dimanche 28 décembre 2014

Pétrole : les Etats-Unis se tirent-ils une "balle dans le pied" ?



Les Etats-Unis jouent-ils un jeu dangereux en laissant faire l'Arabie Saoudite dont l'un des buts est probablement  de "casser" la production de pétrole de schiste? Car à moins de 70 $ le baril le pétrole de schiste n'est plus rentable

Or Riyad entend apparemment faire baisser le cours du brut en deçà estimant que ses réserves de pétrole (et de dollars) lui permettent de jouer cette partie de "poker menteur". C'est ce qu'il ressort de son budget 2015 : en augmentation alors que les revenus pétroliers diminuent .

De ce fait, l'Arabie Saoudite va provoquer des "effets collatéraux " : étranglement des économies russe, vénézuélienne,et - dans une moindre mesure - des autres "pétromonarchies" du Moyen-Orient. 

Cette situation (dont en Europe on se réjouit) montre finalement la perte d'emprise américaine sur l'Arabie Saoudite. A croire que le "Pacte du Quincy" (1) est à jeter aux oubliettes.

L'on peut aussi s'étonner de la vulnérabilité de la Russie (qui va s'enfoncer dans la récession) ainsi que de celle d' autres Etats pétroliers du Golfe ou d'Amérique latine  ...

Riyad dicte sa loi...pour le plus grand bonheur des économies européennes .

A moins que ... (2)

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(1) A bord du navire Quincy un pacte fut scellé en 1944 : fourniture illimitée de pétrole aux Etats-Unis en échange du "parapluie" américain. Mais le pétrole de schiste n'était pas (technique + coût ) d'actualité.

(2) Je mentionne - sans trop y croire - une autre version que certains proposent : l'Arabie Saoudite craindrait un chamboulement majeur au Moyen-Orient . Ce serait là un avertissement lancé à Washington pour que ne soit pas cautionnée (ou voulue) une "stratégie de dominos" provoquant un redécoupage du "Grand Moyen Orient '' , paradigme jadis des néo-conservateurs américains.  

vendredi 26 décembre 2014

Eric Zemmour : un très intéressant " impressionniste "



Le livre d'Eric Zemmour , "Le suicide français" (1) n'est pas un tissu d'aigreurs et de ressentiments comme certains le prétendent. Certes, il prend ses distances avec le "politiquement correct" mais nombre de ses analyses sont justes. Néanmoins surgit un problème : mis bout à bout les coups de pinceau ne font pas forcément une toile de maître. 

Certes la société française est chamboulée : les familles se sont défaites et se reconstruisent sur des bases nouvelles , les chefs d'Etat ne sont plus des "Pères de la Nation", les politiques économiques sont hésitantes, des banlieues ont basculé dans la violence ou le désarroi et l'islam véhicule parfois des rancœurs. Oui mais... le tableau impressionniste que dépeint Eric Zemmour  est-il seulement - uniquement - français ou n'est-ce là qu'un triste condensé de l'évolution du monde occidental? ''L'Occident désorienté ''en quelque sorte ...quels que soient les écarts de taux de croissance.

De semblables réflexions pourraient être conduites dans différents Etats de l'Union et aussi aux Etats-Unis à partir d'exemples différents mais ramenant à d'identiques regrets ou remords quant aux déconstructions en cours sous nos yeux. Rien de spécifiquement français probablement quand bien même les projecteurs sont évidemment braqués  sur l'hexagone.

Cela me rappelle le livre de Samuel Huntington : le "choc des civilisations". L'analyse semble judicieuse mais elle n'est finalement qu'un prisme au travers duquel on tente d'appréhender une réalité que l'on ne peut décrypter avec une seule grille .

Les "petites touches" du livre d'Eric Zemmour sont certainement exactes à un moment donné mais leur extrapolation est hasardeuse. Pour autant, ce livre n'est pas un pamphlet : il faut absolument le lire mais pondérer les déductions hâtives que l'on peut en tirer . A défaut, évidemment , on risque de sombrer dans une mélancolie moralisatrice et passéiste... qui n'a pas sa place en cette période de "fêtes".

