mardi 29 décembre 2015

Déchéance nationalité : A défaut d'armure, un bouclier ?



Ainsi le monde politique s'agite , le parti socialiste se déchire ...et les Français n'y comprennent rien. Evidemment la déchéance de la nationalité - déjà prévue par les textes - n'appelait probablement pas à une modification de la constitution .Les juristes le clament ainsi que les "gardiens du Temple républicain".

Faut-il, en ces circonstances, envisager un référendum car nombreux sont ceux qui attendent de leurs gouvernants un "bouclier" quelle qu'en soit la nature : quand bien même elle ne serait que psychologique et destinée à démontrer l'implication des dirigeants.

 La déchéance de nationalité envers les terroristes djihadistes apparaît , pour certains, un "bouclier" à défaut d'être une véritable armure en ces temps troubles.

Les événements récents en Corse montrent ce qui pourrait advenir sur le continent si le sentiment de "perte de territoire" , d'abandon des valeurs et d' insécurité l'emportaient. 

Aussi ne faut-il pas analyser le projet de déchéance de nationalité sous le seul angle juridique . Il relève tout autant du politique et de la psychologie d'une nation quelque peu traumatisée et désorientée  . 

Evidemment on dira aussi : "il faut raison garder" , "méfions nous des autoritarismes " , 'l'essentiel ce sont nos libertés" etc ...etc...

Certes, mais notre pays s'interroge : que demeurerait-t-il de nos valeurs si les Français avaient le sentiment soit de vivre continuellement avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs valeurs (désormais reléguées "en portefeuille" ...) soit de n'être qu'un bouchon ballotté en eaux troubles ?

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NB - 31/12/2015 : je viens de lire l'éditorial de Franz-Olivier Giesbert (Le Point ) intitulé "La déchéance de la gauche babachou" : Bravo , tout est dit !

dimanche 20 décembre 2015

Elections : L'Espagne ingouvernable ?


Potion amère pour certains, heureux événement pour d'autres : les nouveaux partis (Podemos et Ciudadanos) mordent à belle dent sur les partis traditionnels  P.P. (droite) et P.S.O.E (socialistes) . 

Ils rendent possible un basculement politique majeur...sans majorité absolue aux Cortes.

Au moment où 97 % des bulletins sont dépouillés (1) le PP + Ciudadanos (centre droit) et le PSOE + Podemos (extrême gauche) font jeu égal ce qui ouvre la voie à toutes les hypothèses de coalition...et de combinaison.

L'affaire sera rude : le leader de Podemos , Pablo Iglesias vient d'appeler à une réforme de la Constitution espagnole.

Ainsi , en dépit de son taux de croissance (plus de 3%) l'Espagne continue à traîner son boulet :  22 % de chômage. 

Morale : ce n'est pas le  P.I.B. qui fait les élections mais - en décalage - le taux de chômage .

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(1) à 23 H , Dimanche 20 Décembre 2015

samedi 19 décembre 2015

L'Europe "chocolat"


A quelques jours de Noël il est impératif de sourire et l'une des préoccupations de l'Union concernant le chocolat prête effectivement à sourire : les taux de TVA différent selon qu'il s'agit de chocolat noir, blanc, ou bien au lait . 

Cette distinction est - j'imagine - déterminante pour des fonctionnaires européens et le débat est probablement légitime et de haute importance...

 Mais il y a plus : selon que la tablette de chocolat est vendue entière ou bien en morceaux le taux de TVA diffère. Je me pose ainsi une question : si le chocolatier - à la demande du client - brise la tablette en 2 morceaux quel taux de TVA  sera appliqué ?

Gardons le sourire et ne souscrivons pas aux récents propos pessimistes de Michel Rocard sur l'avenir de l'Europe : A ma connaissance David Cameron n'a pas fait part à l'Union (pour éviter le "Brexit") d'une quelconque revendication des britanniques concernant la TVA sur le chocolat. 

mercredi 16 décembre 2015

Arabie Saoudite : changement de cap ?



Ainsi l'Arabie Saoudite va prendre la tête d'une vaste coalition d'Etats (30 ou 40 ) majoritairement sunnites . A l'évidence le régime saoudien , après avoir pendant longtemps soutenu les mouvements salafistes djihadistes , craint de se trouver dans la position de "l'arroseur arrosé" par Daesh. 

C'est en soi une bonne nouvelle que des Etats du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique sub-saharienne envoient (ou se proposent d'envoyer) des troupes au sol pour neutraliser l'E.I.

On a cru aussi comprendre que l'Arabie Saoudite entendait donner une  image plus sereine de l''islam afin d'éviter que des "jeunes" n'ayant pas lu le Coran et l’interprétant à leur manière ne se fourvoient.  
Peut-on espérer que cet islam exemplaire ne soit pas un simple ''papier-coller" du wahhabisme dont les rejetons salafistes viennent se ressourcer auprès de l'E.I. ?

 Il faut aussi souhaiter que cette montée en puissance des Etats sunnites ne soit pas le prélude à un vaste conflit avec les chiites mettant alors au grand jour la traditionnelle rivalité entre l'Iran et l'Arabie Saoudite et remodelant l'ensemble du Moyen-Orient. 

Il est vrai que pour les Etats-Unis désormais autosuffisants en pétrole et gaz, une telle recomposition revêtirait moins d'importance... au moment où l'Asie devient,désormais, leur première préoccupation.

mardi 15 décembre 2015

Elections : des lendemains qui chantent ?


