mardi 26 janvier 2016

France / Europe : Terres de "mission" ?



Certains s'étonnent ou bien s'émeuvent devant la progression de l'islam et des dérives qui parfois l'accompagnent. Mais que font nos Eglises si tant est que certaines églises soient encore ouvertes ?

 Où sont "nos missionnaires" qui jadis sillonnaient la France (et bien au-delà...) ? Probablement disparus au rythme de la société de consommation et du bonheur "prêt à porter "?

 Il ne s'agit pas évidemment de porter un regard passéiste et nostalgique sur la "France d'antan" (vaste fumisterie utilisée par les supermarchés). Il ne s'agit pas - c'est encore plus évident - de cligner de l’œil aux partis populistes hors du temps . 

C'est plutôt mettre les Eglises (au sens large) devant leur responsabilité . Faut-il se plaindre parce que l'on voit des jeunes se tourner vers l'islam parce que l'islam vient à eux alors que les rares prêtres ou pasteurs sont ailleurs ?

L'Eglise - au delà des synodes et du pointillisme de la Curie - est-elle présente au quotidien ? Il est vrai qu'elle n'est pas poussée par un désir de conquête et que les monarchies pétrolières sont sur d'autres rives, toutes voiles dehors ...

La France , l'Europe sont-elles devenues , désormais, des " terres de mission" ?

Mais que sont nos missionnaires  devenus ? 

mercredi 20 janvier 2016

Union européenne : silence radio



Le silence assourdissant de Bruxelles fait mal aux oreilles et davantage au cœur  . Car en ces moments agités l' Union fait la sourde oreille : on a beau tendre les deux oreilles rien (ou à peu près) sur la situation  économique, rien de tangible en politique étrangère et rien de bien nouveau en matière de défense et de lutte contre l'E.I. 

Quand bien même on est un adepte fervent de l' Union rien ne donne envie en ce moment d'entonner l'Hymne à la joie . L'Union serait-elle devenue un simple ovni préoccupée d'abord, par la négociation d'un traité transatlantique de libre échange ? L'Union n'est-elle devenue que le joujou économique des américains?

 Certes l'on sait combien Jean Monnet et Robert Schuman portaient aussi - parallèlement à leur foi en l'Europe - la parole des Etats-Unis. Mais ne se retourneraient-ils pas dans leur tombe au constat d'une Union tombée en léthargie ? 

Nous faut-il regarder davantage vers l'Est à la recherche d'un orient nouveau ? Difficile à dire (a fortiori a prédire) . Mais le constat est qu'il manque à l'Union un chef d'orchestre...pour rendre crédible l'Hymne à la Joie.

samedi 16 janvier 2016

Islamisme : une fatwa contre les terroristes ?



Les Etats - laïques ou islamiques - sont nombreux à condamner les attentats qui sont devenus - les médias aidant - notre quotidien. Le monde entier vit ainsi au rythme de ces atrocités commises au nom d'Allah : Europe, Asie, Afrique, Amérique .

 Certes des coalitions se font (et se défont). Les frappes et les assauts s'évertuent à stopper la paranoïa terroriste . Suffiront-ils en raison  de la guerre des clans et des rivalités de factions ?

Dans ce contexte est-ce irréaliste d'imaginer que des condamnations interviennent au sein des mouvements religieux dans le monde musulman : les autorités religieuses habilitées à prononcer une fatwa ne devraient-elles pas unanimement condamner les actes terroristes ? 

S'exprimant au nom de l'islam, ces autorités ne pourraient-elles pas se prononcer sur ce que d'autres - en signant leurs actions terroristes djihadistes  - font, croient-ils, au nom - aussi - de l'islam ? 

Ce serait ainsi - par une condamnation interne au monde musulman (1) - soutenir les acteurs des coalitions armées auxquels les Etats s'associent .

Sunnites et Chiites , s'ils sont de bonne foi , devraient pouvoir se "coaliser " pour s'accorder sur de telles prises de position. Elles seraient courageuses . Est-ce trop demander ?

