samedi 29 avril 2017

"Lettre" au futur Président de la République




                   Monsieur le (futur) Président de la République,


Vous serez dans quelques jours élu Président de la République . Cela ne fait aucun doute. Il vous reviendra alors de prendre position sur différents "dossiers" ou , plutôt, de répondre à plusieurs défis en relation avec nos partenaires de l'Union : celui de la construction européenne avec un vrai gouvernement de la zone euro , celui aussi du positionnement de la France sur l'échiquier mondial : qu'il s'agisse de la neutralisation de Daesh , de la situation en Ukraine, des tensions avec la Corée du nord ou bien de médiations possibles dans le long conflit opposant Israël et la Palestine .

Evidemment il vous faudra convaincre et parler avec la raison mais aussi avec le cœur car nos concitoyens abhorrent le langage technocratique auquel ils préfèrent la langue des signes.  

Au plan Français ce sera - avec la sécurité - la croissance qu'il faudra aller chercher: non pas "avec les dents "mais avec des mesures ajustées pour relancer l'investissement dans un climat de confiance. C'est dire qu'il faudra , comme vous le souhaitez, un gouvernement d'experts mais aussi de femmes et d'hommes ayant une stature politique que leur sensibilité soit de droite (Xavier Bertrand...) ou de gauche (Jean-Yves Le Drian ...)

C'est pour cela que les Français n'ont pas voulu que le Front national tente de franchir les cataractes avec une gondole quand bien même elle aurait pour nom Dupont-Aignan que Mme Le Pen vient de prendre dans ses filets à défaut d'un plus gros poisson rouge.

Mme Marie-France Garaud a tenté, elle aussi, de donner de la voix : elle se dit parler au nom du Général de Gaulle  S'il s'agit d' un "complot" -  une nouvelle fois ourdi -  je ne doute pas que Mme Chirac, comme jadis,  le dénonce...Dans un autre registre Mme Brigitte Bardot , proche du F.N. s'exprimera  : je doute que ce soit au nom de De Gaulle à moins que ce soit pour dire qu'Emmanuel Macron ne devrait pas "vendre la peau de l'ours" sans qu'elle ait été, au préalable consultée.

Plus sérieusement et si vous me le permettez, j'ajoute un dernier mot : le 3 Mai - lors du débat - les Français feront la différence . Seulement je vous suggère de ne pas répondre aux gros sabots de Mme Le Pen avec des escarpins. La sincérité et la compétence doivent prévaloir , le dialogue et l’authenticité aussi comme devait sans doute l'affirmer devant vous Paul Ricoeur, 

                                   Je vous prie de croire , Monsieur le Président ...


vendredi 28 avril 2017

Fascisme de droite, extrémisme de gauche



Il faut appeler un chat un chat : le Front national de Mme Le Pen - derrière un sourire forcé - est un fascisme qui veut croquer "à belle dent" notre démocratie en jouant avec nos peurs (islamisme, chômage ...) et en les récupérant sans autre solution que déclamatoire.

Dans mon entourage j'ai cependant vu - rarement heureusement - quelques amis se faire piéger croyant sur parole ce que promet Mme Le Pen : un village "gaulois" derrière des palissades .

La seule différence réside dans le fait que le Front national ne possède pas de potion magique mais seulement des selfies, des vitupérations et des remugles négationnistes. Certes ce n'est pas , Dieu merci, la France des années 1930 mais peu s'en faut. Imaginer d'ailleurs un Philippot, un Collard, un Bay au gouvernement - autant de Rouletabilles - montre bien l'inanité des promesses faites. 

J'hésite pourtant à qualifier le mouvement de M. Mélenchon de "fascisme de gauche" . On se bornera à parler d'extrémisme de gauche : un banquet où les plats auraient un goût de Maduro-Chavez, de Iglesias- Podemos ou de Yanis Varoufakis. Un repas où au dessert on raserait gratis.

 En attendant M. Mélenchon rase les murs , hésitant à se hisser sur le front républicain. Mais n'est pas Gavroche qui veut...

lundi 24 avril 2017

Mondialisme / nationalisme ?


Certains prédisent la disparition des partis "anciens" (droite/gauche) et suggèrent une autre approche : mondialisme / nationalisme . La tentation - en dépassant des enjeux "vieux jeux"- est de se borner à distinguer la vision large , jeune, nouvelle d' Emmanuel Macron à contre-courant de celle vieillotte, étriquée et démagogique de Marine Le Pen .

Ainsi (en simplifiant) le clivage gauche/droite aurait disparu au profit d'un bipartisme "culturel" (mondialistes contre nationalistes). Mais :

1-Cette distinction nouvelle , intellectuellement attrayante, ne tient pas compte d'une évidence : celle du déficit ou de la dégradation d'image - pour des raisons différentes - des deux candidats "malheureux " François Fillon (droite L.R.) et Benoit Hamon (gauche P.S. ) après leur victoire inattendue aux "primaires". 

