mardi 31 octobre 2017

France / emploi : objectif chômage 8 %



La croissance repart à la hausse en France comme dans la zone euro : avec une croissance du PIB qui sera de 1,8 %¨ en 2017 et - si tout va bien - de 2% en 2018, l'objectif d'un taux de chômage de 8 % peut être atteint d'ici 2019 . 

La plupart des paramètres sont "au vert" : reprise de l'investissement , de la consommation des ménages et réduction du déficit budgétaire . Une seule inconnue demeure , qui pourrait avoir un impact de quelques décimales sur la taux de croissance du PIB : une remontée du cours du pétrole qui - selon plusieurs analystes - pourrait d'ici 1 an frôler la barre des 80 $ le baril et compromettre ainsi le redressement de notre balance commerciale . La reconduction probable des quotas OPEP irait dans ce sens . Mais la poursuite de l'intégration européenne , le renforcement de la zone euro compenseraient largement cette incertitude .

Une autre donnée - nouveauté en France -  a trait à la "trêve sociale " qui paraît installée dans le paysage économique  : quoi qu'on en pense (à gauche comme à droite) la France est gouvernée ; c'est le sentiment qu'ont une majorité de nos concitoyens quand bien même les revendications et les craintes du lendemain sont encore nombreuses . Mais - pour l'heure - elles ne "courent pas les rues ".

samedi 28 octobre 2017

Europe : agrégation / désagrégation




Les Cassandre - comme souvent - se trompent dans leurs pronostics pessimistes : l'euro est une monnaie solide et la zone euro est en voie de se structurer autour de réformes essentielles (projet de budget, gouvernement de la zone...) allant bien au-delà des quantitative easing anti-crises .

Nos amis britanniques , déçus, n'excluent plus de revenir un jour dans le giron européen après avoir goûté le "grand large" et en être revenus dégoûtés et tout mouillés . L'Ukraine est aussi à nos portes et Moscou qui se demande si sa boussole marque l'Est constate que l'aiguille, rebelle, est aussi attirée par l'Ouest . Bref, l'Europe se renforce et devient un pôle essentiel dans un monde qui ne se satisfait pas de redevenir bipolaire (Etats-Unis / Chine) .

Face à ce flux qui agrège (et rassemble) les mouvements de désagrégation font parfois sourire . La Catalogne  ne restera "indépendante "que quelques heures et Venise ne redeviendra pas la république des Doges . Ces tentations de désagrégation existent aussi au niveau culturel: la mondialisation soutient l'illusion multiculturaliste en ne laissant comme seules alternatives que les ratiocinations d'extrême - droite (évoquer le sujet du multiculturalisme est devenu tabou dans nos sociétés).

Au moment où notre Terre semble chercher une voie consensuelle et "bien arrondie" face aux enjeux climatiques , aux flux migratoires incontrôlés , ou à la menace de prolifération nucléaire ,  il y a des oscillations qui perturbent : le pendule ne tourne pas toujours rond ! Mais ,bien que prise dans le tournis, l'Union européenne demeure dans le champ de gravitation  : pour combien de temps ?

mardi 24 octobre 2017

Kurdistan irakien : le casse-tête



A la différence de la Catalogne qui n'a pas été opprimée par le gouvernement espagnol, le Kurdistan irakien a été en 1988 le théâtre d'un véritable génocide : plus de 180 000 morts et 2000 villages détruits . L'arme chimique a été largement utilisée par Saddam Hussein.

On comprend mieux , dans ce contexte douloureux , le souhait du Kurdistan irakien d'accéder à l'indépendance . Cela d'autant qu'en 1920 le Traité de Sèvres , défaisant l'empire ottoman , créait un Etat Kurde certes virtuel puisque gommé de la carte trois ans après . Il n'en reste pas moins qu'après le référendum (un vrai celui-ci) de septembre 2017, la question est à nouveau sur la table .

D'un côté ceux (peu nombreux) qui soutiennent la revendication des Kurdes d'Irak en faisant valoir les combats gagnés contre Daesh par les Peshmergas, de l'autre ceux - plus nombreux - qui redoutent une recomposition/décomposition du Moyen-Orient . Car les frontières des accords Sykes-Picot de 1916 demeurent et des Etats (Irak, Syrie ) se sont constitués. Par ailleurs la nation kurde est éclatée entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie : un véritable puzzle !

L'effacement de ces frontières et donc de ces Etats , pour fragiles qu'ils soient, susciterait appétit et ambitions tout autour (Turquie, Iran...) . D'où le casse-tête : en droit l'aspiration à l'indépendance d'un peuple longtemps vassalisé et massacré apparaît légitime . 

Mais est-ce réaliste ? La "communauté internationale " se garde bien , pour l'instant, de tirer des plans sur la comète . Une comète qui pourrait bouleverser l'ordre du monde ...

samedi 21 octobre 2017

Catalogne : chronique d'un "suicide politique " annoncé



Le Conseil des ministres espagnols n'est pas encore terminé que l'on se demande quel processus de victimisation va engager le gouvernement de Catalogne . M. Puigdemont qui joue avec le feu peut , prisonnier qu'il est par ailleurs de la C.U.P¨, susciter une déclaration d'indépendance d'une " République catalane " (1).Tout reste possible de même que des échauffourées à Barcelone . 

