dimanche 28 décembre 2014

Pétrole : les Etats-Unis se tirent-ils une "balle dans le pied" ?



Les Etats-Unis jouent-ils un jeu dangereux en laissant faire l'Arabie Saoudite dont l'un des buts est probablement  de "casser" la production de pétrole de schiste? Car à moins de 70 $ le baril le pétrole de schiste n'est plus rentable

Or Riyad entend apparemment faire baisser le cours du brut en deçà estimant que ses réserves de pétrole (et de dollars) lui permettent de jouer cette partie de "poker menteur". C'est ce qu'il ressort de son budget 2015 : en augmentation alors que les revenus pétroliers diminuent .

De ce fait, l'Arabie Saoudite va provoquer des "effets collatéraux " : étranglement des économies russe, vénézuélienne,et - dans une moindre mesure - des autres "pétromonarchies" du Moyen-Orient. 

Cette situation (dont en Europe on se réjouit) montre finalement la perte d'emprise américaine sur l'Arabie Saoudite. A croire que le "Pacte du Quincy" (1) est à jeter aux oubliettes.

L'on peut aussi s'étonner de la vulnérabilité de la Russie (qui va s'enfoncer dans la récession) ainsi que de celle d' autres Etats pétroliers du Golfe ou d'Amérique latine  ...

Riyad dicte sa loi...pour le plus grand bonheur des économies européennes .

A moins que ... (2)

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(1) A bord du navire Quincy un pacte fut scellé en 1944 : fourniture illimitée de pétrole aux Etats-Unis en échange du "parapluie" américain. Mais le pétrole de schiste n'était pas (technique + coût ) d'actualité.

(2) Je mentionne - sans trop y croire - une autre version que certains proposent : l'Arabie Saoudite craindrait un chamboulement majeur au Moyen-Orient . Ce serait là un avertissement lancé à Washington pour que ne soit pas cautionnée (ou voulue) une "stratégie de dominos" provoquant un redécoupage du "Grand Moyen Orient '' , paradigme jadis des néo-conservateurs américains.  

vendredi 26 décembre 2014

Eric Zemmour : un très intéressant " impressionniste "



Le livre d'Eric Zemmour , "Le suicide français" (1) n'est pas un tissu d'aigreurs et de ressentiments comme certains le prétendent. Certes, il prend ses distances avec le "politiquement correct" mais nombre de ses analyses sont justes. Néanmoins surgit un problème : mis bout à bout les coups de pinceau ne font pas forcément une toile de maître. 

Certes la société française est chamboulée : les familles se sont défaites et se reconstruisent sur des bases nouvelles , les chefs d'Etat ne sont plus des "Pères de la Nation", les politiques économiques sont hésitantes, des banlieues ont basculé dans la violence ou le désarroi et l'islam véhicule parfois des rancœurs. Oui mais... le tableau impressionniste que dépeint Eric Zemmour  est-il seulement - uniquement - français ou n'est-ce là qu'un triste condensé de l'évolution du monde occidental? ''L'Occident désorienté ''en quelque sorte ...quels que soient les écarts de taux de croissance.

De semblables réflexions pourraient être conduites dans différents Etats de l'Union et aussi aux Etats-Unis à partir d'exemples différents mais ramenant à d'identiques regrets ou remords quant aux déconstructions en cours sous nos yeux. Rien de spécifiquement français probablement quand bien même les projecteurs sont évidemment braqués  sur l'hexagone.

Cela me rappelle le livre de Samuel Huntington : le "choc des civilisations". L'analyse semble judicieuse mais elle n'est finalement qu'un prisme au travers duquel on tente d'appréhender une réalité que l'on ne peut décrypter avec une seule grille .

Les "petites touches" du livre d'Eric Zemmour sont certainement exactes à un moment donné mais leur extrapolation est hasardeuse. Pour autant, ce livre n'est pas un pamphlet : il faut absolument le lire mais pondérer les déductions hâtives que l'on peut en tirer . A défaut, évidemment , on risque de sombrer dans une mélancolie moralisatrice et passéiste... qui n'a pas sa place en cette période de "fêtes".

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(1) Editions Albin Michel

samedi 20 décembre 2014

Cuba : Un nouvel équilibre USA/ Russie



 Je ne peux s'empêcher de mettre en parallèle (si paradoxal que ce soit) Cuba et la Crimée ou l'est de l'Ukraine : Cuba - enjeu jadis d'une "guerre froide "- va repasser dans la zone d'influence des Etats-Unis. La reprise des relations diplomatiques va susciter investissements nord-américains, flux migratoires et ...fin des utopies révolutionnaires .

Cuba , repliée sur elle-même depuis les années 60, n'espère plus rien d'un "modèle communiste". A cet égard les prédictions de Francis Fukuyama (cf. "la Fin de l'histoire et le Dernier Homme") se révèlent exactes : le communisme était bien un rêve . J'imagine - s'il était encore en vie - la réaction de Chavez et celle maintenant , probablement plus modérée, de Lula da Silva. 

Si l'on tente ce paradoxal parallèle entre Cuba et la Crimée / Ukraine de l'Est quelque chose saute aux yeux :

1- La zone d'influence nord américaine s'étend dans les Caraïbes sans coup férir : Les Cubains des années 1960 ne font plus recette ou bien ils se prélassent à Miami. Les Cubains de 2014 veulent naturellement leur part du "gâteau" et le morceau de liberté qui va avec.

2 - Par contre en Crimée / Est de l'Ukraine on est dans le rapport de force : la Russie tente de pousser ses pions avec des chars . 

Le Président Obama semble renouer avec la vision de Théodore Roosevelt et celle de Monroe...La Russie , quant à elle , tente de retrouver l'URSS de Khrouchtchev ...ou des Tsars. Mais en a-t-elle les moyens? 

Un nouvel équilibre est en cours : qu'en pense le Président Xi Jinping?  

mardi 16 décembre 2014

Europe : la "valse hésitation"



En cette période d'avant Noël l'Europe se cherche : sa "crèche" est un moins scintillante et elle semble encore attendre les "Rois Mages". Les peuples ne savent plus vraiment à quels saints se vouer. 

Certes, ils conviennent qu'il faut des réformes , certes ils admettent que les Etats sont trop endettés et que des économies doivent être faites. Cela, ils l'admettent . Tout comme ils savent que la retraite à 60 ans est une utopie... de même pour les 35 heures.

Ce - par contre- qu'ils ne comprennent pas c'est que les mesures d'austérité ou de rigueur ( baisse de salaires ou bien ponctions fiscales) ne portent toujours pas leurs fruits...au bout de plusieurs années d'efforts. 

L'Union manquerait-elle de porte-voix ? Les peuples,lassés d'attendre, risquent de se tourner vers les populismes extrêmes (de gauche ou de droite qu'importe). 

Au fait, qui parle au nom de l'Europe ? Les Français sont pour la plupart attachés à l'Union et veulent demeurer dans la zone euro. Mais certains se disent : "A quoi bon"puisque nous n'en percevons pas les dividendes...

Il est bien temps que la voix de l'Europe se fasse entendre .  Au moment où les civilisations (ou les espaces) semblent s'affronter , où les djihadistes s'affichent et massacrent des enfants, il est temps de réaffirmer nos valeurs (au-delà de nos valeurs en portefeuille...). Si tant est que nous y croyions encore.

Mais - pour ce faire - il faut que nous en terminions avec cette recherche sans fin d'une solution : rigueur, austérité...ou prudent équilibre entre politique de l'offre et de la demande ? La valse hésitante déroute danseurs et musiciens.

Si le F.M.I. estime que les politiques de rigueur ont brisé les espoirs de reprise rapide pourquoi ne l'a-t-il pas dit avant? Où sont les "experts" ? A Washington ... A New-York ? A Bruxelles ... ou à Francfort ? Et parlent-ils le même langage?

lundi 15 décembre 2014

Démarchages abusifs : Que de " tuiles " !



Les personnes âgées sont une "cible" pour certains "artisans" peu scrupuleux : une dame de mes connaissances (âgée de 82 ans) a été l'objet de pressions d'un soi-disant "artisan" qui a tenté de lui arracher une acceptation de devis pour remplacer des tuiles endommagées : coût 4000 euros. J'imagine que cela devait correspondre à la réfection de la totalité de la toiture!

Cette amie a finalement fait venir un "vrai artisan" qui a remplacé pour une modique somme les quelques tuiles ébréchées  : la toiture n'était nullement à remplacer.

 Entre temps cette personne âgée a reçu 5 mails du "vrai-faux artisan" faisant pression - photos à l'appui - pour qu'elle accepte le devis de 4000 euros . Jeannette s'en est bien gardée. Mais combien de personnes âgées et seules ont le réflexe de faire "expertiser" ce que des pseudo - experts affirment, une main sur le cœur et l'autre sur le portefeuille? 

De la même manière des sociétés n'hésitent pas à relancer par téléphone ou en se présentant directement aux domiciles à propos de soi-disant vérifications de l'état de charpentes : tous les prétextes sont bons et des personnes âgées succombent à la crainte de l'arrivée fantasmée d'une armée de termites ou de capricornes. 

A bon entendeur..

samedi 13 décembre 2014

France : le courage des réformes ...



La  loi "Macron" est un signal . Le ministre de l'Economie a choisi son camp : celui des réformes (simplification des formalités pour les entreprises, desserrement des freins des "professions réglementées" , assouplissement des autorisations d'ouverture des commerces le dimanche etc...).

 Certains disent qu'il s'agit de "réformettes". Ce n'est pas mon avis : M. Macron s'est taillé à la serpe un sentier dans le maquis des socialistes "orthodoxes" ( "orthodoxes" comme les communistes jadis qui conservaient leur foi en Staline en dépit des goulags...).

