vendredi 29 mai 2015

Grèce / sortie de l'Euro : risques politiques sous-évalués



A en croire les analystes économiques les marchés (et aussi peut-être la B.C.E) auraient déjà intégré une possible (sinon probable sortie de la Grèce de l'euro). Les tergiversations du nouveau gouvernement Grec et la mauvaise volonté affichée de M.Yanis Varoufakis ne seraient finalement pas "cataclysmiques" pour l'économie européenne. 

Néanmoins des commentateurs font preuve d'un peu plus de discernement : au moment où le moyen-orient est en ébullition, où nos stratèges tirent à la courte paille ou tournent en rond, est-il prudent de laisser voguer la "galère grecque" ?

Plus que sur le plan économique, le risque d'un "défaut politique" de la Grèce serait (à mon sens) lourd de conséquences. Imagine-t-on les risques que l'Europe assumerait en laissant la Grèce s'accrocher à la Russie ou bien sombrer dans une anarchique précarité ?

Par ailleurs et sans imaginer que l'Acropole devienne mosquée, ou qu'Athènes connaisse le même sort que Palmyre, ce serait peut-être offrir une  "table ouverte" au pseudo "Etat islamique".

 Certes ce n'est qu'un chapitre relevant pour l'heure de imaginaire . Mais, pour autant, faut-il tenter le diable ? Et le diable se cache peut-être derrière la dette grecque qu'Athènes - qui croit aux miracles - espère ne pas avoir à rembourser.

lundi 25 mai 2015

ESPAGNE/ELECTIONS : Embellie économique et désarroi politique


Les élections locales (municipales et régionales) d'hier 24 mai marquent un tournant : les partis politiques "traditionnels" ne font plus recette : A Madrid comme à Barcelone le parti d'extrême gauche Podemos vient troubler le jeu avec un autre parti, celui des "Citoyens".

 A différentes reprises je me suis posé la question : certes l'Espagne (avec sa rigueur) est considérée comme un des meilleurs élèves de la "classe européenne''. Certes les perspectives de croissance dépassent les 2%...Oui, mais : le chômage demeure au-delà des 23 % et celui des jeunes approche les 40 %.

A Barcelone le parti qui vient en tête est celui d'une jeune femme qui a pris la tête d'un mouvement anti-expulsions locatives, une sorte de mouvement des "indignés" qui appelle à un "changement citoyen". 

Tout cela interpelle : l'Espagne va-t-elle rejoindre la Grèce dans un "raz-le-bol" contestataire et (pour beaucoup) irrationnel ? Mais comment faire entendre raison aux familles expulsées de leur logement, aux jeunes qui tournent en rond ...en dépit d'une croissance dépassant les 2 % ?

dimanche 24 mai 2015

Les USA font barrage à une ZEAN au Moyen-Orient


Si mes informations sont bonnes le projet de créer une Zone Exempte d'Armes Nucléaires (ZEAN) au moyen-orient vient de faire long feu à l'ONU en raison d'une coalition États-Unis, Canada , Royaume-Uni.

 Ainsi une nouvelle fois sera repoussé ce qui avait été décidé en 2010 : la conférence d'Helsinki programmée en 2012 avait déjà fait long feu (en raison peut-être d'une nouvelle glaciation États-Unis /Russie peu propice à ce que l'on s'enflamme pour ce projet ).

L'occasion était pourtant là en 2015 : les négociations sur le nucléaire avec l'Iran auraient permis de s'assurer de la bonne foi de Téhéran . Mais les États-Unis, le Canada (qui vont de pair) et le Royaume -Uni  ont préféré éviter l'embarras occasionné à Tel-Aviv : il lui est difficile de renoncer à son armement nucléaire et à la dissuasion qui l'accompagne.

Au delà de ce projet de ZEAN , on ne peut manquer de s'interroger sur les stratégies déployées au Moyen-Orient par les occidentaux : la politique à courte de vue de certains (soutenir l'opposition à Assad et vouloir - d'un pied de nez - éliminer le "pseudo-État islamique") interpelle .

A moins que les tenants des fantasmatiques théories "du complot" ne considèrent que le djihadisme effervescent justifie une "réalpolitik"qui aurait -aussi - pour objet le "containment" de la Russie.

dimanche 17 mai 2015

La reine Zénobie : il faut sauver Palmyre !


Les derniers vestiges de l'intense foyer culturel que fut Palmyre au 3ème siècle vont-ils disparaître? C'est la question que doit se poser- par delà le Styx - la reine Zénobie . Elle s'émeut que l'on ne puisse endiguer les hordes sauvages .