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(1) Editions Albin Michel

samedi 20 décembre 2014

Cuba : Un nouvel équilibre USA/ Russie



 Je ne peux s'empêcher de mettre en parallèle (si paradoxal que ce soit) Cuba et la Crimée ou l'est de l'Ukraine : Cuba - enjeu jadis d'une "guerre froide "- va repasser dans la zone d'influence des Etats-Unis. La reprise des relations diplomatiques va susciter investissements nord-américains, flux migratoires et ...fin des utopies révolutionnaires .

Cuba , repliée sur elle-même depuis les années 60, n'espère plus rien d'un "modèle communiste". A cet égard les prédictions de Francis Fukuyama (cf. "la Fin de l'histoire et le Dernier Homme") se révèlent exactes : le communisme était bien un rêve . J'imagine - s'il était encore en vie - la réaction de Chavez et celle maintenant , probablement plus modérée, de Lula da Silva. 

Si l'on tente ce paradoxal parallèle entre Cuba et la Crimée / Ukraine de l'Est quelque chose saute aux yeux :

1- La zone d'influence nord américaine s'étend dans les Caraïbes sans coup férir : Les Cubains des années 1960 ne font plus recette ou bien ils se prélassent à Miami. Les Cubains de 2014 veulent naturellement leur part du "gâteau" et le morceau de liberté qui va avec.

2 - Par contre en Crimée / Est de l'Ukraine on est dans le rapport de force : la Russie tente de pousser ses pions avec des chars . 

Le Président Obama semble renouer avec la vision de Théodore Roosevelt et celle de Monroe...La Russie , quant à elle , tente de retrouver l'URSS de Khrouchtchev ...ou des Tsars. Mais en a-t-elle les moyens? 

Un nouvel équilibre est en cours : qu'en pense le Président Xi Jinping?  

mardi 16 décembre 2014

Europe : la "valse hésitation"



En cette période d'avant Noël l'Europe se cherche : sa "crèche" est un moins scintillante et elle semble encore attendre les "Rois Mages". Les peuples ne savent plus vraiment à quels saints se vouer. 

Certes, ils conviennent qu'il faut des réformes , certes ils admettent que les Etats sont trop endettés et que des économies doivent être faites. Cela, ils l'admettent . Tout comme ils savent que la retraite à 60 ans est une utopie... de même pour les 35 heures.

Ce - par contre- qu'ils ne comprennent pas c'est que les mesures d'austérité ou de rigueur ( baisse de salaires ou bien ponctions fiscales) ne portent toujours pas leurs fruits...au bout de plusieurs années d'efforts. 

L'Union manquerait-elle de porte-voix ? Les peuples,lassés d'attendre, risquent de se tourner vers les populismes extrêmes (de gauche ou de droite qu'importe). 

Au fait, qui parle au nom de l'Europe ? Les Français sont pour la plupart attachés à l'Union et veulent demeurer dans la zone euro. Mais certains se disent : "A quoi bon"puisque nous n'en percevons pas les dividendes...

Il est bien temps que la voix de l'Europe se fasse entendre .  Au moment où les civilisations (ou les espaces) semblent s'affronter , où les djihadistes s'affichent et massacrent des enfants, il est temps de réaffirmer nos valeurs (au-delà de nos valeurs en portefeuille...). Si tant est que nous y croyions encore.

Mais - pour ce faire - il faut que nous en terminions avec cette recherche sans fin d'une solution : rigueur, austérité...ou prudent équilibre entre politique de l'offre et de la demande ? La valse hésitante déroute danseurs et musiciens.