 Si l'on ne peut user de la fiscalité (il n'y a plus d'espace) comme "arme de service" pour rétablir les équilibres budgétaires et réduire l'endettement, une vraie diminution des dépenses de l'Etat et des Collectivités locales reste possible ...si l'on en a le courage.

Les Français ne supporteraient probablement pas la "potion amère" que s'est infligée l'Espagne. Mais là-bas l'espoir renaît (à côté du désespoir de certains qui sont restés sur le bord du chemin). C'est un choix . Un moyen terme était-il possible ?

Ici, en revanche on regarde passer la caravane des mauvaises nouvelles : dégradation par une agence de notation et auto-flagellation (le livre "le suicide Français" de M. Eric Zemmour est révélateur de cet état d'esprit). 

Le gouvernement donne parfois l'impression de ménager "la chèvre et le chou"...Cela relève-t-il d'une sage prudence? Je n'en suis pas si sûr.

mardi 9 décembre 2014

ESPAGNE : Un modèle pour le "Sud" ?


Un vent d'optimisme souffle en Espagne...tout au moins chez les économistes et les "politiques''. La Télévision espagnole ( Antena 3 ) indique aujourd'hui que les prévisions de croissance pour 2015 sont maintenant d'environ 2% . C'est-à-dire que l'Espagne va à nouveau créer des emplois et revenir (mais quand?) à la situation d'avant 2007 lorsque le taux de chômage était inférieur à 9%, faisant mieux que la France.

Les signes de reprise , en effet, se multiplient : augmentation des exportations, marché de l'immobilier qui retrouve une nouvelle respiration etc...

La ministre de l'Equipement qui s'exprimait cet après midi indiquait que - pour la première fois depuis la crise - il n'y aurait pas de "coupes sombres" dans le budget de l'Etat pour 2015. Elle disait que l'Espagne était en passe de devenir l'un des meilleurs élèves de l' Union européenne.

Soit . Mais - en parallèle - un parti gagne du terrain . Il s'intitule "Podémos'' (Nous Pouvons ) et il se veut prendre la relève du mouvement des "indignés". C'est un parti qui progresse à grands pas .

 Je me demande finalement si la reprise de l'économie espagnole ne va pas se faire sur un si moyen/long terme que les demandeurs d'emploi (24%) redoutent de ne pas en voir l'horizon. 

Il reste que le gouvernement espagnol demeure "droit dans ses bottes'' et se réjouit des clignotants qui du rouge passent à l'orange. Mais l'orange précède-t-elle vraiment la couleur verte ? Certains veulent des preuves et ne se satisfont pas des clignotants . Sont-ils sincères ces clignotants ou bien est-ce seulement un clin d’œil ...en attendant les beaux jours ?

dimanche 7 décembre 2014

Crèches : beaucoup de bruit pour rien



Le tintamarre autour des crèches de Noël dans les villes et villages de France me semble relever d'une évidente hypocrisie. En quoi est-ce une atteinte au principe de laïcité que de célébrer ainsi Noël ? 

Cela me rappelle - dans une école de la banlieue parisienne - la pression exercée par des élèves (et certains de leurs parents) pour que le sapin de Noël qui trônait dans le préau soit enlevé sous le prétexte qu'il s'agissait d'un signe religieux ostentatoire. 

Devra-t-on bientôt supprimer les clochers de nos églises (propriétés des municipalités) sous le prétexte qu'ils sont ostentatoires? Ou bien le coq gaulois qui tourne avec le vent ?

 Dans notre société de plus en plus permissive (certains diront "évoluée') où les tabous disparaissent les uns après les autres pourquoi se fixer de nouvelles barrières ? En l'occurrence pourquoi accabler tel ou tel élu - de quelque parti qu'il soit, peu m'importe  -  parce qu'il veut renouer avec une tradition même si elle n'est probablement pas millénaire? 

Exige-t-on de ceux qui regardent les personnages (bien stéréotypés) d'une crèche qu'ils se convertissent à la religion catholique? 

Hypocrisie que cela. Je parierai que les "coupeurs de tête" se réjouissent de notre hiver. Peut-être, d'ailleurs, somme nous - dans notre civilisation - en hibernation. Qui sait?

samedi 6 décembre 2014

Déflation : évitons les gros maux



Il ne se passe pas 24 heures sans que les médias, les économistes etc... n'évoquent le risque de déflation dans l'Union européenne. Au point que le mot devient désormais "un gros mot". 

La B.C.E. va -t-elle bouger ? Il semble bien que le plan de 300 milliards d'euros que la Commission évoque aille dans ce sens. Mais je m'interroge : le Premier ministre japonais, M. Shinzo ABE, se mord probablement les doigts en ce moment d'avoir mis en oeuvre les "abenomics" sans réforme de structure suffisante : la politique monétaire ambitieuse lancée il y a 2 ans n' a pas suffi à sortir  le Japon de l'ornière . Le pays est - selon nos critères - entré en récession après 2 trimestres de croissance négative. 

L'exemple japonais plaide en faveur de réformes de structure, l'injection de liquidités n'étant pas la panacée. Une meilleure "fluidité" (mot quelque peu barbare) du marché du travail est sûrement indispensable : c'est ce que pensent les hommes (et les femmes) politiques responsables de quelque bord qu' ils soient. C'est certainement ce que pense M. Macron...si on l'autorise à penser.

 La Commission européenne et la B.C.E. se garderont, j'imagine, de suivre à la lettre l'exemple japonais (auquel bien des économistes croyaient). Il est vrai qu'avec un taux de chômage inférieur à 4 % le Japon  redoute moins que nous que le ciel ne lui " tombe sur la tête".

dimanche 30 novembre 2014

Juppé - Le Maire : Feu de paille ou bien "ticket" d'avenir ?



C'est à peu près d'une même voix que les médias admettent que le retour en scène de M. Sarkozy est quelque peu raté : Bruno Le Maire avec près de 30 % des voix lors des récentes élections à la présidence de l' UMP est à l'évidence "l'étoile montante" de son parti politique. 

Tout comme Alain Juppé , Bruno Le Maire semble avoir le sens de l'Etat et le courage de réformer . Leur désintéressement a fait mouche auprès des Français ainsi que le révèlent les enquêtes d'opinion.

Pendant ce temps le Président fait de son mieux mais il n'est pas gâté  en ce moment par son étoile alors même que la situation de l' Union européenne exige une réponse rapide et ferme : Les difficultés du Japon (désormais en récession) montrent qu'il ne suffit pas d'un plan de relance et d'une injection de liquidités (1) si ce plan ne s'accompagne pas  de réformes en profondeur. 

C'est en dehors de toute démagogie et de " bénéfice " personnel que ces politiques doivent être menées. Voilà pourquoi il semble qu'un "ticket " Juppé/Le Maire  ne soit pas a priori un non-sens.

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(1) cf. l'article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2202 du 27 Novembre 2014


samedi 29 novembre 2014

Nucléaire / TNP : que nous prépare 2015 ?



L'absence - pour l'heure - d'accord sur le nucléaire iranien ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. 
2015 sera marqué par la conférence d'examen du Traité de non-prolifération et par d'éventuelles nouvelles avancées : 

1- Un accord avec l'Iran ( à conditions que l'aggravation des sanctions économiques ne désespère pas totalement Téhéran et ne le déstabilise ) est inéluctable : l'Iran doit être réintroduit sur la scène internationale en contrepartie de la disparition de toute ombre relative à un "volet militaire nucléaire".

2- On peut s'étonner que les Etats-Unis ne reprennent pas la proposition du Président Obama de 2009 (discours de Prague) suggérant une "banque" mondiale du combustible nucléaire à des fins civiles. Le pétrole de schiste aurait-il relégué au second plan cette perspective ? La seule probablement qui évite une prolifération nucléaire non maîtrisée (1)

3- La création de Zones Exemptes d'Armes Nucléaires (ZEAN) a également disparu de la ligne d'horizon...La Russie - qui soutenait l'idée d'une conférence à Helsinki (2) - ne dit plus mot depuis qu'elle tente de faire bouger les lignes en Europe centrale . 

Faut-il admettre que la quasi fin de mandat présidentiel aux Etats-Unis ait pour effet de geler toute initiative?
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(1) La proposition du Président OBAMA de 2009 est pourtant reprise dans le document présenté lors du Comité préparatoire à la Conférence de 2015 (NPT/CONF.2015/PC.II/WP.43).Genève Avril/Mai 2013.

(2) L'Assemblée Générale des Nations Unies avait souhaité - en 2010 - que se tienne à Helsinki une conférence en vue de la création d'une ZEAN au Moyen-Orient (comme il en existe une en Amérique latine par exemple : Traité de Tlatelolco)

mercredi 26 novembre 2014

La SNCF et la " chienlit"



Je ne suis pas a priori un passager difficile et râleur mais ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse me "fend le cœur " (comme disait Raimu) et plus encore : Voilà que des conducteurs de trains exercent soudain leur "droit de retrait" . Dans le train où je suis installé un micro retentit : "on attend le conducteur qui n'est pas encore arrivé". Les minutes passent. Nouveau message " ce train est supprimé et un bus va être mis en place".

 Que nenni ! Pas de bus pour ma destination. Je tente d'attraper le train suivant : le panneau lumineux clignote "train supprimé''. L'heure passe. Finalement il est demandé aux voyageurs de prendre un autre train en précisant qu'à mi-parcours un bus prendra le relais. Mais la mésaventure (certes légère) aurait pu s'arrêter là.

