mercredi 31 juillet 2013

Moyen-Orient/Egypte : quel jeu joue l'Arabie Saoudite ?


L'Arabie aurait alloué une aide de 12 milliards de dollars au gouvernement égyptien actuel, accordant ainsi l' oxygène que n'avait pu obtenir M. Morsi (qui demandait - je crois- 4 milliards au F.M.I, somme qu'il n'avait pu obtenir).

 Je me félicite évidemment de cette aide qui va permettre à l'Egypte de sortir sa tête des eaux... du Nil. Pour autant je me pose une question : Comment se fait-il que Riyad n' ait pas proposé cette aide au Frère musulman qu'est M. Morsi?

 De deux choses l'une : ou bien le partage des rôles est si cloisonné entre le Qatar et l'Arabie Saoudite que seul l’Émirat finance les Frères musulmans, l'Arabie Saoudite finançant habituellement plus volontiers les Salafistes. Il reste qu'en l'occurrence cette aide financière est destiné à un gouvernement transitoire militaire. Est-ce à dire que l'aide accordée servira en Egypte - d'une manière ou d'une autre - les islamistes les plus radicaux ? Autre réponse possible : les Etats-Unis auraient-ils suggéré à l'Arabie Saoudite d'intervenir comme intermédiaire pour soutenir une ''transition" rendue nécessaire par l'échec du Président Morsi ? 

Cela m'amène à faire un parallèle avec le rôle joué par l'Inde en Afghanistan : l'Inde va accroître sa coopération avec Kaboul ....concomitamment au retrait des Etats-Unis (en 2014) . L'Inde prendrait ainsi le relais juste au moment où - au Pakistan - les islamistes talibans sont désormais regardés avec plus de complaisance . 

L'Arabie Saoudite (comme l'Inde en Asie ) serait ainsi devenue le "gendarme " du Moyen-Orient. Quitte à laisser sombrer les Frères musulmans  (qui, à terme, auraient pu constituer une menace pour la monarchie pétrolière , à la différence des Salafiste moins intéressés par une implication directe dans les  rouages politiques ).

 Voilà deux ou trois questions que l'on peut se poser...












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dimanche 28 juillet 2013

Elysée : Fictions pour ...2017



La chaleur caniculaire enflamme parfois les imaginations. D'où les lignes ci-après qui relèvent bien sûr de la pure fiction. Toute ressemblance avec tel ou tel personnage serait  évidemment fortuite.

 En ce joli mois de mai 2017 François Hollande cueillait dans le jardin de l'Elysée des roses sans épines.Il venait d'être réélu à la Présidence de la République avec 51, 3 % des suffrages. Si son challenger François Fillon ne totalisait que 48,7% des voix c'est parce qu'il n'avait pas voulu écouter le chant des sirènes du Front National comme le tambourinait Jean-François Copé   (qui ne cessait de vouloir "décomplexer" l'U.M.P).   Brice Hortefeux, de rage, s'était rasé le crane . Il se disait que les rares cheveux qu'il conservait encore ne lui avaient guère porté chance. François Hollande méditait sur un banc du jardin, non loin de la ''grille du coq''. A cette heure du petit matin - l'heure du laitier se souvenait-il - les bruits de la circulation du Rond-Point des Champs Elysées lui parvenaient tamisés et il jouissait de ce quasi silence. Il se mit à rire : le Canard Enchaîné racontait que Nicolas Sarkozy - prenant à contre-pied  Brice Hortefeux - s'était laissé pousser la barbe. Une barbe devenue bleue ironisait le Canard.

  Le Président avait toujours - en son for intérieur - apprécié François Fillon . Il ne l'en appréciait que davantage au lendemain de sa victoire à laquelle personne ne croyait deux ans auparavant. Ce sentiment envers l'ancien Premier ministre en surprenait plus d'un. Il en était lui-même étonné. Non qu'il goûtât avec cynisme ce que Copé appelait une monstrueuse et définitive erreur pour sa '' Droite décomplexée". Non, tout simplement, François Hollande savait que l'ancien Premier Ministre ne tergiversait pas avec ses valeurs : celles d'un chrétien et d'un républicain que ne convainquaient pas les boursouflures du Front National, mélange de démagogie et de provocations. Bref, la droiture d'un pilote automobile qui savait , aussi, négocier les courbes.

