mercredi 24 février 2016

L'Espagne au milieu du gué ...ou du guêpier


Je ne sais si l'Espagne danse les sevillanas mais - revenant de Madrid - j'ai bien l'impression d'une danse des chefs de partis politiques voulant attraper le "pompon" de la présidence du gouvernement. 

A peine Podemos (Iglesias) sort-il du bois, voilà que Ciudadanos (Rivera) montre qu'il dispose d'armes (quelques fleurets mouchetés) et de bagages ( quelques paquets de voix aux Cortes espagnoles).

 Pendant ce temps le Président du Conseil "en fonctions " fait le gros dos sachant que le parti qui s'allierait avec Podemos éprouverait à terme les mêmes déconvenues que Maduro au Venezuela ou bien Morales en Bolivie ...sans parler de l'héritière de Lula au Brésil. Suicidaire dit-on à Madrid à propos d'une telle alliance quand bien même on a vu récemment Iglesias arborer une cravate ...rouge. 

Quel étrange pays cette Espagne si proche où la corruption est généralisée (presque autant qu'aux Philippines) au sein des partis politiques et bien au-delà . Podemos, le parti anti-corruption, est lui-même atteint . Même le chef du gouvernement actuel aurait été pris "la main dans le panier".

Certes la France n'est pas exempte mais le déchaînement actuel des médias et des juges espagnols montre qu'il y avait bien anguille sous roche : il ne se passe pas un jour sans qu'un homme (ou une femme) politique ne soit déféré devant la Justice pour corruption ou blanchiment d'argent. 

Dans ce contexte délétère les partis et leurs soutiens chantonnent "ainsi font , font les petites marionnettes" ...et l'on s'en va tout droit vers de nouvelles élections...à moins que le Roi ne donne l'onction avec du saint chrême à un leader charismatique...Serait-ce Albert Rivera , Ciudadanos "sans reproche" ?

samedi 13 février 2016

Zone euro : Zone monétaire refuge ?


Alors que la Chine s'interroge sur un éventuel changement de modèle économique, alors que le Japon est en récession (ou peu s'en faut) ainsi que la Russie,  alors que les Etats-Unis battent (il semble) leur coulpe quant à un excès de liquidités, la zone euro - elle - semble sortie de convalescence avec parfois des "remèdes de cheval " (Espagne, Portugal...).

Sans être "asiatique" la croissance devrait se situer aux alentours de 1,6 %  - 1,8 % en 2016. La zone euro pourrait de la sorte devenir une "zone refuge" sur le plan financier à l'abri de tsunamis que redoutent certains : ainsi l'Iran a souhaité que les sommes dues au titre de livraisons de pétrole (1) soient payées en euros et non en dollars . C'est un signe tout comme l'est peut-être la vente par la Chine d'une partie de son matelas d'obligations américaines .

Dans ce contexte - non pas exagérément jubilatoire mais au moins de relative sécurité - pourquoi sommes nous si frileux ? sur les marchés financiers européens les titres émis reflètent pourtant la bonne santé de nombre d'entreprises européennes et notre marché intérieur (zone euro) est de 340 millions d'habitants (500 millions dans l'Union européenne) : de quoi compenser en partie la baisse prévisible de nos exportations dans le cas d'un ralentissement dans les pays avec lesquels nous commerçons.

La Commission de Bruxelles semble pêcher par excès de timidité occupée , par ailleurs, à régler le difficile problème des migrants.  Faut-il croire qu'elle n'a pas accès aux médias nationaux pour faire un peu de pédagogie ou bien qu'elle n'ose pas changer de braquet et passer la vitesse "zone euro" ?

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(1) contrats avec l'Inde notamment (aussi pour les nouveaux contrats pétroliers : la France, l'Espagne, la Russie...)

mercredi 10 février 2016

Pétrole : qui joue " à qui perd gagne " ?



Nombreux sont ceux qui se réjouissent de la baisse du prix du pétrole : les automobilistes certes mais aussi les Etats importateurs. Cela leur vaut probablement un demi-point de croissance du PIB supplémentaire. 

Tout particulièrement en profiteront les pays où, déjà, les "moteurs sont en route" et où la reprise s'accélère (l' Espagne dépassera cette année 3,5 % de croissance). L'effet sera probablement moindre en France où la croissance 2016 ne dépassera pas les 1,3 % ou 1,4 %. L'incidence de la baisse du pétrole est donc relative si les " moteurs " de l'investissement ne sont pas allumés.

Allant au-delà de nos petites frontières certains se réjouiront que les entreprises d'extraction de pétrole de schiste soient , aux Etats-Unis, au bord de la faillite (seuil de rentabilité : 60-70 $ ...) et que cessent les atteintes environnementales.

D'autres se réjouiront de ce que le pseudo Etat-islamique en soit obligé à brader "son" pétrole à 20 $ diminuant ainsi "ses" réserves et donc sa capacité de nuire.