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(1) - Il faut cependant citer quelques condamnations courageuses : celle - en juillet 2014 - du Président de la Confrérie des Oulémas (et aussi membre des Frères Musulmans),celle du Grand Mufti d'Arabie Saoudite en Aout 2014 et la fatwa de septembre 2015 (rédigée par le chef religieux de Bombay, et signée par plusieurs imans dont celui de la principale mosquée de New-Delhi).

jeudi 14 janvier 2016

Espagne : vers un pacte anti-corruption /austérité ?


Pacte inattendu passé pour l'élection à la présidence du Parlement espagnol : grâce à l'abstention du P.P. (Partido popular, droite) et à une alliance PSOE (parti socialiste) + Ciudadanos (centre droit), c'est le socialiste Patxi Lopez qui a été élu à la présidence des Cortes. 

Mais il reste à désigner le chef du gouvernement et le roi poursuit sa ronde de consultation. 

En dépit des doléances du leader de Podemos Pablo Iglesias, c'est le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez qui se trouve en lice pour l'investiture en tant que Président du Conseil. 

Toutefois - si c'est lui qui est désigné - il pourra difficilement gouverner sans l'appui de Podemos . Or ce parti issu du mouvement des "indignés" n'apportera vraisemblablement son soutien qu'en échange d'un véritable pacte anti-austérité . 

La lutte contre la corruption - endémique en Espagne - sera également une priorité du gouvernement qu'il soit ou non dirigé par Pedro Sanchez.


mardi 12 janvier 2016

Pétrole de schiste américain : quel impact sur la stratégie "pivot" vers l'Asie ?



Les Etats-Unis,forts de leur autosuffisance pétrolière, s'apprêtaient à délaisser le Moyen-Orient pour de nouveaux horizons en Asie où les enjeux économiques et stratégiques apparaissaient les plus importants.

 Le recentrage vers l'Asie s'est notamment traduit par la signature récente de l'accord de partenariat économique transpacifique (TPP)

Mais - en raison de la stratégie de l'Arabie Saoudite  qui veut "punir" l'Iran en faisant chuter les prix - le pétrole de schiste américain n'est plus rentable désormais : le seuil de rentabilité est de l'ordre de 70 $ le baril alors même que le cours est parti en vrille pour se situer aux alentours de 35$ . 

Au-delà des quelques 800 000 emplois menacés aux Etats-Unis (sociétés de forage de pétrole de schiste, chimie etc...) on peut se demander quel impact aurait la fin de l'autosuffisance énergétique des Etats-Unis sur la stratégie de "pivot" telle que l'exprimait en 2010 Mme Clinton alors Secrétaire d'Etat. 

Faut-il s'en féliciter en imaginant un réancrage des Etats- Unis au Moyen-Orient ? Faut-il le regretter en constatant que la politique étrangère américaine va être en partie dictée par le régime saoudien ? Ou se féliciter de l'impact positif à court terme de la stratégie de Riyad qui conduit - au moins pour l'instant - à une baisse du prix des importations ?

C'est une partie de billard à plusieurs bandes où ni l'Iran, ni la Russie, ni les U.S.A ne sont gagnants.

lundi 11 janvier 2016

Union européenne : des épines dans le pied


L'année 2016 sera révélatrice de la volonté de l'Union de maintenir ou non un cap , celui de l'intégration progressive des politiques (économie, défense, affaires extérieures). L'union politique est à ce prix mais les hésitations sont nombreuses et la musique est souvent celle de l'arlésienne. 

Cette année sera probablement marquée par l’exacerbation de forces centrifuges : contestations de la Pologne, hésitations de l'Espagne, du Portugal et frilosité du Royaume - Uni. Cela sans compter les "vieux démons" : Grèce, et tentative de sécession de la Catalogne. 