                              Mais , plus qu'à Fillon, le Président savait qu'il devait sa réélection au retour, depuis l'an passé , de la croissance. L'OCDE avait prédit 2,1 % et les derniers chiffres pour l'année 2016, qui avaient été annoncés fin janvier de cette année 2017 allaient légèrement au-delà : 2,2 %...D'ailleurs, depuis le second semestre 2015, le chômage s'était mis à baisser sans que le gouvernement ne fasse massivement appel à des contrats aidés. Un mois avant les élections - donc en avril - les chiffres provisoires du chômage communiqués par l'Insee étaient de 9,6 % : une baisse de près de 2 points par rapport aux chiffres du second semestre 2014...Le Président savait que ce retournement de conjoncture, il le devait certes à la fin de la contraction de la demande intérieure mais aussi au surprenant bon en avant des exportations. Sans faire aussi bien que l'Allemagne de Mm Merkel, le déficit diminuait. L'accord de libre-échange signé par l'Union avec les Etats-Unis y était probablement pour quelque chose: les investissements américains en France allaient bien au-delà des investissement Qatari et ne concernaient pas seulement des Palaces ou équipes de foot-ball....

                               Il passa en revue son programme, celui qu'il avait conçu pour ce deuxième et dernier quinquennat. Il se dit qu'il pourrait se permettre des réformes qu'il avait jusque là différées en raison des pressions et louvoiements de son "camp": la réforme qui lui tenait le plus à cœur était celle des collectivités territoriales. Mais il en mesurait tous les enjeux : à la fois le déracinement de certains élus (et il savait - en Corrèze - combien cet enracinement était indispensable ) mais aussi la certitude qu'il fallait élargir la vision : l'Europe n'était pas seulement l'Auvergne ou le Limousin. Il fallait - pour que la France soit au diapason de l'Union - se limiter à 8 grandes régions . Mais la bataille serait rude . Il pensa que le référendum devrait trancher cette question essentielle. Le "Non " l'emporterait-il ? Dans ce cas, il ne ferait pas comme le Général de Gaulle qui se sentit désavoué en 1969 lorsqu'il interrogea les Français sur son projet de réforme du Sénat. Bon, il évoquerait ce sujet avec le Secrétaire Général de l'Elysée , Pierre-René Lemas qui avait réponse à tout : c'est d'ailleurs pour cela que François Hollande tolérait qu'il assiste aux réunions en perpétuel "bras de chemise".

                              Le Président avait une autre ambition pour ce second septennat : faire avancer l'Union politique et aussi donner une impulsion à l'Europe de la Défense. C'était là un exercice d'équilibre : la corde était raide entre la Défense européenne et les liens forts avec l'OTAN qu'il était indispensable de maintenir. François Hollande considérait qu'il ne fallait pas trop faire bouger les lignes de l'OTAN au risque de fragiliser l'Alliance. Ce n'était pas le moment : la Russie s'inquiétait du "bouclier" anti-missiles (destiné à stopper un engin venant d'Iran) et il fallait faire donc front commun. Mais il était tout aussi convaincu qu'il ne pouvait y avoir d'Union politique crédible sans un minimum d'intégration des forces armées, une stratégie commune, des capacités de projection vraiment opérationnelles. Il s'en était entretenu avec la Chancelière Allemande : elle aussi voulait avancer quant à l' Union politique. En revanche, elle ne voulait pas déconnecter de L’OTAN la Défense européenne. Le Président appellerait tout à l'heure Pascal Lamy, le nouveau Président de l' Union qui cumulait en vertu d'une disposition du Traité de Lisbonne les fonctions de Président du Conseil européen et de Président de la Commission. C'était là une simplification bienvenue : les populations des désormais 29 Etats de l'Union savaient enfin qui faisait quoi.

                                Le Moyen-Orient avait - depuis le nouvel accord de Camp David de juin 2014 - retrouvé une apparence de calme. François Hollande avait, de son côté, appuyé sur tous les leviers pour qu'aboutissent les négociations entre Israéliens et Palestiniens.Cela n'avait pas été facile mais l'Union européenne - appuyant les américains et le Secrétaire d'Etat Kerry qui avait fait un travail remarquable - avait su convaincre les responsables du Hamas : de la sorte, le Président de l'Autorité Palestinienne avait pu avoir les mains libres et bénéficier de la crédibilité que le Hamas jadis contestait. La reconnaissance d'un Etat Palestinien par le Conseil de Sécurité avait finalisé le processus. Comme François Hollande le pensait, cette épine sortie du pied avait contribué à calmer les esprits : Israéliens et Palestiniens vivaient désormais dans deux Etats internationalement reconnus. Ils vivaient à côté l'un de l'autre. Pourraient-ils un jour vivre ensemble?