Certes on peut se réjouir de ce que l'on ait fait barrage au Front National qui - pour répondre aux interrogations et aux craintes - prône un repli sur soi se satisfaisant d' un horizon étriqué. 

Il n'empêche que ce sont presque 7 millions d'électeurs qui ont voté pour ce parti "populiste". Le "populisme" devient ainsi populaire parce que les interrogations touchent au quotidien : emploi, contrôle de l'immigration , islamisme , place de la France dans le monde, société aux codes en mouvement etc...

Il semble bien qu'il y ait convergence de 2 états qui se télescopent : d'une part une fragilité sociale (Jacques Chirac aurait parlé de "fracture sociale") liée à la crise économique qui n'en finit pas et d'autre part une crise morale typiquement française qui n'a rien à voir avec un sentiment de "déclin de l'Occident" tel que le percevait Spengler au début du 20  ème siècle. La France semble dépourvue de l'élan qui porte les américains et aussi - par exemple- les espagnols qui savent s'indigner et également relativiser.

 Il semble - au lendemain de ces élections - que nous ayons encore la tête dans le sable , heureux d'avoir évité un boulet de canon mais regrettant aussi que notre artillerie soit si légère : le Premier ministre annonce un (nouveau) plan pour l'emploi à grand renfort de formation professionnelle . Oui, mais : est-ce dû au sifflement du boulet de canon ? 

 Au-delà des "contre-feux'' allumés un petit chant d'espérance toutefois : des voix s'élèvent à droite et à gauche appelant à un discours plus unitaire, moins exclusif... La réponse à cette double crise est peut-être dans un élan retrouvé par delà les "valeurs de droite " et les "valeurs de gauche " : dans des valeurs tout court qui ne sont l'apanage d'aucun camp.

Mais ce type de discours est-il audible au moment où  les nouveaux "Napoléon (s)" se mettent déjà en ordre de bataille avec , en ligne de mire, les élections présidentielles de 2017 ?

mercredi 9 décembre 2015

Organisation de Coopération de Shanghai : conjectures ...


L'O.C.S. regroupe la Chine, la Russie ainsi que plusieurs Etats (riches en pétrole ou gaz ) d'Asie Centrale .Il est un peu passé inaperçu que l'Inde et le Pakistan avaient rejoint le groupe (1) comme membres à part entière . L'Iran est également membre en tant qu'observateur.

 La Chine, comme l' Inde, comme la Russie ont tout à craindre d’infiltrations ou d'extensions de réseaux terroriste islamistes. Le Pakistan se heurte - avec les Talibans - au  même problème.

Au moment où de "belles âmes "étonnamment naïves considèrent que la lutte contre Daesh devrait seulement relever des Etats régionaux du Moyen-Orient, je ne suis pas certain que ce soit là le sentiment de Moscou, Pékin ou Delhi. Ils savent probablement que l'E.I. grignote l'Afghanistan et que les rivalités E.I. /Al Qaïda peuvent s'exacerber aux marges de l'Inde. 

Dans ce contexte le "chacun pour soi" relève de l'ignorance ou de la "politique de l'autruche": l'Organisation de Coopération de Shanghai poursuit les mêmes objectifs  : priorité à la lutte contre le terrorisme.

Est-ce vraiment une conjecture que d'imaginer que l'O.C.S.  soit - aussi - à nos côtés ?

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(1) décision prise au sommet d'Oufa en juillet 2015 : l'Inde et le Pakistan rejoindront l'O.C.S. début 2016.

lundi 7 décembre 2015

La France désorientée (quelque peu...)



L'esquif sur lequel nous sommes va-t-il rejoindre - faute de mieux - un port "bleu marine" ? C'est toute la question au lendemain du premier tour des élections régionales . 

Bien sûr les médias et les partis s'efforcent d'expliquer , de comprendre . Le vote d'hier n' est probablement pas un vote de protestation mais un vote d'exaspération : l'emploi qui ne repart pas en raison d'une croissance molle, des "cafouillages" récents au niveau des impôts, le sentiment d'une nation fragmentée et menacée de dislocation par le communautarisme et le terrorisme non jugulé . 

Les Français , pour tout dire, ont le sentiment que l'on "tâtonne" tant en politique intérieure qu'en politique extérieure en dépit des courageuses décisions prises par le Président Hollande.

 La France a égaré sa boussole : elle cherche - désespérément - un panache auquel se rallier et une  Europe qui la conduise - enfin -  à bon port .

vendredi 4 décembre 2015

Turquie/Union européenne : une bien (trop) rapide relance


Certes on peut imaginer qu'à long terme - et si elle remplit les critères de Copenhague - la Turquie intègre un "deuxième cercle" de l'Union européenne.

Mais il n'y a pas le feu et la confirmation d'une reprise des négociations officiellement annoncée peu après que la Turquie ait abattu un avion russe interpelle (1)

Voudrait-on quelque part (à Bruxelles ou ailleurs) freiner un rapprochement France / Russie? 

Par ailleurs, au juste, que cherche M. Erdogan ? Veut-il réellement s'amarrer à l'Union ou bien a-t-il un pied en Asie (la Turquie a candidaté en 2013 à l'Organisation de Coopération de Shanghai) ?

La Turquie avait aussi fait acte de candidature auprès de l'Union eurasiatique même si - dans la conjoncture présente - cette candidature paraît incongrue.

Mais peut-être M. Erdogan a-t-il - par opportunisme - trois pieds "dans le même sabot"? 


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(1) il semble incroyable qu'un pays membre de l'OTAN abatte ainsi un avion dans ces circonstances...