Que nenni ! La SNCF n'avait pas intégré le paramètre " nombre de voyageurs" . Résultat : le bus commandé n'a pas suffi . Il a fallu attendre encore 1 heure qu'un second bus vienne enfin recueillir les passagers à la dérive haranguant leur téléphone portable . Ils se demandent encore quelle comète a bien pu tomber puisque rien n'a été communiqué expliquant ces cafouillages multiples.

 Mes voisins ont finalement avalé la couleuvre, habitués qu'ils doivent être aux retards et aux silences. Un voyageur alsacien avec lequel j'ai fait connaissance n'en revenait pas. " C'est cela la France..." a-t-il soupiré  avec le recul  d'un fier Alsacien...

En effet , c'est cela . Mais c'est aussi le robot Philae dont le  programme - heureusement - n'a pas été confié à une "Société Nationale".

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NB- La chienlit - depuis que de Gaulle l'utilisa en 1968 - est passée dans le langage (presque) courant.

lundi 24 novembre 2014

Ouverture des commerces le Dimanche ?



Ma réponse est évidemment oui si tant est que les salariés soient - vraiment - volontaires. Rien n'est plus triste qu'une ville déserte le dimanche lorsque les rideaux sont baissés .

 J 'évoque deux villes de taille à peu près équivalente que je connais : dans l'une - considérée comme touristique et bénéficiant à ce titre d'une dérogation - il y a foule dans les rues et les commerçants que j'ai côtoyés s'en réjouissent; dans l'autre - pourtant classée au Patrimoine mondial par l'UNESCO - les chats du dimanche sont plus nombreux que les passants .

 Les touristes chinois (ou japonais et autres...) s'interrogent : la France vit-elle le dimanche ?

 On répondra que le dimanche est "sacré " : la religion, la famille...(ou la belote et le pastis). Mais peut-on comparer la France des 35 heures et des 5 semaines de congés à la situation d'il y a quelques dizaines d'années où l'on travaillait encore le samedi matin ?

 La France réglemente (nous sommes probablement un des pays qui réglemente le plus) et nos espaces de liberté se réduisent d'autant . La conséquence : la morosité, la frilosité , le manque d'initiative... 

Dieu - qui selon le dicton allemand - était si heureux en France a-t-il toujours la même opinion ? 

Pierre Perret avec bon sens voulait "ouvrir la cage aux oiseaux" : chiche !

samedi 22 novembre 2014

IRAN / Nucléaire : à 48 H d'un probable accord ?



A 48 heures de l'échéance du 24 Novembre je n'imagine pas un échec des négociations. Il s'agit évidemment d'obtenir les garanties nécessaires afin que l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales nucléaires électriques : c'est ce qu'autorise le T. N.P. (tout au moins pour les pays signataires). Même l'Inde non signataire du TNP est en coopération dans ce domaine avec le Japon. 

Mais le Moyen-Orient est un puzzle et une poudrière : il faut donc veiller à ce qu'il n'existe aucune possibilité de détournement du combustible (ni l'UHE à 20 % pour la recherche médicale ou les sous-marins, ni le plutonium que pourrait produire l'unité d'Arak). D'où l'importance de la signature ( ou plutôt de sa confirmation ) du protocole additionnel au TNP (contrôle accru de l'A.I.E. A). 

Si - comme on peut le penser ou vivement le souhaiter - l'Iran donne des gages de sa sincérité (et de sa fiabilité) un accord interviendra. Ce serait alors un succès pour les Etats-Unis, pour l'Union européenne ...et pour l'Iran dont la moitié de la population pâtit des sanctions économiques. 

Un dernier round est en route mais tout le monde espère qu'il ne s'agit plus - désormais - d'une partie de '' poker menteur "  , celle  que souhaitent certains lobbies enchaînés. 

lundi 17 novembre 2014

Société : "grève "... des grèves ?



C'est une question que l'on peut en ce moment se poser : notre société est-elle à même de "faire la grève ...de la grève''?

 Paradoxe probablement dans nos démocraties occidentales où la grève est un acquis social majeur. Mais que penser d'une société où des grèves auraient lieu quasiment toutes les semaines ? : Air France, SNCF, fonctionnaires, pharmaciens, cliniques etc... On dirait assurément que quelque chose "ne tourne pas rond" dans notre vieille France. 

Certes, les grèves sont des thermomètres et reflètent des mécontentements catégoriels. Reflètent-elles  pour autant l'état de notre société ou bien ne sont-elles que l'amalgame de mécontentements ?

 Qu'en conclure ?

Une déprime passagère, l'hiver venant ou bien un mal plus profond lié à la crise économique qui nous "scotche" encore...mais dont nous pourrions quand même sortir...en 2016 (lorsque - selon les conjoncturistes qui lisent dans les astres - notre PIB franchira le cap des 1,5 % de croissance) ?

vendredi 14 novembre 2014

Russie : la partie d'échec



Moscou tente donc d'intimider l'Occident et pousse ses pions en Ukraine. Des missiles seraient positionnés. J'ai le sentiment que la Russie joue avec le feu quand bien même on ne prendrait pas à la lettre les propos de Gorbatchev pressentant une  nouvelle "guerre froide''. 

Certes, Vladimir Poutine donne l'impression d'assurer ses arrières comme s'il préparait une initiative (présence médiatisée au sommet de l' APEC, contrat  gazier avec la Chine, réactivation de l'Organisation de Coopération de Shanghai et gesticulation au large du G 20...).

Certains disent que les Etats-Unis ont , de leur côté, trop poussé leurs pions en Europe centrale. Mais que je sache il n'est pas question que l'Ukraine intègre l'OTAN.

 Donc pour quelle raison M. Poutine s'agite-t-il ainsi ? Est-ce pour donner corps au nouveau mythe de la "Grande Russie" au moment où le ''proche étranger" veut voler de ses propres ailes ? Est-ce parce qu'aucun champ d'expansion n'existe en Asie qui devient le pré-carré de la Chine (avant que le relais ne soit pris dans 20 ou 30 ans par l'Inde ? ).

Difficile d'apporter une réponse. Le constat est que M. Poutine - en dépit de son calme désormais légendaire - s'agite. 

Ne serait-ce pas aussi un moyen pour camoufler d'éventuels problèmes intérieurs ?

dimanche 9 novembre 2014

EUROPE : OUI, sans aucun détour !



25 ans après la chute du mur de Berlin, je trouve aberrant que certains - les partis populistes et  démagogues - s'interrogent encore sur le bien fondé et le devenir de l'Union européenne. 

Evidemment la situation économique n'est pas des plus brillantes et l'on campe souvent sur des positions quelque peu raides quant aux instruments d'une nécessaire relance. L'Allemagne tient à conserver son modèle "plus libéral" et nous sommes , en France, arc-boutés sur le nôtre , plus protecteur et qui nous "biberonne". 

Au-delà de ces querelles bien conjoncturelles, l'Union est un succès qui nous a apporté la paix et - à défaut d'une politique totalement commune - au moins une réflexion commune.

Nous, Français, sommes pessimistes et nous nous effrayons du coin qu'entend enfoncer la Russie en Europe centrale, nous craignons les djihadistes de retour, le réchauffement de la planète, et - par dessus tout nous nous effrayons en observant la courbe du chômage dont le thermomètre ( à la différence du climat) ne se réchauffe pas. Mais nous rejetons - en même temps - les réformes (dont les absurdes 35 heures). Sur ce point (en dépit des commentaires réservés) le Président a eu raison dans sa récente intervention de souligner notre fâcheuse tendance au masochisme. 

Quoi qu'il en soit, l'Europe est là, le "moteur" franco-allemand n'est pas aussi poussif que certains prétendent. Berlin et Paris sont l'attelage qui compte. 

25 ans après je partage - avec beaucoup d'Allemands et de nombreux Français - la fierté d'être Européen.

mardi 4 novembre 2014

Popularité / impopularité...



Les chefs d'Etat un peu partout à travers le monde traversent une passe difficile : les opinions s'affirment, s'éveillent, se révèlent. Elections ou manifestations :  les sociétés modernes contestent et cette expression est l'un des marqueurs des démocraties.

 A moins qu'il n'y ait manipulation des opinions (ce qui n'est pas à exclure parfois)  ces '' éveils '' ne sont pas à craindre ...sauf pour les chefs d'Etat qui ,rivés à leur siège,font peu de cas des Constitutions de leur pays.

Dans nos démocraties les élections sont heureusement là : elles permettent le changement en douceur. Elles sont pourtant marquées par la  popularité ou l'impopularité des dirigeants et donc se trouvent souvent dépendantes de ses modes de communication . Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en sont un exemple : en dépit d'une sortie de crise réussie le Président ne ferait plus consensus et sa popularité serait en baisse .

 En France - et dans un contexte différent - les popularités s'effritent mais les élections de mi-mandat n'existent pas sauf à extrapoler à partir d'élections cantonales ou régionales . Mais les enjeux sont différents et l'expression de l'opinion publique est biaisée. J'en déduis que De Gaulle avait raison d'utiliser le référendum  pour s'assurer de sa ''popularité'' et donc de sa marge de manœuvre . Ces temps sont-ils révolus et la politique doit-elle vivre au rythme des sondages? 

jeudi 30 octobre 2014

IRAN : en marge du droit ?



Les exécutions se multiplient en Iran : on pend "à tour de bras ". Le 25 octobre une jeune femme de 26 ans a été pendue pour avoir tué - apparemment en se défendant -  un agresseur qui l'avait violée (1) La "communauté internationale" s'en est émue ...en vain.

 J'imagine que cette exécution fait suite à un jugement et est conforme au droit iranien mais est-ce conforme au Droit qui prévaut dans les démocraties?

 Notre monde est bien complexe : pour les uns une vie est essentielle, pour les autres elle compte bien peu.