Face à ce concert dissonant rien ne serait pire pour l'Union que de rester calée dans son fauteuil d'orchestre. La Commission et le Conseil seraient bien inspirés - comme l'on dit - de "fendre l'armure" en faisant mieux entendre la voix de l'Union ...afin qu'elle ne se désunisse. 

vendredi 8 janvier 2016

L'étrange Mme TAUBIRA



Nul ne doute que notre ministre de la Justice soit une femme de caractère et - comme l'on dit - une "forte femme''. Pourtant on ne peut comprendre (sauf à ne pas connaître toutes les cartes) comment la Garde des Sceaux peut, de fait, tenir tête au Président de la République et au Premier ministre en marquant publiquement sa désapprobation quant au projet de révision constitutionnelle portant sur la déchéance de nationalité française à l'égard des terroristes.

Au moment où, justement, la Garde des Sceaux met l'accent sur le fait que l'attentat d'hier dans un commissariat parisien est l'oeuvre d'un individu sans lien avec le radicalisme islamique organisé, il est surprenant que la Garde ne perçoive pas -dans le même temps - l'impérieuse nécessité de se doter d'un arsenal juridique ...et psychologique à la hauteur des menaces . 

Comment les Français (sauf à effectuer un dérapage incontrôlé vers le Front National) pourraient-ils accepter ces tergiversations de l'exécutif alors même - justement - que le terrorisme viendrait désormais "de nulle part" puisque non organisé et donc difficile à anticiper par la police ?

Raison de plus d'avoir - et de montrer-  un front uni au gouvernement." . Post du 8 janvier 2016.

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NB. Ajouté le 1er Février 2016 : Ainsi - tout en ayant "de son plein gré " quitté mercredi dernier le gouvernement - Mme Taubira n'en publie pas moins aujourd'hui un livre de "murmures" contestant la très prochaine révision constitutionnelle : un plan média déjà sur les " murs murant Paris " était en cours . Le Président s'était apparemment muré dans un silence de circonstances. 

mercredi 6 janvier 2016

Corée du Nord / nucléaire : un étonnement bien tardif



C'est l'information du jour et pourtant ce n'est pas une surprise : la Corée du Nord posséderait une bombe thermonucléaire. Cette annonce avait déjà été faite début décembre 2015 par le Président Kim-Jong-Un. Gesticulation , Provocation ?  En fait on sait depuis 10 ans que la Corée du Nord dispose d'un arsenal de bombes A (une vingtaine d'ogives nucléaire probablement).

 L'étonnement se mesure plutôt à rebours : Cet Etat était membre du Traité de non prolifération nucléaire depuis 1985...quand - en 2003 - il décida de sortir du TNP. 

Cette décision était évidemment le préalable à la réalisation d'un programme nucléaire. Pourtant, à l'époque, le Conseil de Sécurité ne sanctionna pas la sortie du TNP et l'A.I.E.A (1). demeura  dès lors sans aucun moyen de contrôle.

Une des interrogations - outre les failles du T.N.P- a trait à l'attitude de la Chine qui a très probablement aidé la Corée du Nord dans son programme nucléaire et de missiles balistiques.

 La question que l'on doit se poser maintenant concerne l'ascendant que peut avoir la Chine sur  la Corée du Nord et sa maîtrise - en tant que grande puissance régionale ( mondiale ?) - de la situation en Asie. On peut s'interroger : à l'avant-veille (2017 ) d'un Congrès du Parti communiste majeur , la Chine maîtrise - t - elle sa politique étrangère ...comme son économie ?

Quoi qu'il en soit de la Chine un point rassure : les récentes rencontres de haut niveau entre Séoul et Pyongyang . Un autre point néanmoins inquiète : les failles du Traité de non prolifération nucléaire dont ne sont pas membres au moins 4 Etats disposant de l'arme nucléaire (Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël).

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(1) Agence internationale de l'énergie atomique rattachée à l'ONU.

mardi 5 janvier 2016

Croissance 2016 ; quelle reprise ?