2- au-delà de l'image - et de la confiance qui va avec - le positionnement par rapport à l'idée européenne semble plus important qu'il n'y parait : Soit qu'il se concentre sur l'euro (cf. la sécurité monétaire ) soit qu'il s'inscrive dans une ambition européenne en devenir et dans une identité progressivement revendiquée. M. Macron semble incarner un espace en construction alors que Mme Le Pen s'attache plutôt à une déconstruction (retour subliminal au passé, arrêt de la construction européenne).


vendredi 21 avril 2017

Présidentielles : Le Pen dans le piège de Daesh



Moribond , Daesh poursuit son objectif : déstabiliser nos sociétés en nous dressant les uns contre les autres . Avec son discours monolithique autour de l'immigration Mme Le Pen se fait l'alliée inconsciente  des islamistes. 

L'indigence de son programme économique passe ainsi au second plan tout comme un masque tente - momentanément - de cacher un visage ingrat.

Heureusement les Français sont en majorité réfractaires au discours totalitaire du Font national : la haine - ils le perçoivent -  n'est souvent qu'une peur malhabilement dissimulée. 

Dans le combat sans merci qu'il faut évidemment mener contre l'islamisme il convient - comme une cohorte romaine - de resserrer les rangs . 


vendredi 14 avril 2017

Présidentielles : blues de campagne



A l'évidence les Français se font peur : certains voient le trotskiste  Mélenchon rejoindre , à l'Elysée, les antichambres de la Pompadour tout comme certains s'imaginent Marine Le Pen prendre les devants d'une nouvelle Croisade telle une Urbain II  peu urbaine .

Heureusement ni l'un (e) ni l'autre ne seront élus car au moment de mettre leur bulletin dans l'urne nos concitoyens se diront que le chaos n'est pas toujours salvateur

1-A voir la référence de M. Melenchon, Nicolas Maduro - héritier de Hugo Chavez - noyer le Venezuela (1) dans des rêves opiacés on se dit que la philosophie des Lumières ( revendiquée ) ne peut  aveugler à ce point : le chemin tracé depuis Voltaire est celui de la Raison. 

2-Il en sera de même pour Mme Le Pen qui tente - en vain  - de canaliser les frustrations en se claquemurant dans une yourte.

Les Français sont hardis, baroudeurs mais non pas inconscients... ou suicidaires. 

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(1)taux d'inflation du Venezuela en  2016 : 800% . Diminution du PIB de 18,6% (cf. Reuters 20/1/17)

samedi 8 avril 2017

USA : La tactique du "gendarme "



A la réflexion il n'est pas mauvais que les Etats-Unis cessent (comme jadis B. Obama) de tergiverser. La frappe "ciblée" d'hier démontre que les USA ne veulent pas s'enfermer dans leur pré-carré et n'agir qu'en fonction de paramètres commerciaux.

 Il reste maintenant à démontrer - après le "coup de pied au derrière" infligé à Assad (1) - que la mission première (2) que se confère M. Trump est bien d'éliminer Daesh .  On peut penser qu'il sera sur la même ligne que la Russie, la Chine et l'Union européenne. 

On peut s'attendre aussi à ce que les Etats-Unis ne croisent plus les bras devant les gesticulations de la Corée du Nord ; à trop prendre Pyongyang pour un asile on oublie parfois que certains peuvent enjamber les murs ...

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(1) Les Etats-Unis ont - j'imagine - acquis la preuve de la responsabilité du gouvernement syrien dans l'usage d'armes chimiques (à la différence du pseudo nucléaire irakien en 2003 et à la poudre de perlimpinpin brandie par M. Colin Powell aux Nations-Unies).

(2) M. Trump adhère sans doute (comme la plupart des Présidents américains) à la doctrine de la "destinée manifeste" des Etats-Unis 

mardi 4 avril 2017

Zone euro : dans le vert



Alors que des partis politiques extrêmes vitupèrent contre l'Union européenne et la zone euro, il n'est pas inutile de jeter un oeil sur les indices : avec un score de 56,2 l'indice manufacturier Markit PMI est révélateur de la bonne activité des entreprises (1). Il atteint ainsi son plus haut niveau depuis 6 ans .

Le taux de chômage est redescendu à 9,5 % (9,7 en France) et les prévisions de croissance pour 2017 dans la Zone euro oscillent autour de 1,8 % . Il faut aussi noter que la Grèce devrait renouer avec la croissance et l'Espagne "surfer" sur un taux supérieur à 2% après avoir dépassé 3% en 2016.

Comment croire que le salut résiderait dans les "barricades" derrière lesquelles  tels partis extrêmes rêvent de nous enfermer ? 

 Mais les Français , attachés à l'euro, conservent encore quelques onces de bon sens . 

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(1) Agence Reuters (3 avril 2017)