Certains diront qu' à l'époque révolutionnaire en France les têtes tombaient après des simulacres de jugement mais c'était il y a plus de 220 ans ...

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(1) Le Monde.fr du 25/10/2014 avec A.F.P

samedi 25 octobre 2014

MALRAUX :Un personnage hors du temps ...



Pour beaucoup Malraux est un Aventurier (avec une majuscule) ,un homme politique, un écrivain. Mais combien se doutent que Malraux avait aussi une vision quasi mystique du Temps et de l'existence ?

Car au-delà de la prouesse de l'écriture dense, classique et baroque à la fois, il y a le "chercheur" Malraux . Est-ce pour cela qu'il a mis ses pas dans ceux du Général de Gaulle ou qu'il commanda l'escadrille "France" lors de la guerre d'Espagne?

C'est en parcourant les "Antimémoires" que je tombe par hasard sur la phrase suivante (page 39):

'' Le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la matière et des astres ;c'est que, dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant.''

C'est là une vision que ne renierait pas le Dalaï Lama !


jeudi 23 octobre 2014

Iran / nucléaire : la dernière ligne droite ?



On sait que le 24 Novembre 2014 constitue une date butoir pour les négociations en cours entre l'Iran et le groupe des 5 +1 . L'enjeu est de taille : écarter le "fantasme nucléaire" qui - comme en Europe au temps de la "guerre froide" - prévaut au Moyen-Orient et , par là , rassurer Israël .

 Ensuite permettre à l'Iran de rejoindre tête haute le "concert des Nations" qui ont leur mot à dire dans les affaires du monde. 

Mais des lobbies ont pour objectif d'empêcher tout accord qui - selon certains - serait la "pire des choses". Vraiment ?

 La tache sera donc rude pour éviter qu'un accord d'ici un mois ne se trouve vide de substance et donc de sens . Tout comme les accords d'Oslo qui n'ont pas permis qu'une paix durable s'instaure entre Israël et Palestine.

 Pourtant ce serait une issue heureuse que d'en arriver à un accord avec l'Iran : il serait gage de sécurité et de meilleure stabilité pour le Moyen-Orient. Le Président Obama sera-t-il influencé et dans quel sens par les prochaines élections de mi-mandat ? 

vendredi 17 octobre 2014

Zone Euro : renforcer l'intégration



Les turbulences de ces derniers jours autour des perspectives de croissance vont dans le même sens en émettant le même signal : il est urgent de renforcer l'intégration des 18 pays de la zone euro

Au-delà de l'Union monétaire, une Union économique et fiscale paraît indispensable. Cela suppose notamment une identique volonté de réduire les déficits . 

Autrement dit une vraie gouvernance est indispensable portant - au-delà des aspects monétaires- une coordination des politiques économiques autour de projets définis en commun.

 Le risque est évidemment celui d'avoir une Europe "à deux vitesses" mais il ne s'agirait pas d'opposer le Nord au Sud (il suffit de regarder ce qu'a fait l'Espagne)

Les partis "populistes" seront bien sûr hostiles à une intégration plus poussée. Mais je ne vois guère - à terme car cela peut prendre plusieurs années - que cette solution pour rendre crédible une Union (la zone euro = 320 M d'habitants) allant au-delà d'une zone de libre-échange. L'avenir (le nôtre et celui de nos enfants) en dépend très probablement . 

jeudi 16 octobre 2014

L 'Economie "déboussolée"



L'on se demande quels sont les progrès accomplis depuis 1 siècle tant les retournements de conjoncture sont nombreux alors même que les instances nationales et internationales chargées de prévoir , de réagir, d'assainir n'ont jamais été aussi nombreuses. 

Si tant est qu'ils puissent réagir, ces organismes (F.M.I, Banques centrales etc...) ne le font que longtemps après. 

Après 7 ans de "crise économico-financière " voilà que le FMI annonce  un ralentissement mondial alors que dans le même temps les Etats-Unis ont une croissance supérieure à 3% tout comme la Grande-Bretagne et que l'Espagne à force de réformes sort de la crise et recommence à créer des emplois.

 Comment interpréter la conjonction de bonnes et de mauvaises nouvelles ? Sauf à imaginer un comportement schizophrénique des marchés.

 L'Union européenne et la zone euro seraient-elles devenues muettes ? La schizophrénie serait-elle devenue maladie contagieuse.? 

Où sont et que font les "instances de régulation" sauf à considérer qu'elles n'ont finalement jamais existé depuis la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers

Comme dans un banal roman policier on est tenté de s'interroger " à qui profite ..." ?

lundi 13 octobre 2014

F.M.I : prévisions ou prédictions ?



En l'espace de deux mois et demi (20 juillet / 7 octobre) les prévisions du F.M.I. sont très sensiblement revues : si la Grande-Bretagne, les Etats-Unis franchissent (prévisions 2014) la barre des 3 % , en revanche l'Allemagne est abaissée de 0,5 points, la France, de 0,4 points et l'Italie de 0,5 points (avec une croissance négative : - 0,2). Par contre l'Espagne est confortée dans ses prévisions : 1,3 % au lieu de 1,2%. (1)

Ces chiffres (qui sortent d'ordinateurs que l'on ne saurait mettre en cause) paraissent quelque peu erratiques : certes, la situation politique mondiale ne s'est guère améliorée depuis Aout mais faut-il imputer le manque de dynamisme (selon le F.M.I.) aux "coupeurs de tête "? Ou bien au virus Ebola?

On appréhende mal l'incidence de ces prévisions qui - il faut le reconnaître - ne sont pas des prédictions car les prédictions ne sont pas révisées tous les deux mois.

Je remarque cependant que l'Espagne qui a suivi à la lettre (quasiment) les orientations de la Commission redresse hardiment la tête avec un taux de croissance trois fois supérieur à la France. Pour 2015, le taux d'augmentation du PIB sera (ou serait selon le langage FMI) le double du taux de croissance de la France (2% au lieu de 1% pour la France). Il en est de même pour la Grande-Bretagne dont le taux de croissance dépasse 3%. 

En revanche la France - réticente aux réformes structurelles - patine tout comme l'Italie qui envisageait , il me semble, un vigoureux plan de relance.

Il y a quelques semaines je me demandais s'il existait des alternatives aux politiques de rigueur et aux ambitieuses réformes structurelles . Je m'aperçois en m'appuyant sur les exemples espagnols et anglais que tel n'est pas le cas. Le Premier ministre , Manuel VALLS , l'a compris ainsi que son ministre de l'économie, Emmanuel MACRON. Mais tous deux portent une croix et le chemin est encore long.

Le F.M.I  n'est finalement que le reflet d'une situation puisque ses prévisions ne valent pas prédictions. Prêter attention à ces statistiques est probablement important, mais plus important est de croire - et soutenir- ceux qui à gauche comme à droite n'essayent pas de faire prendre des "vessies pour des lanternes" et encouragent les chefs d'entreprises . Car ce sont eux qui recrutent, produisent et exportent.

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(1) Le Point (en ligne) du 7 octobre 2014. Voir notamment les diagrammes.


dimanche 12 octobre 2014

Djihadisme : la Turquie spectatrice ?



Ainsi, la ville de Kobané à quelques encablures de la frontière Turque est sur le point de tomber . Les Kurdes se défendent avec acharnement (1) mais leur armement n'est pas de nature à repousser les assauts du prétendu "Etat islamique". Et l'on sait que les frappes aériennes américaines n'ont qu'un impact bien relatif. 

La télévision montre - sur les hauteurs - des chars turcs immobiles. La Turquie est donc "l'arme au pied" mais ne bouge pas. Or si Kobané tombe aux mains des djihadistes ce sera tout un symbole : celui de l'échec de la "coalition" , de la résistance désespérée des Kurdes et de l'inaction - notamment au sol - des Etats de la région.

 Ankara aurait-il choisi son camp et tenterait-il ainsi récupérer à terme un Califat dont il a jadis été dépossédé ? Le Parlement Turc a pourtant donné son accord à une intervention des forces armées...mais le Président Assad a-t-il accepté? Le serpent semble se mordre la queue.

La Turquie attend-elle un mandat de l'ONU ? Mais la Turquie , membre de l'OTAN, n'a-t-elle pas rejoint la coalition approuvée par le Conseil de Sécurité ?

 L'Iran de son côté a indiqué qu'il était prêt à intervenir et l'accord du Président Syrien doit lui être acquis . 

Alors ? Sur le macabre jeu d'échec que nous percevons les pièces semblent scotchées. Certaines voient les choses de trop haut, d'autres , en bas attendent. Combien de temps?

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(1) voir Le Monde du 11 octobre 2014, article de Yves-Michel Riols

vendredi 10 octobre 2014

Juppé / Sarkozy : le " match "



Deux ans et demi avant la date fatidique c'est ce "bréviaire" qui me vient à l'esprit. Les deux hommes ont certes des qualités qui légitiment leur candidature à la Présidence de la République . Mais leur profil est bien différent .

Voilà - à tout hasard et sur la base de critères simples - ma perception :

1- Compétence : les 2 hommes sont compétents. Mais - dans des circonstances graves -  N. Sarkozy paraît cependant plus dépendre de son entourage, de ses conseillers . A. Juppé semble plus à même de prendre une décision "en son âme et conscience". Est-ce un défaut ou une qualité?

2-Confiance : A "première vue " A. Juppé inspire davantage confiance que N.Sarkozy qui sait convaincre mais souvent à l'aide de quelques "ficelles". A. Juppé parle - lui - sans fioritures et sans excès . Le ton est plus juste et dépourvu de formules incantatoires ou d'élans de prétoire.