                            Le Président,avant de rejoindre son bureau, fit un petit détour. Il emprunta l'étroit couloir doré et lambrissé qui jadis desservait les appartements de la marquise de Pompadour et permettait d'accéder au bureau du directeur de cabinet. Sonia Desjardins, sa nouvelle collaboratrice (Sylvie Hubac avait pris la tête d'Areva) lui dit que Manuel Valls avait tenté de le joindre : il voulait lui suggérer deux ou trois noms pour le prochain gouvernement qu'il s'apprêtait à diriger...

                                 
                                                                        FIN








samedi 27 juillet 2013

Le " Monde musulman" écartelé



Je ne sais , à vrai dire, s'il existe vraiment un "monde musulman" tant les pays où cette religion est dominante se déchirent. Les récents événements d'Egypte et de Tunisie interpellent : ils démontrent qu'au-delà des distinctions "simplistes" entre sunnites et chiites, il existe une profonde division (un écartèlement) lorsque l'on raisonne en termes de conquête du pouvoir. 

Le fossé qui sépare Frères musulmans et salafistes montre la difficulté - pour cette religion - d'asseoir son pouvoir et ses croyances en termes politiques. Question : existe-t-il un islam politique ? Réponse : dans la mesure où l'un des fondements de cette religion est la conquête (une des acceptions du mot djihad) je me dis que les populations de ces pays ne sont pas prêtes de voir la paix (à moins de jouer finement comme l'a fait le Roi du Maroc avec le mouvement dit du "20 Février" 2011). 

Que les islamistes souhaitent islamiser l'Occident, cela - en soi - ne me choque pas. L'Occident du 15ème au 17ème siècle a bien tenté (et réussi ? ) d'évangéliser l'Amérique du Sud ...et aussi l'Inde ...et aussi l'Afrique. Mais nos missionnaires (sauf en Amérique du Sud) ne se frottaient guère avec le pouvoir et tel n'était pas leur but. Seulement la conquête des "âmes''. Les bûchers de l'Inquisition ne nous donnent pas (même si cela est d'un autre temps) le droit de moraliser.

 Je pense seulement qu'il existe une distinction assez profonde entre l'évangélisation ou l'épopée évangélique  occidentale (espagnole, portugaise, française) et l'islam de conquête : il veut non seulement ''tenir'' les âmes mais aussi soumettre les corps.

 D'où les tristes événements auxquels nous assistons en ce moment : batailles rangées entre Frères musulmans et égyptiens laïques ou seulement hostiles à la charia...ou seulement exaspérés . Il en est de même en Tunisie où le ministre de l'intérieur impute les crimes récents (Brahmi ) aux salafistes...

Mais cela ne m'entraîne pas pour autant à me sentir un "fan" de Huntington et de son "choc des civilisations'' (1993). Les civilisations sont trop nombreuses, trop fragmentées voire fissurées pour que l'on y voit un choc frontal ...qui (dans les années G.W. Bush) légitimait les stratégies fumeuses des néo-conservateurs (néo-cons comme on disait...).





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mercredi 24 juillet 2013

Zone Euro : une prochaine sortie de crise !



Le Président Hollande avait peut-être raison : le 14 juillet il indiquait ''la crise est derrière nous'' déclenchant le scepticisme de beaucoup. Mais voilà qu'une série d'indicateurs semble lui donner raison .

 Ainsi, selon Les Echos, de ce jour qui reprennent l'article de Céline Fabre de Dow Jones Newswires l'indice PMI composite de la zone euro de juillet est passé à 50,4 après avoir été de 48, 7 en juin. Au-delà du 1,7 point de différence, le dépassement du seuil de 50 est en soi un événement. Cela signifie que l'on renoue avec une phase d'expansion.

 Il faut certes relativiser et le mot "expansion" doit être mis entre guillemets mais c'est le signe annonciateur d'une fin d'un cycle de contraction. L'indice PMI manufacturier dépasse également les 50 et s'établit à 52, 3 selon Markit.

