Schuman ou d'Adenauer. L'intégration apparait comme une nécessité , permettant d'amplifier le voix de l'Union et -sur la scène internationale - lui donner une vraie crédibilité (au-delà des déclarations et affirmations mais qui passent -hélas - pour des "effets de manche"). C'est en tout cas ce que j'ai compris ou sous-entendu.

 Je me garderai de faire un quelconque parallèle avec le Président Hollande. Ce n'était pas l'objet - même indirect- de "l'examen" auquel a été soumis François Fillon. Mais, en pointillé, c'était plutôt une  comparaison avec Jean-François Coppé (ou du moins son image en "négatif" puisqu'il ne participait pas à l'émission ). Une différence de taille dans le comportement : pas de ruse, pas d'esquive mais un franc parler qui n'est pas celui d'un politicien.

 L'opposition politique de droite , en tout état de cause, possède un vrai leader qui renvoie frontalement dans ses cordes l'extrémiste Front National et son miroir aux alouettes (fermeture des frontières, sortie de l'euro et autres billevesées).

 Il manque , bien sûr, comme l'a justement relevé Franz-Olivier Giesbert, une part de rêve . A moins que François Fillon ne porte à bout de bras  sa vision d'une Europe forte et unie : c'est sans doute là sa part de "rêve" et sa conviction qu'il devra partager. S'il veut - un jour (?) - être Président de la République.

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(1) Il considère - par exemple et avec raison - qu'il convient de ne pas jeter "l'anathème" sur le gaz de schiste . Il est impératif de poursuivre les recherches. (Comme on le sait, la France possède - avec la Pologne - des réserves considérables de gaz de schiste).










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dimanche 2 juin 2013

Turquie : Un "printemps", quel "printemps" ?

 La fièvre monte à Istanbul et aussi à Ankara. Le paradoxe est que le gouvernement du Premier Ministre Erdogan (depuis 2003) est un gouvernement islamiste, le parti de la Justice et du Développement (AKP) étant proche des Frères Musulmans (et donc de tendance sunnite). On peut se poser deux questions:

1- Pourquoi cette contestation dans une Turquie relativement prospère ?

Certes, on ne peut mettre sur le même pied Istanbul et ses banlieues industrieuses et les zones rurales  d'Anatolie où sévissent encore les vendetta et où les femmes voilées n'ont guère le droit à la parole.
Pour autant - lors d'un voyage récent en Turquie - je n'ai pas senti les prémices de cette fièvre.

 Au contraire, on me ventait les mérites d'un pays avec un  taux de croissance de 4 ou 5 %  avec des perspectives encore plus alléchantes : le F.M.I. ne considérait-il pas que la Turquie était dans le peloton de tête des pays à plus fort potentiel économique dans les 10 ans ?

 Certes je savais que le gouvernement Erdogan était autoritaire. Pourtant M . Erdogan n'avait rien d'un dictateur. Et de nombreux "printemps " (Tunisie par exemple) se référaient au modèle Turc. Alors ? Une révolte estudiantine, un "mouvement vert"? Non, certes pas que cela !

On ne peut (pure coïncidence ?) s'empêcher de faire un lien avec 3 données majeures :  la situation dans la Syrie voisine, l’élection présidentielle iranienne le mois prochain ... et la contestation qui agite la " planète" Frères Musulmans  tant en Tunisie qu'en Egypte (1) et donc, pourquoi pas en Turquie?.

2- quelles sont les incidences potentielles de ce "printemps" Turc?

De deux choses l'une : ou il s'agit d'un vrai "printemps" ou bien ce n'est  simplement qu'une poussée de fièvre que M.Erdogan peut enrayer en renonçant à Istanbul au projet commercial à l'origine (ou prétexte) des manifestations. Mais des manifestations ont également lieu à  Ankara ... sans contexte commercial ou urbain.

 S' il s'agit d'un mouvement en profondeur dont l'objectif est d'écarter M. Erdogan, au pouvoir depuis 10 ans la "donne" est toute autre.

 Si tel est le cas, la Turquie - et ses bases de l'Otan - risque d'être déstabilisée au moment même où elle constitue un maillon (ou un relais) pour contribuer à résoudre le problème syrien. A qui cela profiterait-i? Probablement pas aux autres pays sunnites qui craignent plus que tout que se constitue un arc chiite (Liban, Syrie, Irak, Iran ). 

Tout comme en Tunisie, Egypte, je me suis interrogé sur la "récupération" islamiste, je m'interroge aujourd'hui sur la "récupération" éventuelle d'une révolte inversée à un moment où le Moyen-Orient est en proie à des bouleversements majeurs.

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(1) Egypte : la Justice vient d'invalider ce jour (2 Juin 2013) et le Sénat et  la Commission Constituante ...









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