3-Détermination : Tous deux sont des hommes déterminés. Ils peuvent cependant diverger sur l'objectif à atteindre . A. Juppé semble plutôt s'inscrire dans une recherche d'intérêt général, démarche où l'opportunité du court terme peut passer au second plan . N. Sarkozy paraît davantage chevaucher les opportunités du moment . Mais,évidemment, ces opportunités peuvent aussi servir l'intérêt général. 

4-Dynamisme : la "palme" revient à N.Sarkozy. Encore faut-il savoir si le dynamisme, essentiel pour les trapézistes, l'est tout autant pour les chefs d'Etat. Certes, A. Juppé supportera peut-être moins le décalage horaire lorsqu'il se rendra en Chine ou aux Nations Unies. Mais il existe des remontants (et A. Juppé a apporté la preuve qu'il savait "remonter").

5-Réconcilier les Français : Afin de faire barrage aux populismes et montrer aux français "en colère" qu'il y a des alternatives politiques , il faut convaincre et gagner le Centre et aussi une frange socialiste qui a de l'estime pour A. Juppé (cf. le "chapeau" qu'il a dû porter longtemps et qu'il a dû assumer). N. Sarkozy n'est pas dépourvu d'astuces mais pourrait donner l'impression de flirter au gré des sondages...et des conseillers.

6-Représentation de la France : A. Juppé a - déjà - le costume à la taille qui convient . Peut-être faudra-t-il seulement l'égayer un peu plus (sans trop).

Evidemment, ces opinions - avant de passer à table - sont personnelles et n'engagent que moi (comme l'on dit dans les romans de science-fiction)...

jeudi 9 octobre 2014

IRAN / Nucléaire: le '' mystère Parchin'' ...



Alors que les négociateurs ( Kerry, Zarif, Ashton) se rencontrent le 15 octobre à New-York, mardi dernier 7 octobre une explosion - inexpliquée - aurait eu lieu (1) sur le site militaire de Parchin à 30 km de Téhéran faisant deux victimes.Cette explosion serait passée inaperçue si le complexe militaire de Parchin ne sentait quelque peu "le souffre" : des rumeurs persistantes tentent d'accréditer que c'est sur ce site que des essais auraient été faits de détonateurs (2) à même de déclencher la réaction en chaîne sur des têtes nucléaires . D'ailleurs, l'accès de cette zone avait été - dans un passé pas si lointain - refusé aux inspecteurs de l'A.I.E.A.

La question demeure :

1/les Iraniens , en dépit de leurs affirmations, poursuivent-ils un programme nucléaire militaire (dans le contexte de déstabilisation actuel du Moyen-Orient)?

2/ Tel autre pays aurait-il intérêt à faire échouer les négociations en cours et qui doivent normalement s'achever d'ici fin novembre?

Bien malin qui peut répondre. Les 2 versions sont plausibles. La seconde tout autant que la première.

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(1) source : i24NEWS du 6 octobre 2014 

(2) les détonateurs , en ce domaine, requièrent une technologie sophistiquée et supposent par ailleurs une bonne connaissance de la métallurgie de l'uranium solide (2 sphères  que le détonateur va comprimer).

mardi 7 octobre 2014

Budget : où trouver 8 milliards d'économie ?


La Commission européenne serait en passe de rejeter le budget de la France faute de mesures d'économies suffisantes . Je ne sais si les pistes suivantes sont ou non à suivre.
 Je les indique seulement :

1- Supprimer des sous-préfectures voire les préfectures de département comme cela a été le cas en Espagne au moment de la décentralisation : plus de ''Gouverneur civil" (1) désormais dans les provinces mais seulement dans les grandes régions (les "autonomies" ).Cela ne marche d'ailleurs pas plus mal.

Si l'on supprime des sous-préfectures , il faut garder les préfectures. Si - au contraire - on garde les sous-préfectures , on peut supprimer les préfectures de département puisque les préfets de région peuvent alors s'appuyer sur les sous-préfets en poste "sur le terrain ". L'économie (fonctionnement +'immobilier ) est loin d'être négligeable.

2- Accélérer la suppression des départements et la réduction des régions. Economies à la clé importantes (cf. l'augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités )

3-Revoir le dispositif de formation professionnelle (il faut tout remettre sur la table ) et le fonctionnement (et même l'existence) de Pôle emploi . La privatisation de la structure devrait permettre et de faire des économies et de gagner des points en termes de suivi, d'accompagnement et d'insertion.

Certes , on dira que ces quelques pistes relèvent du '' il y a qu'à "naïf et présomptueux. Pourtant ces réformes ont bien été envisagées tant dans le passé que récemment . Mais c'est  sans compter sur les lobbies qui - parfois- viennent conforter les "grands principes" au nom desquels on ne peut défaire ce qui est présenté - de manière rhétorique - comme faisant partie des " acquis républicains".

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(1) Les Gouverneurs Civils , appelés "délégués du Gouvernement"  ne sont plus en place que dans les "communautés autonomes" (les Régions) depuis avril 1997. Dans les "provinces" (départements) l'Etat est représenté désormais par un "sous-délégué du Gouvernement" c'est-à-dire par l'équivalent d'un Sous- Préfet.

lundi 6 octobre 2014

France : une productivité sur mesures



Il y a - pour expliquer l'une des causes du chômage en France - une étroite corrélation entre investissements des entreprises et emploi . C'est une évidence comme il est évident qu'il y a corrélation entre investissements et taux de marge. 

De la même manière on sait quels sont les 2 paramètres principaux influant sur le taux de marge : le taux d'imposition et la productivité. Or, si le taux de productivité horaire en France est largement au-dessus de la moyenne, la productivité globale intégrant les heures travaillées est indigente.

J'en veux pour preuve ceux qui s'accordent à stigmatiser les administrations où les 35 heures sont un objectif alors que le temps travaillé est plus proche de 32 heures que de 35. 

Je me souviens - il y a 15 ans - d'un maire en avance sur son temps et qui voulait imposer les 35 heures : ce fut une levée de boucliers de la part du personnel car dans cette mairie du nord de la France les horaires étaient plus proches de 30 heures que de 35...

 Ainsi la France s'assoupit-elle...en attendant des réformes que la Rue n'ose plus demander.

dimanche 5 octobre 2014

Mer Caspienne : Axe Téhéran-Moscou?



Les médias en ont peu parlé pourtant le 24 Septembre dernier a été l'occasion d'un évènement important : le sommet d'Astrakhan (1)  réunissant les pays riverains de la mer Caspienne a vu une avancée sensible dans le sens de ce que souhaite Moscou : interdire toute base navale occidentale (américaine) en mer Caspienne

Il semble que Téhéran et Bakou aient joué, finalement, un rôle déterminant. L'Azerbaïdjan qui - jusqu'à présent - jouait "la carte" occidentale et celle de l'OTAN semble avoir "retourné sa veste.

 Il n'est plus sûr , par ailleurs , que l'Iran puisse se substituer à la Russie pour fournir du gaz à l'Europe occidentale...(utilisation de l'oléoduc B.T.C - Bakou-Tbilissi-Ceyhan compromise ? )

Le Président Poutine, bon prince, a proposé une exploitation en commun des ressources de la Caspienne.

"En commun" vraiment ?

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(1) Référence : La voix de la Russie 29 Septembre 2014 (article de M. Igor Siletski)

vendredi 3 octobre 2014

Economie : l'Europe du Sud à 2 vitesses



On oppose habituellement les pays de l 'Europe du Nord (les bons élèves) et les pays de l'Europe du Sud (mauvais élèves) . Cette distinction paraît actuellement bien simpliste : alors que l'Espagne annonce (1) une prévision de croissance de 1,3 % pour 2014 et 2 % pour 2015, la France se contente d'une croissance poussive de 0,4 % (prévision inférieure au 0,7 % de juin) pour 2014 et de prévisions de 1% pour 2015, prévisions jugées aléatoires par le Haut Conseil des Finances Publiques . 

Le constat est donc d'une Europe du Sud à 2 vitesses : des efforts faits par l'Espagne, des efforts moindres faits par la France dont le taux de chômage sera en progression tant que la croissance n'atteindra pas 1,5 % . Cela ramène au débat sur la rigueur (ne parlons pas du mot tabou d'austérité) .

Ainsi l'Espagne (dont le taux de chômage atteint cependant 25 %) retirerait maintenant (au bout de 5 ans de sacrifices) les "marrons du feu" alors que la France demeurerait encore prise dans la nasse mais avec un taux de chômage 2 fois moindre. 

Y aurait-il 2 "modèles" de sortie de crise ? le "modèle" Espagnol (du sang et des larmes ) et un "modèle " Français plus "douce France", moins rigoureux mais dont les résultats se font attendre : souffrance plus légère (en raison des calmants administrés)  mais cependant plus durable , plus longue et difficile à guérir.

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(1) Récentes déclarations de M. Mariano Rajoy, Président du Conseil Espagnol.

vendredi 26 septembre 2014

IRAN : Une " Nation indispensable"



C'est l'expression qu'employait la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright faisant référence aux Etats-Unis et à sa politique étrangère. C'est aussi l'expression qui vient à l'esprit lorsque je pense au risque de déstabilisation du Moyen-Orient et au-delà...

L'on peut certainement compter sur Téhéran non seulement pour des frappes aériennes mais aussi pour des actions au sol permettant d'éradiquer les barbares du pseudo "Etat islamique".

Il ne faut évidemment pas mêler les problèmes : ainsi il convient d'être attentif au règlement de la question nucléaire mais il faut aussi faire confiance (1)  une fois les "lignes rouges" tracées ( nombre de centrifugeuses, devenir du stock d' uranium enrichi, modalités d' alimentation du réacteur de Buscher etc...). 