Certes, l'impact sur l'emploi ne sera pas immédiat et il faut s'attendre encore à une augmentation du nombre des demandeurs d'emploi : 12 % en zone euro et un peu plus de 11% en France. Mais 2014 verra certainement le départ d'un nouveau cycle . Sans pour autant espérer renouer avec les taux de croissance des "30 glorieuses " , un taux de croissance de 1, 5 - 2 % est dans le "viseur". Non pour 2014 mais très certainement pour 2015. Cela démontre, en tout état de cause, le bien fondé des politiques de désendettement et d'assainissement mises en place. 

Mais, il faudra que les jeunes gens attendent encore avant de trouver rapidement un emploi. En auront-ils la force ? Car nombreux sont ceux que la crise économique a fragilisés et qui haussent les épaules lorsque l'on parle amélioration des indices manufacturier ou autres...Le seul indice tangible, pour eux, est la perspective de trouver rapidement un emploi. 




















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Israël / Palestine : Vers une Paix durable ?



J' ai la conviction que les deux parties désirent vraiment la paix à condition qu'elle ne soit pas - comme trop souvent - un faux semblant. Les deux "camps" , il ne faut pas se faire trop d'illusion, vont être soumis à de fortes pressions .

 Du côté Palestinien, nombreux seront ceux qui rappelleront que les accords d'Oslo de 1993 n'ont pas enclenché une marche vers la Paix : un pas en avant, deux pas en arrière. Ils rappelleront que Jérusalem - Est reste sous contrôle israélien, que les ''colonies''ont été encouragées, que la Cisjordanie est divisée en plusieurs zones et que l'essentiel du territoire est également sous contrôle israélien.

 Du côté Israélien il y aura certainement des '' jusqu'au boutistes '' : des colons qui veulent rester ancrés en Cisjordanie, des religieux extrémistes qui considèrent que l'occupation de la totalité de la Palestine par Israël est la condition nécessaire pour que vienne , enfin, le Messie attendu (je n'ai pas lu cette affirmation dans un roman de science fiction!). Bref, rien n'est joué d'avance.

J'entends encore des voix qui affirment que l'ancien leader de l' O.L.P., Yasser Arafat a été trompé lors des accords d'Oslo, qu'il a été manipulé (1)...En quelque sorte, comme l'on dit vulgairement, "qu'il s'est fait avoir". Donc, à cette heure - en dépit des efforts de M. Kerry - rien n'est gagné.

 Je lis aussi que, pour des israéliens, le dossier le plus sensible est le "dossier iranien'' et que le règlement du conflit Israël/ Palestine vient au second plan. Cela signifie-t-il qu'il existe une opinion qui ne veut en rien céder quant au retour aux frontières de 1967 ? ( comment faut-il interpréter d'ailleurs la résolution 242 ? "les territoires occupés " ou " des territoires occupés " ?).

 Pour ma part, sans minimiser le danger iranien (quelles sont d'ailleurs les vrais frontières de la "ligne rouge " évoquée par le Premier ministre israélien...?) je pense qu'une paix durable au moyen-orient ne peut être envisagée tant que n'est pas résolu le problème Palestinien .

 Pourquoi les Palestiniens n'auraient-ils- pas eux aussi (et selon la formule consacrée ) le droit de vivre dans un Etat aux frontières sûres et reconnues? 

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(1) voir la chronique de Edward W. Said dans  "From Oslo to Irak '' (Vintage Books , A division of Random House, Inc- 2005 )











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jeudi 18 juillet 2013

Palestine : A quand un véritable Etat ?




Le problème de la Palestine est à l'origine de nombreux conflits.Il nourrit des ressentiments et contribue à "mettre le feu aux poudres ''. Pourtant, comment ne pas comprendre l'ambition des Palestiniens d'avoir, aussi, un Etat à eux où, notamment, ils pourraient exercer - pour ceux qui le souhaiteraient - un droit de retour?

Autant que je me souvienne, la déclaration Balfour de 1917 visait aussi à protéger les populations vivant déjà sur place. Cela a été partiellement pris en compte dans le plan de partage de la Palestine adopté fin 1947 par les Nations Unies . Mais l'incompréhension est née et la tension n' a eu de cesse entre deux peuples pourtant de même origine. Les guerres se sont succédées : 1948,1967,1973 sans compter les actes de terrorismes , les ''intifadas'' etc...Les deux "camps" se renvoient la balle: Israël considère que les frontières de 1967 - en dépit des résolutions de l'ONU - ne sont pas intangibles.