Mais - bien au-delà - des pays émergents se trouvent en situation d'asphyxie (ou sortent avec peine leur tête hors de l'eau : tel est le cas des pays producteurs de pétrole en Afrique (Nigéria, Angola, Algérie..). Plusieurs de ces pays (qui n'arriveront pas à boucler leur budget) seront dans l'obligation de solliciter le F.M.I. ou de laisser se creuser la fracture sociale déjà béante. Nouveaux exodes, nouveaux migrants ? Telle est aussi en Amérique Latine la situation du Venezuela, du Brésil, de l'Argentine, de la Colombie...

Tout aussi délicate est la situation de la Russie dont le PIB 2015 a diminué de plus de 3% sous le coup de la baisse du pétrole et des sanctions économiques (Ukraine). Cela ne peut que contribuer à pousser la Russie vers la Chine alors que nombreux souhaiteraient amarrer la Russie à l'Europe .

Finalement qui est responsable ? A vrai dire on ne sait sauf à prêter l'oreille aux rumeurs : celles-ci prétendent que l'Arabie Saoudite - dans d'inquiétantes convulsions - voudrait ainsi "casser le bras" des producteurs de pétrole de schiste américain. Dans le même temps cela nuirait à l'Iran (ennemi n°1 de Riyad) qui revient juste sur le marché. D'autres assurent que cela profiterait aux Etats-Unis qui - en dépit de la fin de la guerre froide - voudraient affaiblir plus encore la Russie et empêcher l'ancien malade de reprendre des forces. Dans ce scénario machiavélique (cf. L'Afghanistan des années 1980) les Etats-Unis seraient ("bouche cousue") soutenus par l'Arabie Saoudite (cf. Iran : "les amis de nos ennemis sont nos ennemis").

Quoi qu'il en soit des hypothèses évoquées (et dont certaines relèvent peut-être de déviantes théories complotistes)la lecture de la situation est aussi trouble qu'un baril de pétrole brut.

 Et cela mérite bien que l'on se pose la question : dans ce jeu là qui perd? qui gagne ?


samedi 6 février 2016

Etats-Unis / Union européenne : crise de foi



Un doute s'installe : nos relations avec les Etats-Unis semblent quelque peu se rafraîchir quand bien même les pâquerettes poussent en cet hiver printanier . Certains - outre Atlantique - considèrent que l'Union européenne serait sur le déclin, moribonde en quelque sorte car ne parvenant pas à prendre de décisions .

Nos amis américains en veulent pour preuve l'incapacité de l'Union à gérer le problème de l'immigration en provenance de Syrie ou d'Irak  . C'est un fait que nombre d'Etats de l'Union sont déstabilisés par ces flux et les difficultés engendrées : ils n'ont probablement pas le savoir-faire des Etats- Unis en matière de gestion des frontières .

Mais, en Europe, d'autres voix s'élèvent : n'est-ce pas l'intervention des Etats-Unis en Irak en 2003 qui est à l'origine du chaos actuel ? La catastrophique gestion de l'après Saddam Hussein , l'épuration de l'armée, du parti Baas n'ont-elles pas contribué à enfanter l'E.I. ?

 Cela nous le savons et il ne sert à rien de resservir une soupe devenue froide. Pour autant faut-il que nos amis américains entonnent déjà à propos de l 'Union européenne une marche devenue depuis quelques mois bien trop funèbre ?

 Dommage au moment où nombre d'Européens - en dépit de leurs critiques - n'ont pas pour autant perdu leur foi .

lundi 1 février 2016

Nicolas Sarkozy : le cheval...de retour ?


L'ancien Président tente de revenir sur la scène tout en se mettant en scène . Comme tant d'autres - qu'elles soient déclarées ou non - sa candidature est évidemment légitime et on ne saurait seulement ironiser sur le côté "bling bling"  ou " hyperactif " que l'on a tant moqué de l'ancien Président.

Au-delà des prismes psychologiques mettant en relief les habituelles pulsions ou impulsions , on ne peut qu' être étonné par l'ardeur qu'il déploie pour tenter de rejoindre l'Elysée en mai 2017 en dépit de sondages défavorables venant  doucher aussi régulièrement que pluies des tropiques.

En effet - à moins d'un improbable alignement des planètes - Nicolas Sarkozy part dans l'opinion avec un handicap personnel difficile à décliner mais bien réel . Certes il arrive que des chevaux de course partent avec des handicaps mais ils sont rarement à l'arrivée.

A en croire les sondages  et les "potins" le handicap du cheval Juppé serait bien plus léger : son âge et sa moindre turbulence (ce qui est aussi une qualité).

Le temps serait-il bientôt aux chevaux - légers ? Macron ou Le Maire par exemple . Ceux-là  piaffent ...et ils ont raison de parader!