L'Iran me semble disposer des moyens de neutraliser le "pseudo califat" et - à ma connaissance - il n'a pas contribué comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar à son avènement. Même si ces 2 pays s'en mordent maintenant les doigts.

La situation est suffisamment sérieuse pour que l'on ne freine pas Téhéran tout en restant vigilant sur le nucléaire : Le risque serait de "brider" l'Iran parce que certains autres Etats redouteraient qu'il devienne une vraie puissance régionale désormais intégrée dans la communauté internationale .

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(1) Confiance = vigilance . Ainsi le site Iranien IRIB du 2 Octobre 2014 salue comme une "grande victoire" les propos du site américain Atlantic pointant sur le fait que les Etats- Unis n'exigeraient plus désormais un démantèlement des centrifugeuses mais seulement une rupture des connexions entre elles  "ce qui garderait intactes les capacités d'enrichissement de l'uranium. Les iraniens ont remporté ces grandes victoires grâce à des coups de bluff successifs " indique le site Atlantic , propos repris par le site iranien IRIB

AIR FRANCE : la "pétaudière"



Je ne sais qui , finalement, "incriminer" : des pilotes sur le rythme "toujours plus" (alors qu'ils sont peut-être assis sur un filin?) la direction d'Air France sans vraie direction ? ou bien le gouvernement qui a montré qu'il avait quelque difficulté à tenir le manche ? 

En tout cas, comme une bonne partie de la presse le fait observer, cela montre bien que la France est difficilement gouvernable.

 Ce "cafouillage " est inexplicable alors même que l'opinion publique , le personnel au sol, les passagers potentiels (qui deviennent de plus en plus virtuels ) ne comprenaient pas les raisons profondes du mouvement (15 000 ou 13 000 euros par mois pour un pilote ?).

Belle leçon de démocratie qui nous est administrée alors même que les pilotes ont obtenu satisfaction.
"Toujours plus haut " : telle devrait être la devise des pilotes d'Air France.

mercredi 24 septembre 2014

L'Union européenne en retrait ...



Je m'arrête sur l'extrait suivant du livre de Robert Kagan : L'Ordre mondial américain, 2012 , (Idées du Monde/ Nouveau Monde) préfacé par Hubert Védrine :

"Depuis une dizaine d'années , l'Union européenne, si l'on met à part le fait qu'elle connaît des difficultés économiques et diminue sa force militaire , a perdu de son ascendant politique et moral sur le système international" (page 147).

Le jugement est porté sans détours et, au demeurant, il me paraît juste: finalement;à part les préoccupations économiques, le sauvetage de la "zone euro" peut-on affirmer aujourd'hui que la voix de l'Union porte de quelque manière que ce soit ?

 L'Ordre économique et les aspirations qui vont avec l'emportent (avec un succès mitigé d'ailleurs si l'on se réfère aux prévisions de croissance) sur les aspirations de nature politique . L'Europe était (est encore) un grand dessein mais il reste à la traîne : au fait, quelle vision du monde avons-nous, de quelle manière portons-nous les valeurs qui sont les nôtres ?

 Bon gré , mal gré notre référence est l'Ordre américain. Cela  traduit l’impossibilité qui est la nôtre d'apporter une "valeur ajoutée". Ce n'est pas, bien sûr, que l'Ordre américain soit à passer sous silence car il est le garant et de nos démocraties et de notre sécurité. Mais l'Union européenne n'ajoute rien. 

Et pourtant la démocratie américaine (et l'orgueil de l'exporter) n'est qu'une déclinaison de notre "Philosophie des Lumières". Mais il semble - la tâche est-elle trop lourde ? - que nous ayons décidé de "passer la main". 

M. Draghi fait un travail remarquable et M. Juncker fera sûrement (dans sa sphère) de même mais le "génie " de l'Union , impavide, se tait. 

Alors que fleurissent les nouveaux barbares , l'Union reste sur la défensive. 

La France se sent seule : entre une Amérique fière du flambeau qu'elle porte et une Russie qui n'entend plus l'horloge qui a marqué minuit, la France se cherche. Elle attend l'heure de l'Union . Longtemps ?

Irak : Non, pas de doutes quant à notre intervention



Le député Alain Marsaud ex magistrat anti-terroriste considère que l'intervention Française en Irak "est une erreur" (cf. Le Figaro.fr du 23 Septembre + AFP). Ses arguments : les américains sont responsables de la situation (c'est vrai), la France avec ses quelques avions n'a qu'une "valeur ajoutée" limitée (certes) . On, ne peut - dit-il - venir à bout du pseudo "Etat islamique" sans envoyer des troupes au sol (peut-être) et nous n'en avons ni l'intention ni les moyens. 

Les arguments de l'ex-juge Marsaud sont recevables mais une question tout de même : face à la barbarie la plus abjecte, la France - Pays des Lumières et des Droits de l'Homme - doit-elle se borner à regarder ce triste spectacle ? On me dira que Foucault, Lacan et autres Althusser sont passés par là et ont ricané en évoquant les valeurs républicaines qu'ils se faisaient forts de déconstruire.

On me dira aussi - et c'est un autre argument en faveur de l'intervention - que lors de l'affaire des missiles soviétiques à Cuba en octobre 1962,  le Général de Gaulle s'est immédiatement rangé du côté des Etats-Unis. Allions-nous tergiverser et dire, alors, que la responsabilité en incombait aux américains du fait de la tentative de débarquement à Cuba dans la "Baie des Cochons" en avril 1961?

Evidemment la situation n'est pas comparable. Pourtant...Certes les "coupeurs de tête" ont remplacé les missiles mais - dans les 2 cas - il y a une tentative de mettre le feu à nos valeurs. On pourra bien entendu faire valoir que la France est un peu seule et que l'Union devrait être aux avant-gardes.

 Mais à défaut de Défense européenne, il n'est pas ridicule d'engager le combat avec nos moyens même s'ils sont évidemment bien faibles face à l'armada que peuvent déployer les Etats-Unis. 

Certes, les américains sont responsables...certes ils ont agi peut-être en "enfants de chœur" croyant que la démocratie allait se mettre en place toutes seule.

Il n'empêche que le Président Hollande a raison, à mon sens, de montrer que la France se dresse lorsque la barbarie menace. C'est un signal. Il sera audible et - je pense- porté à notre crédit.

samedi 20 septembre 2014

Sarkozy : le retour des " hirondelles "...


 Si 55% des Français (1) considèrent que le "retour" de l'ancien président est plutôt une "mauvaise chose", il en faudra plus - j'imagine- pour stopper la  mise en scène du retour : plateaux télévisés, interview, tours de France (à vélo? ).

 Certes M.Sarkozy ne s'est pas encore déclaré candidat à la présidentielle de 2017 mais seulement candidat à la présidence de l' UMP quelque peu à la dérive. 

Quoi qu'il en soit , pour le porter jusqu'en 2017, l'ancien président doit enfourcher plus qu'un bateau ivre. Mais le bateau pourrait aussi tanguer : non seulement du fait de son équipage mais aussi d'autres navires dont les rostres pourraient ne pas l'épargner. Je pense d'abord au navire du maire de Bordeaux , Alain Juppé qui - pour l'heure - demeure le favori des Français (N. Sarkozy restant le "chouchou" des sympathisants). 

Une bataille navale se prépare donc, probablement anticipée . Au juste, M. Sarkozy est-il un coureur de fond ou un "nageur de combat "?

Les Français attendent un homme (ou une femme) ayant de l'autorité, de la simplicité, du courage, parlant juste et possédant un charisme (qui n'est pas forcément celui d'un habile bateleur sortant de sa poche une noria de pigeons...ou d'hirondelles).

 Sur ce, bon vent...à la France!

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(1) sondage réalisé le 19 Septembre 2014 par Odoxa pour iTélé, le Parisien, CQFD

mercredi 17 septembre 2014

Ukraine : les deux pieds en Europe



Certes l'Ukraine n'est pas encore entrée dans l'Union mais l'accord d'association qui vient - enfin - d'être ratifié est un signe fort. Plus qu'un signe c'est un signal pour Moscou qui pourrait tenter de "mettre sous sa coupe"(1) une part de l'Europe centrale et de façonner à sa manière les Etats du Caucase ou d'Asie centrale...comme à l'époque de l'ex-URSS. 

Mais l'URSS n'est plus et Moscou ne peut stopper l'élan démocratique qui - confusément encore - s'exprime. Les Etats d'Europe centrale ont fait leur choix : celui de l'Union et celui de l'OTAN. Au travers de ces choix c'est le choix d'un mode de gouvernance et d'un "mode de vie " qui s'exprime (sans qu'il s'agisse pour autant d'un "modèle" à l'américaine). Mais les Etats-Unis n'obligent pas (que je sache) à adopter leur cuisine...

A ceux qui s'imaginent qu'une nouvelle "guerre froide" est en gestation, je dirai que - depuis Eltsine qui jouait la carte de l'Europe et de l'Occident- ce sont probablement des militaires nostalgiques qui ont vu une menace dans l'extension de l'OTAN...à moins que ce ne soient les Etats-Unis qui aient laissé passer , en 1993, l'occasion d'associer pleinement la Russie (2). Depuis, la Russie se cherche : un "coup" en Asie (groupe de Shanghai) , un "coup" en Europe (Crimée et Donbass). Mais l'on peut douter du succès de ces quelques avancées sur l'échiquier car bien des figures ne sont plus sous son contrôle.

 La Russie reste un grand pays aux racines lointaines et - avant le communisme - porteur d'une civilisation originale (quoique peu démocratique). Elle occupe dans l'Histoire une place privilégiée, rang qui est aussi le sien maintenant au sein de la " communauté internationale''. 