Qui plus est, sont encouragées les installations de colons israéliens qui font, de la Cisjordanie, un gruyère. Des murs se dressent, des barbelés,des contrôles permanents. Comment, dans ces conditions, ne pas comprendre le ressentiment du peuple Palestinien ? Mais en même temps, comment ne pas comprendre le souhait d'Israël d'être à l'abri dans un environnement hostile ?

Comment ne pas comprendre le danger que  représente - pour Tel Aviv - le Hamas (et dans une moindre mesure le Fatah ) ainsi que le Hezbollah ?

Dans cette poudrière qu'est le moyen-orient, la Palestine est un baril de poudre: S'il est probablement illusoire que les deux populations (israéliennes et arabes) s'entendent et acceptent de vivre en commun sur leur terre historiquement commune, il faut - alors- avoir deux Etats. Mais cet Etat Palestinien ne doit pas être assimilé à un Bantoustan : il faut une reconnaissance internationale, la fin des murs et barbelés (qui rappellent d'autres murs de la "guerre froide").

Le Président de l'Autorité Palestinienne, M.Mahmoud Abbas, a obtenu de l'Assemblée Générale des Nations Unies, en décembre dernier, une moitié de reconnaissance. Je regrette que les Etats- Unis (accompagnés de quelques micro-Etats de Micronésie) s'y soient opposés (avec le Canada et la République Tchèque).

L' Union européenne a probablement son mot à dire : la facilitation de la Paix dans le Monde, n'est-ce-pas là une ambition pour l'Union ? Cela nous permettrait de parler d'autre chose que de "zone euro", Union bancaire etc...Mme Ashton devrait trouver exaltante la perspective d'être le "Superviseur" en vue d'un accord au Proche-Orient! (1)

Est-ce au-dessus des moyens de l'union? Je ne le pense pas. Même si nous n'avons pas - comme les Etats -Unis - des millions de dollars à déverser ni des avions ravitailleurs à livrer...et quand bien même l'Union se référerait aux frontières de 1967 : est-ce mettre les pieds dans le plat que de constater que des territoires demeurent occupés et qu'un accord avec les Palestiniens ne peut faire fi de cette réalité ?

 Ce n'est pas - de la part de l'Union - de l'antisionisme mais du bon sens. Du simple bon sens... sans connotation messianique.
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NB- Les agences de presse rapportent que les conversations entre le Secrétaire d'Etat Kerry et le Président Mahmoud ABBAS n'avanceraient guère. Peut-être le Président de l'Autorité Palestinienne ne veut-il pas donner trop rapidement son onction à des accords du type "Oslo " qui n'ont guère fait avancer la cause Palestinienne : découpage de la Cisjordanie en zones largement contrôlées par Israël , colonies, problème de Jérusalem-Est...

(1) actualisé le 21 juillet : Finalement, les négociations pour une Paix (durable) entre Israéliens et Palestiniens vont reprendre la semaine prochaine à Washington . Mme Catherine Ashton , Haute - Représentante de l'Union (Affaires étrangères et Sécurité ) vient de s'en féliciter : Tant mieux !







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dimanche 14 juillet 2013

Elysée : un discours présidentiel en retrait , Champs Elysées : un brillant défilé



Le discours du Président ce 14 juillet 2013 m'a semblé quelque peu en retrait par rapport à la magnifique "parade" qui le précédait sur les Champs Elysées : du soleil, du spectacle, de l'émotion . Je n'emploierai pas ces mêmes qualificatifs à propos de l'intervention du Président , depuis l'Elysée, après le défilé.

Certes, François Hollande s'est montré courageux et déterminé, notamment sur l'emploi . Volontariste et affirmatif, il l' a été : à mon sens un peu trop lorsqu'il a annoncé que la "reprise économique était là ". En fait, ce ne sont que des balbutiements et je ne crois pas que la production industrielle en juin soit en forte progression quand bien même depuis quelques mois on constate quelques signes positifs.

Sortie de crise prochaine : oui probablement (d'ici 1 an) mais on ne peut parler encore de reprise économique. Peut-être tiendra-t-il son pari d'une baisse du chômage en fin d'année grâce aux emplois aidés? Mais cette baisse sera conjoncturelle et quelque peu factice : le journaliste Laurent Delahousse lui a justement fait remarquer que le chômage ne baisserait qu'avec un taux de croissance de 1,5 %. Nous sommes assez loin du compte.

