mercredi 28 septembre 2016

Nicolas Sarkozy : rebonds ou rebondissements ?


On ne sait ce qui interpelle le plus : l'acharnement de l'ancien Président à rebondir ou celui dont font preuve de très proches conseillers éconduits  (Patrick Buisson) et tel site en ligne bien connu.

C'est que - comme aux Etats-Unis - les Français souhaitent passer au scanner ceux qui prétendent les gouverner. Nicolas Sarkozy - celui de 2016 , le nouveau - est-il à même de tenir des promesses?

 A l'évidence l'ancien Président dispose d'un flair redoutable surfant avec la plus intense conviction sur les problèmes de sécurité, d'identité qui seront - avec l'emploi - les thèmes dominants de la campagne présidentielle de l'an prochain.

Pour autant, ne se bornerait-il pas à répéter ce que nous voulons entendre? Ne serait-il qu'un capteur d'échos dont les promesses reviendraient en boomerang? On sait que M. Sarkozy excelle à enthousiasmer une salle et faire applaudir et jubiler les publics  les  plus sceptiques en sortant lapins et pigeons de ses poches.

 Mais l''équation comporte un x, un y (Alain Juppé) et une variable désormais connue : Emmanuel Macron. Au-delà de l'acharnement de (et sur) Nicolas Sarkozy, les Français soupèsent et recherchent celui qui fera le poids. Et sur les plateaux de la balance il y a en a plusieurs et aussi - comme dans l'ancienne Egypte - une plume (celle de Maât).

lundi 26 septembre 2016

OPEP/ ALGER : impacts économiques et politiques


Les décisions qui seront prises demain lors des rencontres (1) d'Alger auront un impact majeur sur de nombreux pays : si la baisse du baril depuis la mi-2014 a donné "un coup de fouet" aux économies occidentales , elle a , en revanche, plongé de nombreux Etats dans une situation de quasi faillite : en Amérique Latine et Afrique en particulier.

La Russie dont le pétrole et le gaz constituent la principale ressource s'est trouvée en récession quand bien même sa situation économique semble s'améliorer en 2016. 

Une des questions a trait probablement à l'influence de la Russie sur l'Iran : Moscou va-t-il convaincre Téhéran de ne pas débrider sa production en encourageant ainsi une baisse des prix qui affecterait les économies émergentes ? 

La réunion d'Alger verra-t-elle se dégager un consensus pour geler à leur niveau actuel les quantités mises sur le marché? L'influence de la Russie sur l'Iran (visible dans bien des domaines) se mesurera probablement à l'aune de la décision qui sera prise. Le décryptage offrira une lecture géopolitique des rapports de force.

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(1) Forum des pays producteurs de pétrole suivi d'une réunion "informelle" de l'Opep.

jeudi 22 septembre 2016

Syrie : quelle issue ?


Alors que se réunit à New-York le Groupe international de soutien à la Syrie on n'entrevoit pas encore de "sortie de crise" : il est difficile de parler de "transition politique" à Damas tant l'alternative paraît incertaine et vide de sens . 

On constate que l'Armée syrienne libre (A S L) qui paraissait constituer une force crédible d'opposition est - de fait- largement dépendante (1) du mouvement Al-Nosra (désormais dénommé Fatah-al-Sham) lequel est inféodé à Al- Qaïda et tout aussi dépendant de soutiens en provenance du Qatar ou de l'Arabie Saoudite. 

Au moment où les Etats-Unis "pivotent " vers l'Asie laissant une fenêtre à la Russie on n'imagine pas que Washington ou Moscou veuillent s’accommoder d'un probable chaos.

L'issue de ce conflit à l'origine de drames humanitaires au Moyen-Orient et déstabilisant l'Occident est forcément politique . Cela suppose un accord et un engagement déterminé des Etats-Unis et de la Russie . 

Mais toute la difficulté vient du fait que cet accord politique indispensable repose sur une improbable solution politique nationale concernant les modalités d'une transition.

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(1) fourniture de matériel militaire (notamment missiles).

mardi 20 septembre 2016

Russie : le nouveau "centre" ?



A lire les éditoriaux le monde occidental serait en perte de vitesse ne sachant si sa civilisation est en déclin ou s'interrogeant sur son identité . Tels sont les dilemmes véhiculés par les médias sur fond de menaces sécuritaires et culturelles. Peut-être l'incapacité de résilience tient-elle à la difficulté de percevoir un défi à relever?

Fréquemment on regrette une absence de cap et de volontarisme : A quelques mois ou semaines d'échéances électorales (et des promesses qui les précèdent) les populations - ici et ailleurs - semblent attendre le messie sans trop y croire.

A contrario les Russes ne doutent par de leur président et aussi de leurs racines :  Le rôle de la Russie a été majeur au Moyen-Orient et Moscou se félicite d'avoir rétabli un équilibre avec les Etats-Unis . Par ailleurs Vladimir Poutine entent bien  protéger (ou élargir) ses frontières.

Ainsi face à un Occident qui doute de lui-même, la Russie deviendrait-elle un "modèle" ? Trop tôt pour le dire , trop tôt pour le croire.

jeudi 15 septembre 2016

Union européenne : en avant !



Il est devenu à la mode de vitupérer contre l'Union et de souhaiter en finir avec les "diktats" de Bruxelles. C'est cette frilosité qui a poussé les votants du Brexit à se replier sur eux-mêmes. Mais c'est un leurre que d'imaginer que le repli sur l'hexagone serait la panacée.

 A l'heure où les blocs se reforment, on ne peut imaginer que la France seule continue à pousser son cocorico. Les penseurs économistes tels Jacques Sapir ne pansent que des plaies sans les recoudre  . 