Pendant ce temps plus de mille entreprises viennent de changer de siège social et certaines changent déjà de domicile fiscal . Ce mouvement va probablement s'accentuer et l'économie catalane va en subir  le choc après les moments d'euphorie qui accompagnent les rêves impossibles .

Des élections anticipées (décidées soit par la Généralitat soit par le Gouvernement central dans le cadre de l'article 155) permettront-elles de combler le fossé qui sépare aujourd'hui les catalans de l'Espagne ?

Suffiront-elles à calmer les extrémistes et à les faire rentrer dans le rang de la légalité ? A cette heure rien n'est moins sûr ...hélas !

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(1) Une déclaration d'indépendance s'apparenterait à un "coup d'Etat" : le statut d''autonomie étant  dépendant de la constitution on ne peut s'en écarter en proclamant l'indépendance et prétendre en même temps que l'on respecte l'ordre constitutionnel ...sauf à en accepter toutes les conséquences



mardi 17 octobre 2017

France : combattre la pauvreté



C'est aujourd'hui la journée mondiale de lutte contre la pauvreté . Depuis la "déclaration du millénaire " en septembre 2000 à l'ONU il reste un long chemin à faire : 1 milliard de personnes vivent encore (ou plutôt survivent) avec moins de 1 dollar par jour (1) . Près de 3 milliards avec moins de 2 dollars.

Nous sommes encore bien loin de consacrer 0, 7 % de notre PIB à l'aide publique au développement : paradoxalement notre pays voit son aide diminuer passant de 10-11 milliard d'euros dans les années 2010-12 à 8-9 milliards d'euros actuellement soit 0, 38 % de notre PIB .

Certes nous ne pouvons pas prendre en charge "toute la misère du monde" (et la nôtre en plus ) mais il est dommage qu'à la différence de la Grande-Bretagne nous n'apportions pas réellement notre part .

Mais le Président Macron a promis que nous affecterions à l'aide publique au développement (et donc à la lutte contre la pauvreté) 0,7% de notre PIB en 2030 et 0,5 % en 2022.

C'est un objectif raisonnable si nous souhaitons enrayer le flux de réfugiés (dont beaucoup sont des réfugiés "économiques") que la croyance en un  "paradis occidental " amène - dans les conditions et manipulations que nous savons - sur nos côtes.

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(1) L'un des objectifs de la "déclaration du millénaire " était la réduction de l'extrême pauvreté de moitié en 15 ans (de 2000 à 2015) . C'est désormais l'objectif 2030...


samedi 14 octobre 2017

Trump / Iran : doigt sur quelle détente ?



Comme G . Bush qui parlait à propos de l'Irak d'axe du mal , M. Trump entend remettre dans la fosse commune de l'histoire l'Iran , héritière de la civilisation perse et puissance régionale contestée par les Etats sunnites redoutant un arc Téhéran- Damas-Beyrouth.

En dépit des objurgations de la plupart de ses agences de renseignement , en dépit de la confirmation par l'A.I.E.A du respect par l'Iran de l'accord nucléaire du 14 juillet 2015, le Président américain entend rebattre les cartes au Moyen-Orient en remettant en cause les accords conclus par les 5+1 à la suite de laborieuses négociations dans lesquelles la France s'est montrée particulièrement vigilante . Cet accord a été confirmé le 20 juillet 2015 par le Conseil de Sécurité.

Comme il est peu probable que le Président des Etats-Unis fasse appel à une cartomancienne il faut croire que M. Trump entend lui-même dévoiler le dessous des cartes en donnant de sérieux gages à l'Arabie Saoudite et à Israël : il s'agirai de stopper définitivement l'influence iranienne (1).  Mais en agissant de la sorte les Etats-Unis repoussent l'Iran vers la Russie et la Chine . Les Etats-Unis renonceraient ainsi à une vision à long terme (ce qui est d'ailleurs le cas à propos du changement climatique).

Cependant le Moyen-Orient n'étant plus une chasse gardée américaine on peut penser que la France (et l'Union européenne) auront aussi leur mot à dire : C'est ce que semble souhaiter le Président Macron lors d'un prochain déplacement à Téhéran récemment annoncé.

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(1) L'influence de l'Iran est en proportion de son combat contre le pseudo groupe "Daesh" dans lequel les Pasdarans (avec les Kurdes) ont été dans les toutes premières lignes.

mardi 10 octobre 2017

Puigdemont / Catalogne : L' arlésienne ...



Ainsi M. Puigdemont n'a pas osé franchir le Rubicon : il y a eu ce soir une "non déclaration" d'indépendance aussitôt suspendue . Ce n'est que tardivement et afin de recoller les morceaux du camp indépendantiste qu'un manifeste "pour une république catalane" vient d'être signé par 72 députés de Catalogne . A -t-il pour autant une quelconque valeur juridique ? j'en doute .