Mais au-delà de ce volontarisme et de l'indéniable sincérité de ses propos deux choses m'ont déçu:

1- Le Président n' a pas cessé d'évoquer les économies budgétaires à réaliser. Or, il n'a pas évoqué le chantier que beaucoup de français appellent de leurs vœux : la réforme territoriale et l’amincissement du "mille-feuille administratif ". Pourtant, il y a là une source d'économies considérable (sans parler de la simplification si chère au Président).

2- Sa position à l'égard de l’exploitation du gaz (et du pétrole ) de schiste . Il a repris son anathème : pas d'exploitation pendant son mandat. Le message (contredisant l'ouverture ''Montebourg'') ne pouvait pas être plus clair. Je me demande cependant si ce message n'était pas - avant les élections municipales de 2014 - destiné surtout aux Verts et à Europe Ecologie qui pourraient présenter des listes concurrentes. A vrai dire, je ne comprends pas cet ostracisme à l'égard du gaz de schiste. L'exploitation aurait pu être autorisée sous forme expérimentale là où des risques de contamination de la nappe phréatique sont totalement écartés.

En résumé : une magnifique parade que rehaussait la présence du Secrétaire Général des Nations Unies,  la fierté des unités africaines qui sont intervenues au Mali, une interview télévisée du Président, à la fois transparente et courageuse mais aussi des non-dits ou des prises de position sinon opportunistes du moins prenant en compte l'opportunité politique du court terme.







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vendredi 12 juillet 2013

Iran/nucléaire : démêler le vrai du faux...



A quelques jours d'une importante réunion de travail des 5+1 à Bruxelles le 16 juillet est annoncée la découverte d'une "site nucléaire secret" (cf. Le Figaro.fr, Sunniva Rose, 11 juillet) reprenant une information diffusée par l'OMPI (Organisation des Moudjahidin du Peuple Iranien).

 Certes, dans le passé - 2002/2003 - cette organisation a été à l'origine de la "découverte" des sites de Natanz (centrifugeuses) et d'Arak (réacteur à eau lourde) non déclarés à l'époque à l'A.I.E.A. Pour autant, je suis quelque peu étonné par la teneur de cette nouvelle "révélation" : qu'en sait-on? Le site de Damavand se situerait à 50 km de Téhéran, il comporterait plusieurs centaines de mètres de tunnels ainsi que des entrepôts ou salles de travail .

 Mais aucune précision n'est apportée sur la nature nucléaire du site : y a-t-il des centrifugeuses? Y a-t-il un stockage d'uranium (UFE ou UHE) ? Finalement quelle est la vraie nature du site?

 Je crois qu'il faut raison garder et attendre que ces informations soient recoupées . Quelques semaines après l'élection du Président Rohani , une semaine avant la rencontre de Bruxelles...Tout cela laisse songeur. 

Décidément, beaucoup de sites "secrets"  sont découverts en ce moment : telle une "base secrète " en Arabie Saoudite où des missiles seraient pointés sur l'Iran et Israël... (Tribune de Genève 11/7/et Afp/Newsnet).

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Actualisé le 15 juillet : Comment faut-il interpréter les déclarations du Premier ministre israélien à une chaîne TV américaine hier dimanche selon lesquels Israël pourrait intervenir militairement - avant que les Etats-Unis ne le fassent  - afin de neutraliser le programme nucléaire iranien ? L'Iran aurait-il franchi la " ligne rouge " avec son stock de 190 kg d'uranium à 20% ?









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jeudi 11 juillet 2013

Gaz de schiste (et pétrole) : avance-t-on ...à reculons?


La France (1) aurait-elle changé de position concernant l'exploitation de gaz de schiste ? Ce serait une bonne nouvelle : il est incompréhensible que demeurent interdites les recherches visant à améliorer les techniques d'exploitation.

 Il y a probablement des alternatives à la "fracturation hydraulique" encore faut-il que les chercheurs puissent chercher: ce qui leur est interdit jusqu'à présent! 

M. Montebourg estime qu'il faut confier l'exploitation à une société publique et non pas à des sociétés pétrolières. C'est son droit de le penser mais j'ai bien peur qu'une société publique fasse du "sur place". D'ailleurs il semble qu'une certaine cacophonie règne au niveau des autorités sur ce dossier hautement symbolique.