Si le F.M.I. estime que les politiques de rigueur ont brisé les espoirs de reprise rapide pourquoi ne l'a-t-il pas dit avant? Où sont les "experts" ? A Washington ... A New-York ? A Bruxelles ... ou à Francfort ? Et parlent-ils le même langage?

lundi 15 décembre 2014

Démarchages abusifs : Que de " tuiles " !



Les personnes âgées sont une "cible" pour certains "artisans" peu scrupuleux : une dame de mes connaissances (âgée de 82 ans) a été l'objet de pressions d'un soi-disant "artisan" qui a tenté de lui arracher une acceptation de devis pour remplacer des tuiles endommagées : coût 4000 euros. J'imagine que cela devait correspondre à la réfection de la totalité de la toiture!

Cette amie a finalement fait venir un "vrai artisan" qui a remplacé pour une modique somme les quelques tuiles ébréchées  : la toiture n'était nullement à remplacer.

 Entre temps cette personne âgée a reçu 5 mails du "vrai-faux artisan" faisant pression - photos à l'appui - pour qu'elle accepte le devis de 4000 euros . Jeannette s'en est bien gardée. Mais combien de personnes âgées et seules ont le réflexe de faire "expertiser" ce que des pseudo - experts affirment, une main sur le cœur et l'autre sur le portefeuille? 

De la même manière des sociétés n'hésitent pas à relancer par téléphone ou en se présentant directement aux domiciles à propos de soi-disant vérifications de l'état de charpentes : tous les prétextes sont bons et des personnes âgées succombent à la crainte de l'arrivée fantasmée d'une armée de termites ou de capricornes. 

A bon entendeur..

samedi 13 décembre 2014

France : le courage des réformes ...



La  loi "Macron" est un signal . Le ministre de l'Economie a choisi son camp : celui des réformes (simplification des formalités pour les entreprises, desserrement des freins des "professions réglementées" , assouplissement des autorisations d'ouverture des commerces le dimanche etc...).

 Certains disent qu'il s'agit de "réformettes". Ce n'est pas mon avis : M. Macron s'est taillé à la serpe un sentier dans le maquis des socialistes "orthodoxes" ( "orthodoxes" comme les communistes jadis qui conservaient leur foi en Staline en dépit des goulags...).

 Si l'on ne peut user de la fiscalité (il n'y a plus d'espace) comme "arme de service" pour rétablir les équilibres budgétaires et réduire l'endettement, une vraie diminution des dépenses de l'Etat et des Collectivités locales reste possible ...si l'on en a le courage.

Les Français ne supporteraient probablement pas la "potion amère" que s'est infligée l'Espagne. Mais là-bas l'espoir renaît (à côté du désespoir de certains qui sont restés sur le bord du chemin). C'est un choix . Un moyen terme était-il possible ?

Ici, en revanche on regarde passer la caravane des mauvaises nouvelles : dégradation par une agence de notation et auto-flagellation (le livre "le suicide Français" de M. Eric Zemmour est révélateur de cet état d'esprit). 

Le gouvernement donne parfois l'impression de ménager "la chèvre et le chou"...Cela relève-t-il d'une sage prudence? Je n'en suis pas si sûr.

mardi 9 décembre 2014

ESPAGNE : Un modèle pour le "Sud" ?


Un vent d'optimisme souffle en Espagne...tout au moins chez les économistes et les "politiques''. La Télévision espagnole ( Antena 3 ) indique aujourd'hui que les prévisions de croissance pour 2015 sont maintenant d'environ 2% . C'est-à-dire que l'Espagne va à nouveau créer des emplois et revenir (mais quand?) à la situation d'avant 2007 lorsque le taux de chômage était inférieur à 9%, faisant mieux que la France.

Les signes de reprise , en effet, se multiplient : augmentation des exportations, marché de l'immobilier qui retrouve une nouvelle respiration etc...

La ministre de l'Equipement qui s'exprimait cet après midi indiquait que - pour la première fois depuis la crise - il n'y aurait pas de "coupes sombres" dans le budget de l'Etat pour 2015. Elle disait que l'Espagne était en passe de devenir l'un des meilleurs élèves de l' Union européenne.