Cela est clair. Comme il est clair que l'Ukraine aura sa place - toute sa place - au sein de l'Union européenne.

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(1) la Obchtchaya  Gazeta du 10 décembre 1996 écrit de manière prémonitoire : " A l'avenir, Moscou pourrait bien être confronté à un problème épineux, dû aux développements prévisibles dans l'Est de l'Ukraine. Des manifestations massives de mécontentement...accompagnées d'appels à la Russie , voire d'une demande d'annexion. Nombreux sont les Russes prêts à apporter leur soutien à cette idée."  (cité par Z. Brzezinski. infra p. 140)

(2)  Zbigniew Brzezinski : "Le grand échiquier" p.137 (Editions Bayard , collection Pluriel)

lundi 15 septembre 2014

Air France : le syndicalisme "riche"



Ainsi les pilotes d'Air France font à nouveau grève faisant fi des milliers de voyageurs cloués au sol.
Les salaires de la filiale "low coast " Transavia ne seraient pas à la hauteur : 13 000 euros par mois pour un pilote contre 15 000 euros pour les pilotes d'Air France . C'est en tout cas ce que vont retenir les Français et aussi les étrangers qui ont eu l'imprudence de choisir Air France en dépit des grèves à répétition qui affectent régulièrement cette compagnie. 

Je m'interroge : pourquoi , finalement, les patrons "du CAC 40 " ne décideraient-ils pas - eux aussi - de se mettre en grève pour ne pas payer d'impôts par exemple ou ... parce que leurs horaires hebdomadaires sont par trop contraignants ?

 Soyons sérieux : Au moment où des partis populistes gagnent du terrain en France et ailleurs l'on ne peut que s'interroger , dans nos démocraties , sur l'existence ou non d'une "ligne rouge" au-delà de laquelle la grève serait considérée comme servant des intérêts particuliers ?

 Car ce sont ainsi quelques dizaine (ou centaine) de milliers de voix qu'engrangent les partis dits "protestataires".

 Mais les pilotes de ligne n'en ont cure : 13 000 euros par mois ...Comment peut-on vivre avec - seulement -  13 000 euros par mois ? 

Les employés payés au SMIC rêvent : "c'est seulement du vol " disent-ils !

En attendant Air France perd 20 M d'euros par jour : à ce prix les pilotes grévistes sont-ils réellement irremplaçables ?

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Actualisation : Air France semble s'enliser dans la grève. La Compagnie va-t-elle disparaître des radars? Pas impossible pour "la plus mauvaise compagnie d'aviation au monde ( selon un passager étranger interviewé par France 2 au J.T. du 22/9 au soir).

dimanche 14 septembre 2014

Conférence de Paris / Irak : l' Iran à la porte ?



Apparemment les Etats-Unis , par la voix du Secrétaire d'Etat Kerry, n'estiment pas opportune la présence de l'Iran à cette conférence qui doit acter et "resserrer" les rangs de la coalition dont l'objectif est d'éradiquer le "Pseudo Etat" Islamique en raison , notamment, des atrocités commises.

Les Américains prennent la tête de cette coalition d'une quarantaine d'Etats et c'est probablement leur droit de souhaiter donner leur onction aux Etats qui seront autour de la table. 

Néanmoins la France est la puissance invitante : partage-t-elle ce point de vue ? Je l'espère car je désespérerais quelque peu s'il s'agissait d'un simple  alignement sur une position exprimée par M. Kerry. Car l'Iran , dans cette offensive contre le pseudo "Etat ", est - comme l'on a dit des Etats-Unis - la "Nation indispensable" (ou au moins l'une d'entre elles).

Sur le plan géopolitique ne serait-ce pas un pari gagné que de voir , autour d'une même table, des Etats sunnites (Egypte , Qatar, Arabie Saoudite, Turquie) et Chiites (Iran,Irak) ? Cela permettrait de démontrer que les rivalités religieuses entre sunnites et chiites passent au second plan derrière la violence déchaînée  du "Califat ". Cela aurait donné l'heureuse image d'une '' Union Sacrée.''

 Dommage que l'Iran soit ainsi relégué...derrière la porte!

mercredi 10 septembre 2014

IRAK / LIBYE : Même combat ?


Au moment où le Président OBAMA va probablement exposer les modalités d'intervention de la coalition qui aura pour objet d'extirper la tumeur du pseudo "Etat islamique"(né des fantasmes d'un califat prétendant succéder aux Omeyaddes ou aux Abbassides) on ne peut que s'interroger : tant en Irak qu'en Libye le désordre, la violence ne se sont jamais autant déchaînés qu'après les 2 interventions , celle de 2003 et celle de 2011. 

Le Droit était-il au rendez vous ? Probablement pas en 2003 et seul un " droit " accompagnait l'action menée en Libye contre un dictateur - satrape. Dans ces deux cas un combat... pour quel résultat? La boite de Pandore a été ainsi ouverte sans que l'on ait - à l'époque - anticipé les moyens de la refermer. 

Certes, il est aisé de tenter de repenser l'Histoire a posteriori et il est facile de donner des leçons . Mais on ne peut manquer de se dire - dans les deux cas - que les stratèges ont fait bien des impasses :

1-le vide créé par les Etats-Unis en Irak (épuration de l'armée notamment) a provoqué l'appel d'air djihadiste que l'on sait.

2- Tout comme le chaos indirectement provoqué a fait sombrer la Libye après les frappes de 2011 à un tel point que de nouvelles interventions sont maintenant nécessaires pour rétablir un certain ordre .

Dans les deux situations la morale vient suppléer le Droit. Mais faisons - nous notre credo d'une sorte de "destinée manifeste" qui - nous rappelant notre héritage du Siècle des Lumières - nous donnerait toute légitimité pour détruire sans , ensuite , aider à reconstruire ?

 Puissions-nous , au moment où se prépare une juste coalition, nous en souvenir et penser au jour d'Après.

lundi 8 septembre 2014

France / Front national : l'épouvantail



Le Premier ministre Manuel Valls a certainement raison de mettre en garde les Français ...et les Européens quant au danger que représente l'extrême-droite. De là à considérer - au travers d'un sondage - que le Front national est "aux portes du Pouvoir" un pas est peut-être trop vite franchi. 

Comme on le sait, les enquêtes d'opinion enregistrent les "humeurs" mais entre "humeur" et "passage à l'acte" il y a plus que la rivière Kwaï à traverser.

Nos concitoyens sont comme les spectateurs d'un match de rugby lorsque - au bout d'un quart d'heure - le ballon n'est toujours pas sorti de la mêlée. En ultime recours ils se tournent vers l'arbitre de touche imaginant qu'il trouvera l'issue.

 Mais , comme on le sait, l'arbitre de touche n'est pas l'arbitre du match : Ainsi, le Front National, même s'il peut être arbitre de touche ne remportera pas le match , celui des élections présidentielles de 2017. Je ne le crois pas et je ne l'espère pas.

 Les sondages qui font - en cette rentrée - bruisser la "classe politique" disent que les impôts (1) sont trop lourds, que le chômage ne baisse pas, que le gouvernement donne souvent le sentiment d'être en mêlée ...ouverte , qu'il pleut un peu trop en ce moment (2) sur le Président.

 De là à croire que cette humeur se traduira - dans 3 ans - par un bulletin de vote kamikaze, il y a plus qu'un pas.

 Si les prévisions de croissance pour 2015-16 se concrétisent, le chômage baissera , l'Union européenne coordonnera vraiment les politiques économiques et la Banque Centrale injectera les liquidités qui - si les investissements repartent - relanceront la demande.

 Ce ne sont pas là des certitudes mais des éléments de réflexion qui seront,pour les français, autant de garde-fous ( si...)

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(1) Le sondage IFOP a été réalisé les 3-4 Septembre (à une quinzaine de jours du paiement du solde des impôts sur le revenu).

(2) Lors de l'hommage aux résistants de l'île de Sein (qui ont rejoint C. de Gaulle en 1940

dimanche 7 septembre 2014

Etat-Nation : Quel avenir ?


Au moment où certains , en France, continuent à s'interroger sur l'avenir des Départements (ruraux ou autres) , d'autres (sur une autre planète sans doute ) se posent la question de l'avenir de l'Etat-Nation tel qu'issu du système westphalien. 

D'un côté , en effet, on observe la montée des nationalismes et des nationalités : Balkans il y a peu , Catalogne, Ecosse, Kurdistan...et d'un autre la multiplication des espaces intégrés où , progressivement, les Etats vont prendre leur place. Pour s'y fondre ? 

Quoi qu'il en soit ces nouveaux espaces se multiplient tant en Europe (Union européenne) qu'en Amérique latine (Unasur, Celac,) en Asie (Asean), en Afrique (Cedeao...). 

On peut évidemment soutenir que ces nouveaux espaces ont d'abord leur place dans le champ économique . Mais ce n'est pas tout à fait exact puisque la plupart d'entre eux ont des ambitions politiques ...et militaires. 

On peut aussi se poser la question autrement : est-ce parce que les "Grandes Puissances" (Russie, Chine...) tiennent de plus en plus un discours nationalistes qu'un mouvement brownien tend tout autour à se coaguler pour "faire poids"?

 Il est amusant, finalement, de voir que l'on s'interroge en France (quelques uns au moins)  sur l'avenir des départements pour sauver peut-être quelques sièges alors que dans le même temps un autre mouvement de fond agite notre Terre: le passage progressif (en 50 ou 100 ans ) de l'Etat-Nation étriqué vers des espaces plus larges : facteurs de solidarité ? de démocratie ? ou  simples "Clouds"?

vendredi 5 septembre 2014

D. TUSK , Président : un message clair



En ces moments de doute où le jeu d'échecs russe donne le tourni , il fallait un Président du Conseil européen exempt de doutes sur l'Union. C'est le cas puisque M. Tusk , actuellement Président du Conseil en Pologne est, assure-t-on, un europhile convaincu.