Mieux que quiconque notre ministre de l'industrie doit savoir qu'à la différence des Etats-unis, c'est l'Etat -en France- qui est propriétaire du sous-sol et donc qu'il peut imposer un cahier des charges à une société privée. Cela afin d'éviter la situation de "gruyère" telle qu'elle apparaît aux Etats-Unis puisque nombre de particuliers se sont empressés de céder leurs droits à tous vents.

 La solution allemande me paraît plus intéressante et permet d'éviter de faire n'importe quoi : des zones sont délimitées où l'exploitation est autorisée.

 De la même manière rien n'empêche l'Etat (comme c'est le cas pour les champs d'éoliennes où sont arrêtées des "zones de développement éolien" -ZDE -) de définir des "champs de captage "en fonction des expertises en lien,notamment, avec la présence de nappes phréatiques  et , bien sûr, l'environnement (qualité des sites ) qu'il faut préserver .

 Quoi qu'il en soit, un verrou pourrait prochainement sauter (le Conseil d'Etat vient de saisir le Conseil Constitutionnel dans le cadre d'une Question Préalable de Constitutionnalité ) .

Serons nous, un jour, autosuffisants en matière énergétique (comme les USA sont en passe de l'être) ? Peut-être pas; mais cela atténuera notre dépendance à l'égard du Moyen- Orient et nous laissera - politiquement - les mains plus libres...

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(1) Mais tous les ministres ne semblent pas être exactement sur la même ligne : M. Montebourg est critiqué par M. Le Foll et M. Martin (successeur de Mme Batho, démissionnée). Donc : encore difficile d'y voir très clair .  D' ailleurs le Premier ministre vient de réaffirmer la position toujours négative du gouvernement.






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lundi 8 juillet 2013

Europe : Mais où est donc passée l'Union pour la Méditerranée ?



Des convulsions agitent le Maghreb et le Machrek . Quel rôle peut jouer l'Union européenne? Au-delà d'une récente déclaration de Mme Catherine Ashton affirmant son adhésion au projet de Z.E.A.N. (Zone Exempte d'Arme Nucléaire) au Moyen-Orient, je pense plus particulièrement à l'Union pour la Méditerranée (1).

Que reste-t-il du "processus de Barcelone" engagé en 1995 (avec J.Chirac) ou de l'Union pour la Méditerranée (reprise en 2008 par N.Sarkozy)? A vrai dire je m'interroge. L'Union européenne - à défaut d'être encore une "Grande Puissance" -  est appelée à avoir, sur la scène internationale, un rôle de médiateur.

 Encore faut-il qu'elle fasse entendre sa voix. Or, elle reste bien ténue sauf lorsque - pour apaiser les marchés - elle met en place un Mécanisme européen de stabilité (M.E.S.) ou une recapitalisation directe des banques. Mais le dessein -et le destin- de l' Union me paraissent aussi relever d'une action politique en faveur de la Paix.

 C'était là, en partie, l'idée du "processus de Barcelone" en 1995, idée qui semble s'être perdue de vue. Des discussions ont eu lieu - autant que je me souvienne - sur des projets d'infrastructure, des projets économiques mais la dimension "sécurité " et "Droits" me semble,elle, passée à la trappe.

 En clair, rien ne bouge (apparemment) lorsque des incendies menacent le pourtour de la "mer intérieure ". Une quarantaine d'Etats sont membres de cette instance. N'est-ce pas là un carrefour et un lieu possible de discussion ? 

L'Union aurait-elle renoncé à faire entendre sa voix lorsque - couverte par le projet américain de Grand Moyen Orient - elle se serait , subitement, sentie enrouée ?

Naïveté que cela ? Pas vraiment...

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(1) '' L'Union pour la Méditerranée a pour but de promouvoir l'intégration économique et les réformes démocratiques dans les 16 pays voisins situés au sud de l'Union européenne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient" (cf. EUROPA ----SEAE-----Euromed).











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samedi 6 juillet 2013

Moyen-Orient /projet de Z.E.A.N. : le soutien de Mme Catherine Ashton


Dans ce Moyen-Orient en ébullition (1) rien ne serait pire que l'utilisation de l'arme nucléaire par un Etat qui se sentirait encerclé ou bien par des terroristes qui se seraient emparé de quoi faire une "bombe sale".