De deux choses l'une : ou bien on construit une Europe enracinée dans des valeurs et souhaitant aller de l'avant ou bien l'on construit des remparts et l'on se terre à terre. C'est là un discours "dans le vent" qui considère que la France seule peut régler ses problèmes de sécurité et gérer une économie parfois défaillante (Alstom?). 

Le chant des sirènes c'est écouter Marine Le Pen, Dupont-Aignant (1)... et autres Mélenchon bref, les tenants du "il -n'y- à -qu'à ". 

C'est un leurre que d'imaginer que la solution est le repli sur soi. Un drapeau a besoin d'une hampe et cette hampe c'est l'Union. Puisse le Sommet de Bratislava conforter cette vision !

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(1) Un bémol s'agissant de Dupont-Aignan : cohérence dans ses propos sur l'identité ,nationale et nos valeurs républicaines mais frilosité quant à l'avenir de l'Union . Dommage .

mercredi 14 septembre 2016

Films/anglicismes : "soumission" ou manque d'imagination ?



Le français est-il devenu une langue "has been " ? C'est la question que l'on se pose en voyant le titre de récentes sorties au cinéma . Est-ce la conséquence d'un manque d'imagination ou bien le seul souci d'être dans le vent après un "after work" ?

 Notre langue s'étiole sous le coup de changements climato-linguistiques.

Au hasard de ces derniers mois :

-Blair Witch
-Free State Of  Jones
-War Dogs
-Bad Moms
-Mechanic Resurrection
-Infiltrator

Bernard Pivot : Help !

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NB- actualisation 10 octobre 2016 :

rajouter Bridget Jones Baby, Don't Breath , Deepwater, Friend Request...alors que l'on se glorifie - après le Brexit - que le Français devienne la première langue officielle de l'Union européenne . Cherchons l'erreur ...

samedi 10 septembre 2016

Terrorisme et...humanisme



Comme l'a dit le Président il n'est pas question de se départir de l'Etat de droit et de se recroqueviller . Mais cela ne doit pas être confondu avec une vision humaniste sitôt interprétée comme faiblesse.

Certes, la France , vieille démocratie, a une image à préserver et ne peut se replier sur elle même en élevant des murs. Pour autant - et sans modifier la Constitution mais en en appliquant toutes les dispositions  - nous avons les moyens de mener la guerre que tente de nous livrer l'organisation dite Etat islamique. 

Or les Français ressentent qu'ils sont désormais entrés dans une des "guerres des civilisations" que prédisait jadis Huntington. Beaucoup de nos concitoyens redoutent de perdre de leur "territoire"et de leurs repères en même temps qu'ils voient s'éloigner l'adhésion à des valeurs républicaines.

Ainsi - et au-delà de ce que dit François Hollande - le combat à mener est double : lutter contre le terrorisme et aussi affirmer nos idéaux pour nous démarquer de ceux pour qui le djihad suppose la conquête du Maghreb, voire de l'Andalousie ...et de Rome. 

Il semble nécessaire de se battre sur deux fronts : pas de modification de la Constitution mais toute la Constitution, lutte contre le djihad terroriste et celui, plus pernicieux "d'entrisme" dans notre système de valeurs tentant de déstabiliser nos démocraties.

Cela sans céder aux chants troubles des sirènes populistes.

dimanche 4 septembre 2016

1984 : si George Orwell avait dit vrai ...


En 1950 George Orwell se projetait en 1984. C'est, aujourd'hui, - en 2016 - l'espace de temps qui nous sépare de 2050. Or notre ''agenda 2050" se borne à être un prolongement des tendances actuelles (dérèglement climatique, montée en puissance de la Chine, interrogation sur un possible déclin de l'Occident; rupture dans les modes de transports et de communication...).

 Mais ce ne sont là qu'extrapolations à partit du présent...tout comme George Orwell extrapolait dans l'immédiate après guerre à partir d'un Stalinisme tout-puissant.

 Ainsi si G.Orwell avait dit vrai (ou pressenti) nous vivrions dans un monde hyper totalitaire avec un espace de liberté limité sous le regard permanent d'un Big Brother. Tel n'est pas le cas quand bien même les réseaux sociaux ne sont pas étanches.

La "morale" de ce constat est que l'Histoire est loin d'être linéaire . Le futur n'est pas - heureusement- un futur antérieur mais un aléatoire conditionnel.

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NB - George Orwell : 1984 Editions Gallimard, 1950

jeudi 1 septembre 2016

Le phénomène MACRON


Emmanuel Macron vient de démissionner du gouvernement et déjà les appareils politiques - à droite et à gauche - lancent  leurs sagaies contre un intrus qui vient brouiller les cartes .

 E. Macron aurait-il finalement si bien rebattu ces cartes écornées qu'il trouble à ce point le jeu ?

L'ex-ministre sera-t-il candidat à la présidentielle ? Peut-être. Quoi qu'il en soit il apporte quelque fraîcheur dans un débat qui paraissait un peu clos. Au moment où l'on rêve (cf. la fiction du "revenu universel") est-il vraiment ubuesque d'imaginer un avenir qui ne soit ni de droite ni de gauche ? 

E.Macron aura évidemment contre lui les caciques de tous bords mais il aura avec lui des "garants" d'un certain ordre républicain : Jean Peyrelevade, Gérard Collomb...Les chefs d'entreprise qui le soutiennent sont à eux seuls un parti, celui du risque et de l'innovation. Ce parti n'est pas , il est vrai, un appareil et les chefs d'entreprise ne sont pas élus au suffrage universel mais ils avancent et font - tout autant que les politiques - la France. 

Notre ex-ministre de l'économie peut surprendre : détermination, lucidité et hardiesse sont des qualités de chefs d'entreprise.

Sont-elles des qualités suffisantes de chef d'Etat? A voir.