Le Président du gouvernement , Mariano Rajoy, réunira dès demain , 11 octobre, le Conseil des ministres . Gageons qu'à la veille de la fête nationale espagnole (la Hispanidad) cette réunion prendra - pour les unitaires - tous son sens : on entendra peut-être jouer l'article 155 de la Constitution espagnole : manière de donner à l'arlésienne le tempo ?

lundi 9 octobre 2017

Asie / Russie : Et pendant ce temps ...



Alors que nous nous interrogeons sur une improbable sécession défintive de la Catalogne après le "coup d'Etat"  indépendantisme de M. Puigdemont , alors que les chancelleries se demandent si M. Trump va certifier ou non la bonne application de l'accord nucléaire iranien , l'Asie est en marche . Non pas évidemment la Corée du Nord qui tente de se forger une légitimité à coup de missiles balistiques mais , plus dans l'ombre, les "grands ensembles " qui se mettent en place : 

Ainsi le sommet , à Astana en juin dernier , de l'Organisation de Coopération de Shanghai : A cette occasion la Russie, la Chine , le Kazakhstan (et des Etats d'Asie centrale ) ont accueilli - comme nouveaux membres - l'Inde et le Pakistan alors que dans le même temps la Turquie et l'Iran pointent leur nez . De son côté l'Union eurasiatique (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Tadjikistan , Ouzbékistan, Kirghizistan) se préparerait à accueillir aussi l'Iran , la Turquie ...et la Syrie . Les deux premiers Etats sont également candidats pour entrer dans l'O.C.S.

Sans faire de bruit des blocs se structurent peu à peu et peuvent se rejoindre pour bâtir un "Nouveau Monde " . Ce sont là de grandes manœuvres . Pour discrètes qu'elles soient elles n'en sont pas moins essentielles car préfigurant un possible avenir .

lundi 2 octobre 2017

Etats-Unis : le 2ème amendement en question (s)



L'épouvantable tuerie de Las Vegas amène à reposer le sens du 2 ème amendement de la Constitution américaine autorisant la détention d'armes  . On semble considérer intouchable ce texte émanant des "pères fondateurs " ,  quasiment un article de foi inséré dans un catéchisme .

Mais a-t-on bien lu et interprété ce texte datant de 1791 ? En voici le rappel :

" A well regulated militia being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed "

Texte que l'on peut traduire de la manière suivante :

" Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'a le peuple de détenir et porter des armes ne sera pas transgressé ".

Il semble donc assez évident que cette disposition de la "Déclaration des Droits " (Bill of Rights) faisait référence à la situation qui prévalait aux Etats-Unis en 1791 soit 15 ans après la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis en 1776 . 

La référence à une "milice " aussi bien qu'à la sécurité d'un "Etat libre" suggère bien que ce texte est historiquement connoté : aurait-t-on de nos jours fait référence à une " milice ' (composée de citoyens munis d'armes) ou bien à un "Etat libre" alors même que la liberté est une donnée de base de la démocratie américaine et n'est plus à revendiquer face aux anciennes nations colonisatrices? 

Mais évidemment qui mieux que la Cour Suprême des Etats-Unis saurait correctement interpréter cet amendement devenu un dogme de la "religion américaine " ?

La Catalogne égarée



Où va la Catalogne? vers une indépendance impossible ou - à marche forcée -  vers une  coexistence  dans une Espagne où peuvent surgir des chocs culturels devenant naturellement (ou par récupération) des chocs politiques ? dans l'ombre de la Catalogne se profile , sans masque, le Pays Basque et, ailleurs en Europe,  la Flandre, la Lombardie et Vénétie ...

Derrière la "bataille d'image " où dominent les brutalités policières (1) il y a - il faut le rappeler - la complaisance d'une partie de la police locale (les mossos) qui a permis l'accès à des bureaux de vote illégaux en dépit des décisions judiciaires d'interdiction . Pour autant cela ne justifie pas les violences aussitôt récupérées par la Généralitat comme autant de drapeaux .

Les questions que l'on se pose : l'indépendance catalane est-elle réaliste ou est-ce une fuite en avant dans un roman à triste fin ?

 L'indépendance suppose une reconnaissance internationale : ce ne serait pas le cas ;  une monnaie : donc un institut d'émission , des réserves de change, une parité à rechercher ; que vaudrait une monnaie catalane ? ; des assurances données aux investisseurs : or les sièges sociaux sont volatiles tout comme les projets d'implantation ,  une fluidité des frontières : comment serait assurée la liberté de circulation des hommes, des capitaux , des marchandises ? Comment seraient payées les retraites et dépenses sociales dans une catalogne endettée de plus de 100 milliards d'euros envers l'Etat central ?

Voilà , à chaud, les questions que l'on se pose : Il y a certes les envolées lyriques et la ferveur d'une population qui se rebelle mais aussi l' ambition dévorante et la rhétorique creuse d'hommes politiques dont le rêve d'occuper l'avant - scène pourrait vite se transformer en cauchemar.

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(1) Le Monde . fr du 2 octobre qui dénonce des images mensongères véhiculées par des réseaux sociaux (montages ou photos anciennes et sans rapport ).