Soit . Mais - en parallèle - un parti gagne du terrain . Il s'intitule "Podémos'' (Nous Pouvons ) et il se veut prendre la relève du mouvement des "indignés". C'est un parti qui progresse à grands pas .

 Je me demande finalement si la reprise de l'économie espagnole ne va pas se faire sur un si moyen/long terme que les demandeurs d'emploi (24%) redoutent de ne pas en voir l'horizon. 

Il reste que le gouvernement espagnol demeure "droit dans ses bottes'' et se réjouit des clignotants qui du rouge passent à l'orange. Mais l'orange précède-t-elle vraiment la couleur verte ? Certains veulent des preuves et ne se satisfont pas des clignotants . Sont-ils sincères ces clignotants ou bien est-ce seulement un clin d’œil ...en attendant les beaux jours ?

dimanche 7 décembre 2014

Crèches : beaucoup de bruit pour rien



Le tintamarre autour des crèches de Noël dans les villes et villages de France me semble relever d'une évidente hypocrisie. En quoi est-ce une atteinte au principe de laïcité que de célébrer ainsi Noël ? 

Cela me rappelle - dans une école de la banlieue parisienne - la pression exercée par des élèves (et certains de leurs parents) pour que le sapin de Noël qui trônait dans le préau soit enlevé sous le prétexte qu'il s'agissait d'un signe religieux ostentatoire. 

Devra-t-on bientôt supprimer les clochers de nos églises (propriétés des municipalités) sous le prétexte qu'ils sont ostentatoires? Ou bien le coq gaulois qui tourne avec le vent ?

 Dans notre société de plus en plus permissive (certains diront "évoluée') où les tabous disparaissent les uns après les autres pourquoi se fixer de nouvelles barrières ? En l'occurrence pourquoi accabler tel ou tel élu - de quelque parti qu'il soit, peu m'importe  -  parce qu'il veut renouer avec une tradition même si elle n'est probablement pas millénaire? 

Exige-t-on de ceux qui regardent les personnages (bien stéréotypés) d'une crèche qu'ils se convertissent à la religion catholique? 

Hypocrisie que cela. Je parierai que les "coupeurs de tête" se réjouissent de notre hiver. Peut-être, d'ailleurs, somme nous - dans notre civilisation - en hibernation. Qui sait?

samedi 6 décembre 2014

Déflation : évitons les gros maux



Il ne se passe pas 24 heures sans que les médias, les économistes etc... n'évoquent le risque de déflation dans l'Union européenne. Au point que le mot devient désormais "un gros mot". 

La B.C.E. va -t-elle bouger ? Il semble bien que le plan de 300 milliards d'euros que la Commission évoque aille dans ce sens. Mais je m'interroge : le Premier ministre japonais, M. Shinzo ABE, se mord probablement les doigts en ce moment d'avoir mis en oeuvre les "abenomics" sans réforme de structure suffisante : la politique monétaire ambitieuse lancée il y a 2 ans n' a pas suffi à sortir  le Japon de l'ornière . Le pays est - selon nos critères - entré en récession après 2 trimestres de croissance négative. 

L'exemple japonais plaide en faveur de réformes de structure, l'injection de liquidités n'étant pas la panacée. Une meilleure "fluidité" (mot quelque peu barbare) du marché du travail est sûrement indispensable : c'est ce que pensent les hommes (et les femmes) politiques responsables de quelque bord qu' ils soient. C'est certainement ce que pense M. Macron...si on l'autorise à penser.

 La Commission européenne et la B.C.E. se garderont, j'imagine, de suivre à la lettre l'exemple japonais (auquel bien des économistes croyaient). Il est vrai qu'avec un taux de chômage inférieur à 4 % le Japon  redoute moins que nous que le ciel ne lui " tombe sur la tête".