 C'est pourquoi je lis avec satisfaction la récente déclaration (EU Neighbourhood Info 01-07-2013) de Mme Catherine Ashton, en charge de la diplomatie de l'Union. Son souhait de création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire au Moyen-Orient ne peut que rencontrer le soutien de gens (et d'Etats) censés. 

Comme on le sait ce projet dont on parle depuis 2010 apparaît comme un "serpent de mer" ou le monstre du Loch'Ness tant il soulève de méfiance notamment (et paradoxalement) d'Etats ...possédant l'arme atomique et qui souhaitent en conserver le monopole. Pourtant , il n'est que le prolongement naturel du Traité de Non Prolifération...

Pourquoi, l'an passé - en décembre si ma mémoire est bonne - les Etats-Unis ont-ils renoncé à appuyer la conférence qui aurait dû se tenir en janvier 2013 à Helsinki? J'en comprends les raisons sans les approuver. La situation en Syrie apparaissait davantage comme un prétexte pour éviter de mettre en porte-à-faux tel ou tel Etat...

 La position de Mme Ashton est - dans la perspective de la conférence d'examen du TNP en 2015 - juste et sage . A souhaiter que l'Union puisse convaincre les américains que la création d'une Z.E.A.N. va dans le bon sens et permette de "damer le pion" à ceux qui imaginent qu'un équilibre nucléaire au Moyen-Orient serait facteur de paix ou bien à ceux qui considèrent qu'il est légitime que tel Etat détienne 150 ou 200 têtes nucléaires .

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(1) La rumeur selon laquelle les Etats-Unis envisageraient de livrer des avions ravitailleurs en vol KC-135 Stratotanker à Israël ( cf. Le  Canard Enchaîné 04/07/2013 - Claude Angeli ) est-elle un "ballon d'essai " ou bien réalité? Si tel était le cas, le risque ne serait-il pas de "faire monter les enchères " puisque l'aviation israélienne pourrait ainsi, sans aller-retours, procéder à une frappe sur les sites nucléaires iraniens ?












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EGYPTE : C'était bien une "contre-révolution"



Oui, le peuple égyptien s'est bien éveillé! Je me demandais dans mon précédent message si l'on avait affaire à un feu de paille ou à un incendie plus vigoureux. C'est apparemment la voix du peuple qui a alimenté le feu de paille pendant que les Frères musulmans tentaient d'éteindre leurs brûlures d'estomac ...

L'Armée - dans la tradition nasserienne - a pris ses responsabilités. Soutenue (et financée) par les Etats-Unis , je me demandais si l'armée aurait le courage de s'en prendre aux Frères...Ce courage, elle l'a eu . Il lui reste à assurer la transition.(1)

 A ceux qui croyaient encore (à Washington?) que les Frères musulmans seraient un rempart pour contenir les salafistes et autres djihadistes, les Égyptiens leur ont donné tort. Sans anticiper les événements en cours , ce qui se passe en Egypte en ce moment doit  faire réfléchir : rien n'est irréversible, pas même le chaos.

 Il est  vrai qu'avec Nasser les Égyptiens (leurs parents et grands parents) avaient connu une république laïque où la charia ne venait pas imposer et s'imposer. Nostalgie de cette époque? Je ne sais. En tout cas, volonté de ne pas se laisser abattre une fois que les Frères aient abattu leurs vrais cartes.

Leçon à tirer : l'islamisme radical n'est pas une vague qui - inéluctablement - est appelée à déferler dans le moyen-orient , le Maghreb et en Afrique "noire". C'est un triple coup de semonce:

- aux Etats qui soutiennent les islamistes (Qatar pour les Frères, Arabie Saoudite pour les salafistes...)
- aux Etats qui estiment que les Frères musulmans sont un rempart contre le djihad
- A ceux qui ont tenté (dans le passé) d'instrumentaliser les djihadistes pour servir telle ou telle cause (ou plutôt telle ou telle politique).  

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(1) Actualisé le 8 Juillet 2013.Les salafistes (formation Al Nour) ne l'entendent pas -apparemment - de cette oreille. Vont-ils se joindre aux Frères Musulmans qu'ils critiquaient jadis ou bien faire bloc pour empêcher l'instauration d'une démocratie qu'il exècrent ? le Moyen-Orient est bien en crise : l'armée Égyptienne saura-t-elle imposer le respect des droits de l'Homme et de la Femme (comme l'armée Turque avant qu'on ne la pousse à renier l'héritage de Kemal Atatürk ) ?














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