 Elle affirme que l'empereur Aurélien aurait jadis envoyé ses légions . Elle ne comprend pas que son héritage (le nôtre aussi) disparaisse à jamais . Va-t-on décapiter les momies ...au cas où elle voudraient témoigner ?

Elle aussi à sa manière interpelle l'ONU et ses " légions". Elle demande de réagir fermement et appelle à se mettre en ordre de bataille.

 Zénobie n'imagine pas qu'on laisse faire . Elle fut au Moyen-Orient la première femme (dit-on) à se révolter contre la tyrannie. Elle exhorte à faire de même.

Mais le nouvel empereur de la Nouvelle Rome, par delà les mers , pense à autre chose : il chasse deux lièvres à la fois avec ses aériens destriers. Et il ne veut pas se compromettre en mettant pied à terre. Comme Icare il contemple  les choses de haut ignorant qu'il va bientôt se brûler les ailes.

 La France s'indigne. Mais le "mouvement des indignés" est-il pour autant en ordre de marche ? Zénobie - en son royaume - côtoie Stéphane Hessel : ils font cause commune.

jeudi 14 mai 2015

Réforme des collèges : Le "bien penser"...


Ainsi donc la réforme projetée devrait (notamment) aborder l'Histoire de France en hiérarchisant les thèmes en fonction de codes et critères moraux . Cela est peut-être "juste et bon" mais qu'en est-il de l'Histoire dont la  morale  ne s'impose pas a priori mais dont nous sommes cependant - que nous le voulions ou non - les rejetons?  

Je lis (1) que le ''Moyen âge chrétien'' serait relégué aux oubliettes alors que le "développement de l'islam dans le cadre méditerranéen " deviendrait un module obligatoire. C'est un exemple parmi d'autres que les médias rapportent . Pourquoi vouloir favoriser le second thème (certes important) au détriment du premier (tout aussi important pour nos racines) ?

 L'enseignement du latin (certes peu utile pour twitter)  rejoindrait ...les calendes grecques .

 Je m'interroge : est-on déjà dans la soumission  à un modèle ? Probablement pas (encore). Mais l'on donne l'impression de se prendre les pieds dans un  "politiquement correct" qui a un goût de guimauve.

 Mme Vallaud-Belkacem a-t-elle vraiment conscience qu'un cercle de bonnes âmes mandatées nous prépare une Histoire sans âme et sur mesure  ? Si tel est le cas, il est à souhaiter qu'elles n'aient pas perdu tout esprit .

__________

(1) cf.  Hebdomadaire Le Point n°2226 du 7 mai 2015

mardi 12 mai 2015

Front national : les "raisins de la colère "



Triste spectacle d'un parti - et d'une famille - qui se déchire. A vrai dire, les épisodes médiatisés de ces querelles sont les révélateurs d'une formation politique dénuée de crédibilité : davantage vecteur de colères et de ressentiments que porteuse d'un programme de gouvernement. 

Au-delà d'un feuilleton dans lequel les Atrides occupent l'avant scène c'est le scénario qui nous attendrait si un jour le Front national se hissait au sommet de l’État porté par une vague de frustrations et d'illusions .

En tout cas le drame qui s'est joué ces dernières semaines a l'infini mérite de faire apparaître les zones d'ombre d'un parti qui jongle avec les peurs et les désespérances.

 Plus qu'un roman cet épisode est une bonne grille de lecture pour les mois à venir.

mardi 5 mai 2015

Une O.P.A. française : "Les Républicains"



L'agitation médiatique quant au nouveau nom de l'U.M.P. a quelque chose de surréaliste : on se défend de faire une opération de marketing , on assure qu'il s'agit d'affirmer des valeurs et que toute cette opération est menée la main sur le coeur.

...A moins que certains stratèges - par delà les mots - ambitionnent de simplifier la vie politique française en espérant que face aux Républicains viennent se positionner - en ordre de bataille - des Démocrates.

Ce serait ainsi (consciemment ou pas) suggérer que le bipartisme - comme aux États-Unis - serait le bienvenu en France : deux camps écourtés de leurs extrêmes .

Au fait pourquoi pas ? Le vocable "Démocrate" est probablement tout aussi fédérateur que "Républicain" ...à condition de ne pas l'assortir d'un adjectif ou d'une préposition. 

Finalement cette O.P.A. sur un nom est peut-être  aussi une O.P.A sur un espace ...de peur qu'il ne se rétrécisse sous les coups de boutoir de populismes des deux bords.