Les analystes saluent la bonne tenue dans la zone euro du secteur manufacturier : l'indice markit est en hausse de plus d'un point (décembre/novembre ) . Mais les hirondelles ne font pas le printemps et , en France, les investissements stagnent. 

A défaut d'un rebond des investissements il est à craindre que l'emploi ne reparte pas  : une croissance probable du PIB de 1,1 ou 1,2 % en 2016 est insuffisante pour susciter la création d'emplois. 

Certes les mesures envisagées en France (plan massif de formation) sont positives mais le défi à relever est celui de l'emploi durable . Or dans un contexte mondial incertain (situation précaire de la Chine, possible hausse du pétrole du fait des tensions exacerbées au Moyen-Orient) les chefs d'entreprise hésitent ...sauf à miser sur un marché intérieur en expansion. 

La relance (ou au moins un soutien) de la demande devra donc accompagner une relance de l'offre sauf - situation inenvisageable - à imaginer que les usines puissent tourner à vide ...pour faire plaisir (en cette année "politique") aux Pouvoirs publics...

lundi 4 janvier 2016

Iran /Arabie Saoudite : l'heure de vérité ?



Le compte à rebours semble bien avoir commencé au Moyen-Orient : la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad n'est probablement qu'un tout premier épisode et les deux Etats rivaux semblent prêts à en découdre.

On a ici suffisamment répété que la détestation entre sunnites et chiites l'emportait sur toutes autres considérations. L'exécution par Riyad du dignitaire chiite Nim al Nimr constitue probablement un point de non - retour. 

Certes l'Iran est en possession des éléments pouvant conduire à terme à la construction d'une arme nucléaire comme moyen de dissuasion. On peut - heureusement - douter de son emploi : Téhéran ne tirerait plus alors aucun bénéfice de l'accord du 14 juillet dernier qui assoit, de fait, son leadership au Moyen-Orient et se retrouverait aussitôt au ban des nations.

 Il reste à observer maintenant l'attitude de Moscou car rien ne se fera sans l'accord express ou tacite de la Russie. Un conflit conventionnel n'est pas à exclure. Daesh en tirerait-il bénéfice ou bien cela le couperait-il de toute source de financement plus ou moins occulte ?

 Il reste qu'un conflit armé entre l'Iran et l'Arabie Saoudite mettrait probablement fin à la baisse du pétrole et risquerait d'avoir un impact négatif sur la croissance occidentale ...au moment où l'on constate à nouveau des signes de défaillance de l'économie chinoise.

samedi 2 janvier 2016

Ukraine : vent d'est, vent d'ouest ...


En ce début d'année on se remémore les événements d'il y a 2 ans sur le Maïdan de KIEV :  un "vent d'ouest" a chassé un "vent d'est" jugé un peu trop froid .

 On aurait pu aujourd'hui s'attendre à de bonnes nouvelles mais les chiffres (1) que l'on découvre laissent perplexe : le PIB a diminué de moitié par rapport à 2012 (90 milliards $ contre 195 milliards en 2012) et la part de la dette dans le PIB passe de 37 % à 94 %

Assurément il faut du temps pour reconstruire une économie sinistrée (mines, sidérurgie ...) et l'accord d'association passé avec l'Union européenne favorisera les échanges mais ne permettra pas de stopper de si tôt un délabrement qui met l'Ukraine en situation de quasi faillite.

Au juste qu'en est-il  des Ukrainiens qui avaient mis leur espoir dans l'Europe et qui voient leur monnaie se déprécier en raison d'une inflation de 50 % ?

Les Ukrainiens devront accepter les mesures d'austérité que réclame le F.M.I en échange d'un prêt de 17 milliards $...Vont-ils considérer que le "vent d'ouest" venant des Etats- Unis et de l'Europe est moins chaleureux qu'espéré il y a 2 ans sur le Maïdan de Kiev ?

Dans un jeu d'échec (où russes et américains excellent) on ne sait qui est vraiment le gagnant. Souhaitons que ce soient les Ukrainiens ...

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(1)  FMI - Word Economic Outlook Database.