 Il est également favorable à des relations "réalistes" avec la Russie . Cela veut dire - j'imagine -  ne pas accepter que Moscou considère l'Union comme un "ventre mou" ne sachant réagir aux annexions ou tentatives d'annexion . Cela signifie aussi s'accorder sur des relations commerciales de manière pragmatique sans en faire l'objectif essentiel.

 Les relations qu'il entretient avec les Etats- Unis , dans la conjoncture actuelle, sont indispensables : car l'OTAN - il faut en convenir - ce sont les Etats-Unis.

La Pologne est géographiquement trop proche de la Russie pour fermer les yeux sans pour autant refaire l'Histoire. Mais elle sait être "en veille" ...et ne dormir que d'un oeil.

lundi 1 septembre 2014

Moyen-Orient : vers une zone dénucléarisée ?



Cela a l"air d'un "serpent de mer " depuis que la Conférence ONU d'examen du Traité de Non Prolifération avait exprimé - dès 1995 - le vœu de créer une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient.

 Les circonstances ont fait que jusqu'ici quelques bâtons se sont mis dans les roues. Mais cela me surprendrait qu'en marge de l'Assemblée Générale de l'ONU qui s'ouvre ce mois ci on n'aborde pas ce point et que l'on ne remette pas sur la table une conférence pour traiter de ce sujet (1) .

Comme on le sait, une telle conférence  était envisagée, à Helsinki en 2012 puis - au dernier moment - elle fut annulée par les Etats-Unis  pour des raisons d'opportunité ...faute de consensus.

 Pourtant en ces moments de troubles au Moyen-Orient , au moment où va commencer (elle a déjà commencé ) la deuxième étape des discussions avec l'Iran, la création d'une ZEAN au Moyen-Orient devient de plus en plus nécessaire. Non seulement pour s'assurer de la bonne application du TNP par les Etats qui l'ont signé (et par ceux qui devraient le signer) mais aussi - comme pour les armes chimiques syriennes - pour éviter la prolifération et le détournement de matière fissile .

 Je sais bien que des considérations stratégiques rendent difficile la création de cette Zone dénucléarisée. Elle avait pourtant été demandée par une majorité d'Etats lors de l'Assemblée Générale de 2013.

Faut-il renoncer "pour des considérations d'opportunité" ? La balle est, notamment, dans le camp des Etats-Unis.

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(1) Cela d'autant qu'une nouvelle Conférence de révision et d'examen du TNP aura lieu en 2015

vendredi 29 août 2014

OTAN : resserrer les rangs..


La situation en Ukraine est,en effet, suffisamment inquiétante pour que nous, Européens, resserrions les rangs dans le cadre de l'OTAN . A défaut d'avoir une vraie défense européenne il n'y a guère d'autres solutions quand bien même on nous reprocherait notre " Atlantisme''.

 De fait, il semble bien que Vladimir Poutine ait choisi son camp. Ce n'est plus (comme au temps de Gorbatchev ou de Eltsine) celui d'un partenariat avec l'Europe et avec l'OTAN. Le Président Russe a choisi de tenir en laisse son "étranger proche" et - ponctuellement - de coopérer avec Pékin .

 La Russie est en vérité une puissance qui compte mais son économie ne lui permet plus de faire cavalier seul. Par contre le rêve de la "Grande Russie" est toujours là et ce rêve peut , parfois, virer au cauchemar. 

Voilà pourquoi l'OTAN ne doit pas baisser la garde (et je me félicite que ce ne soit pas son intention). Loin de moi l'idée, la pensée même de souhaiter une quelconque confrontation. Mais je regrette que - trop tôt - les pays de l'Union aient désarmé. 

Le pacifisme est un souhait légitime. C'est - hélas - aussi un rêve : celui de Kant qui croyait en l'avènement d'une paix éternelle. Mais le sage de Konigsberg n'était (dit-on) guère sorti de sa bonne ville. 

jeudi 28 août 2014

Kurdistan irakien : urgence humanitaire



Le cri d'alarme du sénateur Bruno Retailleau (1) revenant du Kurdistan d'Irak est plus que justifié. Des milliers de personnes viennent se réfugier dans des camps à ERBIL (capitale du Kurdistan Irakien) et médecins et infirmiers sont dépassés.

 C'est ce que je lis, c'est ce que je vois à la TV, c'est ce que me disent des Kurdes vivant en France ( et en contact avec les proches de Massoud Barzani ) . 

L'urgence est évidemment d'ordre humanitaire et la suggestion du sénateur Retailleau (opération avec aval du Conseil de Sécurité de l'ONU) mérite que l'on y réponde. 

On me dit que les réfugiés qu'il s'agisse de Yézidis (2) ou autres ne demandent pas forcément à venir en occident mais veulent pouvoir se "reconstruire" sur place. Bien évidemment cela suppose que soit stoppée l'avancée des djihadistes du pseudo "Etat islamique" et que les Kurdes disposent donc de suffisamment de moyens.

A l'approche de l'hiver dans les rudes terres du Kurdistan , le "cri d'alarme" du sénateur (et d'autres...) est plus que jamais justifié.J'ose croire que ni Bruxelles (et donc Berlin), ni Washington ne se bouchent les oreilles. Paris connaît la situation et je fais confiance à mon pays . Mais la saisine du Conseil de Sécurité suppose un accord, une volonté bien au-delà des frontières de l'Union.

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(1) Le Figaro.fr du 26 Aout (article de Wladimir Garcin )
(2) Les Yézidis sont environ 700 000 (Nord de L'Irak,monts Sinjar) et victimes d'une épuration ethnique de la part des djihadistes de "l'Etat islamique".

mardi 26 août 2014

En attendant la "Reprise" : quelques pistes ...



Les économistes les plus distingués tournent en rond et Arnaud Montebourg (non sur la forme mais sur le fond) a probablement raison : les politiques de rigueur ou d'austérité n'ont jusqu'à présent pas eu d'effet sur la croissance. Cela en Europe.

Certes l'Espagne de M. Rajoy voit la "sortie du tunnel" mais avec un taux de chômage de 25 % (contre 8,5% en 2007). Ce n'est pas un succès et les Espagnols ont beaucoup souffert.

 Je me dis qu'il serait peut-être utile d'explorer une autre voie : conjuguer à la fois une politique de l'offre (au profit des entreprises) et de la demande (consommation). Quadrature du cercle ? A voir ...

Le constat est que la TVA constitue en France le principal impôt (soit environ 30 % du total des impositions) alors que l'impôt sur les sociétés n'en représente que 10 %. Serait-il donc déraisonnable d'abaisser sensiblement l'impôt sur les sociétés (qui est élevé en France et freine donc les investissements) et de le compenser par une augmentation sélective de la TVA ne frappant pas la consommation dite courante mais les produits "de luxe"?

 Cela revient à "mettre sur la table " ce que le précédent gouvernement avait envisagé avec le nom de "TVA sociale ou TVA anti-délocalisation". Il faudrait faire le calcul : mais je suis à peu près persuadé que cette augmentation sélective de la TVA compenserait la baisse de l'impôt sur les sociétés et n'affecterait pas la consommation . 

En effet, si la TVA sur les produits de luxe augmentait sensiblement, cela ne devrait avoir qu'un impact marginal sur la consommation des catégories les plus fortunées. Peut-être même cela pourrait permettre des baisses de l'IRPP sur les tranches "moyennes". Reste à voir si cette hausse sélective de la TVA est compatible ou non avec nos engagements vis à vis de l'Union. 

J'espère que oui. Car il n'est pas question de sortir de l'Union comme quelques écervelés en projettent - pour se faire peur - le fantasme.

Bien sûr ces quelques pistes ne suffiront pas si , en parallèle, il n'y a pas de réduction des dépenses (hors investissement) de l'Etat et des Collectivités. Tout comme la fin progressive de l'utopique loi sur la semaine de 35 heures.

jeudi 21 août 2014

Union européenne / croissance : critiques américaines, cerises japonaises...



Le quotidien "Les Echos " du  19 Aout (article de Jean-Philippe Louis) évoque le récent éditorial du New-York Times (17 Aout , Europe's Recurring Malaise) qui fustige les politiques d'austérité prônées par l'Union. 

Le quotidien américain estime que la croissance ne peut revenir avec la seule panoplie de mesures de rigueur et les exigences incantatoires de réduction des déficits.

 Il suggère que la Banque Centrale rachète la dette des Etats et incite les banques à être plus "offensives" dans leurs prêts aux entreprises et aux particuliers. C'est donc "un zéro pointé " qu'inflige le New-York Times à la veille d'une réunion majeure, vendredi, des "Banquiers centraux" à Jackson Hole dans le Wyoming

J'avoue y perdre un peu de mon latin : la religion communément admise était - jusqu'à présent - l'impérieuse nécessité de réduire les déficits, de faire des économies, de restreindre son "train de vie". Et voilà que les Etats-Unis (ou du moins ce quotidien "de référence") considèrent que l'Union européenne est - dans son objectif  de renouer avec la croissance - "à côté de la plaque". 

Quelle solution donc , faut-il faire comme le Japon (les Abenomics) et injecter massivement des liquidités, abaisser l’impôt sur les sociétés, définir une vraie stratégie d'investissement de niches? Le Japon semble sorti de la déflation et de la récession qui l'a accompagnée. Preuve que les sakuras sont restés en fleurs.